Roger Federer revient sur terre

2 avr. 2019 à 09:19:00

Roger Federer revient sur terre
Après une tournée américaine incroyable, Roger Federer s'apprête à effectuer son retour sur terre battue, surface sur laquelle il n'a plus concouru depuis juin 2015. Sera t-il aussi dominateur qu'il l'a été ses 2 derniers mois? Un 21e Grand Chelem est-il envisageable?

Ouf ! Roger Federer a gagné contre John Isner en finale du Masters 1000 de Miami. Si l'Américain s'était imposé sur un score du genre 7-6 6-7 7-6, je me serais mis en colère tout rouge et je vous aurais sorti mon traditionnel "blabla" sur le fait que tous ces (très) grands serveurs me gavent (pas d'autre mot, désolé), avec ce jeu ultra-centré sur la qualité de la première balle. J'aurais ensuite continué en proposant d'annuler la deuxième balle, histoire de voir ce que ces géants feraient s'ils ne pouvaient pas smasher en guise de mise en jeu.

Mais grâce à Roger Federer, je n'ai même pas besoin de vous parler de tout ça. Même si, comme vous l'avez vu, je n'ai pas pu m'en empêcher!

Et tout ça, à bientôt 38 balais  !

L'ultra-domination de "King Rodge" durant cette tournée américaine de printemps était vraiment impressionnante. Au point que j'ai failli vous faire un poisson d'avril hier, en expliquant qu'au vu du niveau de la concurrence, Roger Federer avait décidé de passer à autre chose en raison de l'ennui que lui procurent les victoires à répétition.

C'est tout de même lunaire  ! Mis à part Dominic Thiem, personne n'a résisté au Suisse depuis sa défaite face à Tsitsipas à l'Open d'Australie. Soit une défaite pour quinze victoires (le forfait de Rafael Nadal en demi-finale d'Indian Wells n'est pas comptabilisé). Sur ces 16 matches, le «  GOAT  » n'a lâché que 5 sets, dont les 2 de la défaite en finale du BNP Paribas Open à Indian Wells, face à Thiem. Et tout ça, à bientôt 38 balais  !

Un mot pour résumé cet exploit  : WOW  !

Et maintenant  ?

Roger Federer n'est pas fou et tout sauf idiot. Il sait très bien qu'il n'a plus les qualités physiques pour disputer une tournée entière sur terre battue. Donc sur les quatre gros tournois européens qui vont animer le printemps (Monte-Carlo, Madrid, Rome et Roland-Garros), l'homme aux 101 titres n'en disputera que deux  : Madrid et Roland-Garros. Pas folle la guêpe.

Le vieux de qui on n'attend plus rien

A Madrid, depuis 2009 - année où l'épreuve est passée de dur couvert à terre battue extérieure -, il affiche des chiffres très positifs avec 2 titres en 6 participations. De loin son meilleur ratio sur les 4 épreuves. A Rome, c'est 0 titre en 16 participations. A Monte-Carlo  : 0 titre sur 13 participations. Et à Roland-Garros  : 1 titre sur 17 participations. Il ne va donc pas se mettre trop en danger avant d'arriver à Paris. Les conditions de jeu à Madrid, plus rapides   de par la qualité de la terre conjuguée à l'altitude de la ville,  lui    conviennent à merveille.

La vérité, c'est que Federer n'est pas très confiant à l'entame de cette tournée terrienne. Ce n'est pas moi qui le dis, c'est lui  : «  Je ne suis pas très confiant pour la tournée sur terre à venir. Je ne me souviens même plus comment glisser ! Je n'ai pas disputé le moindre point l'an passé sur terre et l'année d'avant, si j'ai joué deux jours, c'est le bout du monde... » 

En effet, en matière de sensation, un jour par an sur deux ans, on a connu mieux. Mais il s'agit de Roger Federer. Tout ce laïus sur « Ne plus savoir glisser sur terre  » est donc un peu too much. Mais je comprends la stratégie. Il cherche à s'enlever toute forme de pression. Se mettre dans la peau de l'outsider absolu. Le vieux de qui on n'attend plus rien et qui cesse de surprendre. En plus, si jamais il engrange des points tandis que les autres se plantent, il pourrait même prétendre à redevenir numéro 1 avant la fin de l'été.

Obama encore locataire à la Maison Blanche pour 2 ans.

J'ai vraiment hâte de voir ce qu'il va faire à Roland-Garros, même si je ne croirai à sa participation que lorsqu'il foulera le court pour son match du premier tour. Mais si elle est réelle, alors ce serait vraiment bien. Je ne crois pas une seule seconde à un 21e titre en Grand Chelem à Roland-Garros, mais je suis convaincu de sa capacité à régaler un public qui ne l'a plus revu depuis sa défaite en quarts de finale face à Stan Wawrinka, en 2015.

Un autre temps.

Wawrinka soulevait cette année-là la Coupe des Mousquetaires en short-pyjama, la France était encore à trois ans de «  ramener la coupe à la maison  » et Barack Obama était encore locataire à la Maison Blanche pour 2 ans.

Ils vont, ils viennent, mais Roger Federer est toujours là.

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