Bon, on ne va pas se le cacher, Fabio Fognini a ruiné mon week-end. Que dis-je, il a ruiné mon printemps. Rafael Nadal devait gagner le tournoi de Monte-Carlo. C'était prévu comme ça. Heureusement que Fognini est un joueur que j'adore détester, mais quand même, « Fogna », t'as déconné là!
D'après Nadal, c'est l'un de ses « pires matches en 14 ans ». Cela me console un peu, mais pas totalement. Il fallait donc que je trouve une source de consolation ailleurs. Impossible de passer le week-end dans un état de déprime (le directueur du tournoi aurait été vu pour la dernière fois au bord de la falaise du « rocher » prononçant les mots suivants : « pourquoi ??? »). J'ai cherché, et j'ai tout de suite trouvé. Car la réponse était là, juste sous mon nez, à Rouen.
C'était sans compter sur l'abnégation de Simona
Simona Halep est vraiment extraordinaire. Elle a clairement du Nadal en elle. Samedi, face à Kristina Mladenovic, pendant les 6 premiers jeux, pas de quoi faire un biopic. En contrepartie, on avait l'impression que Mladenovic était, elle, pas loin de son maximum. Le jeux de 3-3 a duré, duré et puis, Simona l'a remporté, ainsi que tous ceux qui ont suivi jusqu'à la fin du match. Sauf 1.
A partir de ce moment-là, Mladenovic a commencé à baisser, alors qu'Halep parcourait le chemin inverse. Plus ça allait et plus elle semblait montrer de la facilité. Face à Mladenovic, qui avait pourtant un face-à-face positif avec Halep, la Roumaine a plus que tenu son rang, en s'imposant facilement 6-3 6-1.
Le dimanche face à Garcia, Halep devait à nouveau « faire l'métier » pour espérer accomplir son rêve de gagner la Fed Cup par BNP Paribas. Mais au vu des 4 premiers jeux, c'était mal barré. Ça, c'était sans compter sur l'abnégation de Simona. Un débreak, puis un deuxième, puis un troisième, pour même mener 5-4.
C'était la « Rouenmanie »
Mais en réalité, peu importait le résultat final, cette femme m'impressionne. Avec son petit gabarit, elle a une capacité à couvrir le terrain qui est hors du commun. Elle est très rapide et lit le jeu comme personne. Elle a une grosse condition physique. Et surtout, elle croit en elle, même lorsqu'elle est menée 4-0. Pour la petite histoire, elle a fini par perdre le set mais pas le match.
Rappelons aussi qu'elle a une pression "ubergigantesque" sur les épaules. En Roumanie, cette demi-finale de Fed Cup par BNP Paribas est un événement énorme. Rouen est devenu roumain ce week-end. Ils étaient 2000 à être venus supporter les joueuses en bleu et jaune. C'était la « Rouenmanie ».
Mais on ne va pas se mentir, sans Simona, rien de tout cela ne serait possible. Elle porte sur son dos le poids entier d'une nation, et malgré cette immense pression, elle réussit à performer. Dommage pour elle qu'il n'y ait pas de Grand Chelem en Roumanie, car ce n'est pas la pression populaire qui l’empêcherait de gagner. Au contraire.
Simona est pour moi la Rafa au féminin et après avoir été trèèèèèèèèèès déçu par le résultat en demi-finale à Monte-Carlo, je dois avouer que j'ai été consolé par l'esprit, l'humilité, le fighting spirit et la solidité mentale de Simona Halep ! Chapeau madame !
Même si bien évidemment je suis doublement consolé par la prestation des filles à Bennet.