Jo-Wilfried Tsonga a battu Lukas Rosol, 6-3 6-4 en 1h18, au premier tour du Masters 1000 de Miami. Enfin, il s'agissait en effet du premier tour mais de l'épreuve qualificative et non du tableau final. Mais pourquoi donc Jo-Wilfried Tsonga dispute-t-il les qualifications d'un tournoi ? Pourquoi se rabaisse-t-il à ce niveau ? Comment accepte-t-il cette humiliation ?
Foutaises. Balivernes. Pour Jo, ceci n'est pas un problème, bien au contraire. Clairement, le Français est en manque de tennis. Il a envie de retrouver son métier qui lui a tant manqué l'an passé, lorsqu'il a dû suivre le circuit de son canapé, à coup de soins et d'entraînement physique. Cette arrêt forcé lui a, certes, permis de passer du temps avec son épouse et son petit garçon, sorte d'exploit pour un joueur de tennis professionnel. Mais la vérité est qu'il avait hâte de retrouver la compétition.
Pas le charisme Chun-Hsin Tseng ...
Après un début d'année très convaincant, grâce notamment à une victoire à Montpellier, Jo a pris la direction de la tournée de printemps américaine. Avec l'impasse faite sur Indian Wells, en raison de sa drépanocytose (maladie qui l’empêche de récupérer rapidement après des voyages longs en avion), Tsonga avait besoin de jouer avant d'entamer la préparation physique "terre battue" pour enchaîner sur la partie la plus dure de l'année.
Alors pourquoi pas disputer les qualifs ? Oui, c'est un risque. Mais comme avec son classement, il ne rentrait de toute façon pas dans le cut, il aurait alors fallu qu'on lui attribue une wild-card... tableau. Visiblement, le palmarès et le charisme du finaliste de l'Open d'Australie et double vainqueur en Masters 1000 n'étaient pas de taille face aux jeunes Nicola Kuhn, Chun-Hsin Tseng, Christopher Eubanks ou encore Miomir Kecmanovic. David Ferrer est la 5e wild card du tableau final, mais je ne l'ai volontairement pas cité avec les autres, car il s'agit pour lui d'un adieu. Le tournoi lui fait cet honneur, ce que je trouve admirable.
Gagner 5 matches en 2 jours
Mais revenons à Jo. Aux yeux des organisateurs, il ne vaut pas un des quatre cités précédemment. Le tournoi lui propose donc une wild-card en qualifs. Qu'à cela ne tienne! C'est parti pour un tour de qualification et, en plus avec classe, sans crier au scandale. D'ailleurs, sans rien dire du tout. Le vainqueur de la Coupe Davis par BNP Paribas 2017 a juste enfilé le bleu de chauffe et s'y est collé. Mieux, Jo a en plus « fait le métier » en laissant un petit message à la caméra du tournoi :
PRACTICE CAM: We checked in with @tsonga7 after his first practice. A little ???? didn’t stop him. #MiamiOpen pic.twitter.com/GtguTVY62D
— Miami Open (@MiamiOpen) March 15, 2019
Pas sûr que tous les anciens ayant subi une blessure récemment auraient accepté un tel traitement de la part d'un tournoi. Je ne suis pas dans le secret des dieux, mais ce que je sais, c'est que ni Djokovic, ni Wawrinka, ni Nadal, ni Federer , ni Del Potro, ni aucun joueur ayant un palmarès digne de ce nom, n'ont disputé de qualifs suite à une période de blessure. Mais Jo est comme ça. Il est humble. C'est un bosseur. D'ailleurs, le « sympathique » Lukas Rosol a pu le remarquer.
La dernière fois que Tsonga a disputé des qualifs, c'était il y a 12 ans au Queens ! Là-bas, il avait gagné 5 matches, qualifs incluses. Pour la petite histoire, en parallèle des qualifs du Queens, Jo disputait le challenger de Surbiton qu'il avait remporté. Sur les deux événements, il avait ainsi gagné 5 matches en 2 jours. S'il reproduit la même chose à Miami, ça voudrait dire qu'on le suivrait en fin de semaine ...
Retrouver cette forme est tout le mal qu'on lui souhaite.