Le mois de mars, tennistiquement parlant, est très riche. L'enchaînement Indian Wells/Miami contribue inéluctablement à l'écriture de l'histoire du tennis. Qu'il s'agisse de la défaite de Nadal face à Federer à Miami, alors que l'Espagnol menait 2 sets à rien, ou encore de la victoire d'une wild card canadienne - Bianca Andreescu - dans le tableau féminin du BNP Paribas Open la semaine dernière, ça reste. On s'en souvient, parce que c'est beau, incroyable, triste, drôle …
Par contre, que ce mois est long ! Ces deux tournois mettent une éternité à se lancer. Ces vrais faux tableaux de 128, avec 32 « bye » pour les 32 têtes de série, avec 12 qualifiés, font que les vrais noms, ceux qui font vibrer, n'entrent en jeu qu'en fin de première semaine. Du coup, les premiers jours des deux Masters 1000 ressemblent plutôt à des tournois de plus basse catégorie.
Pas un peu paradoxal tout ça ?
Je ne suis pas convaincu par ces formats et, surtout, je ne vois pas très bien pourquoi certains Masters 1000 sont comme-ci et d'autres comme ça. Les Grands Chelems subissent des critiques pour leur non-uniformisation des règles, avec un tie-break en 7 points, un autre à 12 partout dans le 5e set… Mais les Masters 1000 ne sont pas mieux. Ils sont d'ailleurs pire. Car si, à Wimbledon, un tie-break a été mis en place à 12 jeux partout dans le 5e set, c'est pour éviter les matches marathons et cela ne vient pas avantager qui que ce soit. En revanche, le fait de permettre à 32 joueurs, et non 16 comme cela se fait ailleurs, de sauter un tour, défavorise fatalement deux fois plus de joueurs.
Je m'explique. On veut un gros tableau pour dire qu'on est plus fort que les autres, mais dans le même temps, on fait tout notre possible pour empêcher les moins bien classés (obligés de jouer contre des gros joueurs tout frais car exempts de premier tour) de réussir un exploit. Pas un peu paradoxal tout ça ? Autant ne pas les faire venir !
Les Masters 1000 viennent juste après les Grands Chelems en matière d'importance. Ils sont obligatoires, rapportent beaucoup de points et valent donc "bonbon". Ils se doivent de ne réunir que l'élite, c'est ce qui fait leur beauté. Pourquoi s'excite-t-on à l'idée de voir un match en Masters 1000 ? Pour voir des grands noms s'affronter et ce, dès l'entame. Pas pour assister à un Nicola Kuhn face à Mischa Zverev, soit un mauvais 1er tour de 250, programmé le premier lundi soir, en deuxième match de night session, devant les coaches des deux joueurs et les agents de la sécurité du stade. J'ai choisi ce match exprès, mais j'y reviendrai.
Pourquoi je l'ai mauvaise
Et si on testait un Miami sur une semaine avec un tableau de 56 ? En plus de gagner en qualité, on économiserait une semaine dans le calendrier ce qui, on le sait, est denrée rare par les temps qui courent. Et pourquoi seulement Miami et pas Indian Wells ? Très simple: le tournoi californien pourrait certes passer à 56, mais comme il se joue à l'autre bout du monde (comme l'Australian Open, mais de l'autre côté), il nécessite un de temps d'adaptation plus long à l'arrivée, décalage horaire oblige.
J'ai choisi Kuhn-Zverev, car l'Espagnol est l'un des bénéficiaires des wild cards tableau. Une wild card qui aurait pu/dû être attribuée à Jo-Wilfried Tsonga. Du coup, lorsque vous allez voir la vidéo qui suit, vous allez comprendre pourquoi je l'ai mauvaise. Un des neufs plus gros tournois du circuit invite un joueur qui est perclus de crampes après deux sets et demie, alors qu'ils auraient pu inviter Jo. Les images qui suivent sont un peu violentes, et à la fois un peu drôles, si vous êtes moqueurs comme moi.
Je vous rassure, le petit va bien.