Federer, Monfils, ça va pas mal

9 mai 2019 à 21:31:00

L'affrontement entre Gael Monfils et Roger Federer en huitième de finale du Masters 1000 de Madrid a tourné en faveur du Suisse, mais l'enseignement à tirer de ce match est qu'il est fort probable qu'on retrouvera les deux en 2e semaine, au moins, à Roland-Garros.

Quel angle pour attaquer ce papier traitant du Federer-Monfils à Madrid  ? Il y a le  :  «  Où en est Federer et est-il vraiment compétitif sur terre battue  ?  ».  Ou bien  :  «  Gaël Monfils, le meilleur espoir Français à Roland-Garros, est-il en forme et peut-on se mettre à rêver  ?  »

Pourquoi choisir  ? Je décide de traiter les deux. Honneur, donc, au joueur qui a gagné le plus de Grands Chelems.

Dominer le GOAT sur terre battue

Il a effectué son retour sur terre face à Richard Gasquet. Certes, il y a plus simple comme début, mais il ne s'agissait pas de notre «  vrai  » Ritchie. Le Gasquet qui n'a pris que 5 jeux à Federer fait lui aussi son retour à la compétition, après une absence depuis octobre. La veille, il avait disputé un match compliqué contre un jeune Espagnol (Davidovich Fokina) en chauffe. Enchaîner sur Rodge relevait de l'irréalisable pour le Français. Donc, pas de quoi réellement jauger Federer.

Face à Gaël, ce n'est pas la même mélodie. La Monf est en forme, totally in love, et en mission pour gagner Roland-Garros. En plus, il a les clefs pour dominer le GOAT sur terre battue (2 de ces 4 victoires face à Federer étaient sur cette surface). Bref, moins simple cette fois-ci pour Federer.

Et pourtant, le premier set est expédié par le Suisse en 18 minutes, sur un score de 6-0. Monfils est aux abonnés absents. Il ne sait pas trop comment il s'appelle, ni où il habite, tout ça tout ça. Au 2e, Federer connaît une petite baisse physique en début de set. Ce moment coïncide avec le réveil du Français et, d'un coup d'un seul, ça fait 3-0 Monfils, puis 4-1. Et c'est là que c'est devenu intéressant. Federer n'a pas du tout abdiqué, au contraire. A l'image de l'actu footballistique, le Suisse a entamé une  «  Rogertada  ». Mais il partait de trop loin. 6-4 Monfils.

La 3e manche est une copie conforme de la 2e. Fed est mou en début de set. Prend un retard de 1-4. Mais cette fois, le champion a réussi son entreprise. En sauvant deux balles de match au passage!

La différence s'est joué au mental

Contre Monfils, c'est passé. Mais face à Nadal, Djokovic, Tsitsipas, Cilic, bref des joueurs du Top 10, cela aurait cassé.

Concernant la Monf, il peut s'en vouloir. Il ne peut pas espérer remporter Roland-Garros avec des trous d'air pendant les matches comme cela a été le cas face à Fucsovics et Federer. Il doit être au top de son intensité et de sa concentration du premier au dernier point d'un match. Face à Federer, Gaël s'est écroulé dans le tie-break du 3e set, qu'il a concédé 7-1. C'est dommage, car dans le jeu, le Français tenait son adversaire et était même au-dessus. Mais la différence s'est joué au mental. Dans le jeu décisif, Federer a enchaîné les services-volées sur 1ère et 2nde, alors que son adversaire ne faisait que pousser la balle.

Le jeu et le physique de Gaël Monfils sont clairement en place. Il a les armes pour aller loin à Paris, à condition de ne pas sortir des matches. Sa concentration doit rester intacte. S'il arrive à régler ce souci, qui en est vraiment un, alors on peut imaginer le retrouver en milieu de deuxième semaine à Roland.

Pour Rodge, rien à dire, si ce n'est son bel âge qui n'ira pas en s'améliorant. Il va devoir compter sur un bon tirage et un chemin sans trop d'Espagnols ou de Sud-Américains, du genre Garin ou Munar. Dans ce cas, lui aussi peut prétendre à une place en quart de finale à Paris.

Wait and see.

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