ANDY IS BACK

24 juin 2019 à 09:24:00

Prouver à tout le monde qu'ils avaient tort et être le seul à avoir raison doit être un sentiment ultra satisfaisant. C'est ce qu'a du ressentir Andy Murray à l'occasion de son retour (gagnant) au tournoi du Queen's.

Je ne vais pas vous parler du 102e titre de Roger Federer, remporté sur un court qui ressemblait plus à une œuvre d'art contemporaine qu'à un terrain de tennis, ni de Feliciano Lopez. Enfin un peu, mais pas pour sa victoire en simple. Et puis je ne peux pas,  Feli, avec sa démarche   - comment dire ? - un peu raide …

L'histoire du moment, c'est bien celle d'Andy Murray. C'est une évidence. Après une mise sur la touche par son corps, remontant   à son élimination précoce à l'Open d'Australie face à Roberto Bautista-Agut, l'Ecossais a fait son retour à l'occasion du Queen's, en double uniquement. Et il a tout simplement gagné le tournoi. Rien que ça.

Purée de lentilles trop cuites

Plus “Muzza” passait des tours sur l'autre gazon londonien, plus les organisateurs de l'Open d'Australie devaient regretter leur film en mode « Salut l'artiste  ». Mais si, souvenez-vous! Après la défaite d'Andy, un énième combat épique, le speaker le retient sur le court pour lui soutirer quelques mots (il espérait des larmes, c'est une évidence). L'interview s'achève par une présentation vidéo, réalisée de mains de maître par l'organisation du tournoi et qui consiste en une succession de gentils messages de la part de ses pairs, le remerciant pour “ce qu'il avait fait pour le sport” et lui souhaitant bon vent pour la suite. En gros : merci, ciao !

Comment est-il possible que moi, de mon canapé, dans le sud de la France, à des milliers de kilomètres de Melbourne, je trouve alors ce cérémonial bizarre alors que tous les grands joueurs, sur place, se sont adonnés gaiement au jeu de “bonne retraite”? C'était quand même sacrément risqué de leur part, sachant que les jeux n'étaient pas faits du tout. Souvenez-vous aussi de la tête de Murray, qui sortait d'une lutte acharnée sur le court, apprenant de la bouche de Novak Djokovic, Rafael Nadal, Roger Federer et bien d'autres, que sa carrière était terminée! Ce n'était pas vraiment ce que j'appelle une bonne vieille banane allant d'une oreille à l'autre. En l'occurrence, on était plus sur de la purée de lentilles trop cuites. Il n'y a même pas eu un rictus...

Tout sauf d'un retraité.

Pendant la durée de l'interview, Murray a fait le boulot. Mais quand il a découvert la vidéo, je pense qu'il n'était vraiment pas content. Je suis persuadé, connaissant le compétiteur qu'il est, que c'est à ce moment précis qu'il a dû se dire  : «  OK les gars. On en reparle dans six mois  !  »

Regardez et commencez à la minute 14  :28. 

Et bien voilà. Nous sommes six mois plus tard et Andy Murray vient de remporter un ATP 500 en double, aux côtés d'un joueur qui approche la quarantaine. Autant dire qu'il a fallu qu'il court un peu, car le «  Feli  » n'est plus la gazelle qu'il était auparavant. Un tournoi durant lequel il a dû jouer deux matches dans la même journée. Alors oui, ce n'était que le double. Et oui, ce n'était que le Queen's et pas Wimbledon, mais durant cette semaine, l'Ecossais avait l'air de tout sauf d'un retraité.

Après le match, il a livré quelques information concernant ses sensations et la date de son potentiel retour en simple  : «  C'était super, j'ai vraiment appréciéJ'ai commencé la semaine relax, puis mon esprit compétitif s'est développé à mesure des matches. Ma hanche ne m'a pas fait mal. Ça fait du bien de retrouver les courts.  »  Il a ensuite poursuivi : «  Dans tous les cas, je m'en ficheCela serait sympa de jouer l'US Open, mais    je ne dois pas absolument y être, y être compétitif, voire le gagner pour m'amuser.  Il ne s'agit pas seulement de revenir en simple, il s'agit de protéger ma hanche sur le long terme.  ».

Respect Andy Murray. T'as refermé le clapet à tout le circuit  ! Vivement l'US Open  !

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