Oui alors là, va falloir se poser deux secondes et s'apercevoir de l'exploit immense réussi par Nicolas Mahut et Pierre-Hugues Herbert.
Avec les chiffres qui vont suivre, je vais essayer de vous aider à y voir plus clair :
Nico et PH deviennent, seulement, la 2e paire française à remporter l'Open d'Australie. Avant eux, il y avait Llodra et Santoro, en 2003 et 2004. Mais ça, ce n'est que le début. En remportant le premier Majeur de l'année, la paire française, en plus de s'offrir un beau p'tit chèque (à peu près 200 000 euros chacun), réalise un Grand Chelem de carrière. Ça veut dire qu'à ce niveau de la compétition, le plus haut, ils ont tout simplement tout gagné.
Autant vous dire qu'ils ne sont pas pléthore à avoir réalisé cet exploit. En France, ce sont les seuls. Dans l'histoire du tennis, les 8e. Avant eux, en ordre chronologique : McGregor-Sedgman, Hoad-Rosewall, Emerson-Fraser, Newcombe-Roche, Woodbridge-Woodforde, Eltingh-Haarhuis, Bryan-Bryan et donc Mahut-Herbert.
Pour Nicolas Mahut, il s'agit de sa 6e finale en Grand Chelem, alors que Pierre-Hugues dispute sa 5e. Les deux ont perdu ensemble, à Melbourne en 2015, leur première finale commune. Mais Nicolas Mahut s'était incliné en finale de Roland-Garros aux côtés de Michael Llodra en 2013. Souvenez-vous de ce moment : Mahut était inconsolable à la remise des prix, pensant qu'il avait loupé sa chance de remporter un tournoi majeur. La suite...
Je vous rappelle que les deux ont aussi remporté le point du double en finale de la Coupe Davis par BNP Paribas, qu'ils sont les récents finalistes du Masters à Londres et qu'ils ont déjà remporté 6 des 9 Masters 1000.
Pourquoi ?
Pourquoi sont-ils si performants ensemble ?
Premièrement parce que, techniquement, ils sont aussi complémentaires qu'une équipe de double peut l'être. « Je couvre les faiblesses de Nico et lui les miennes », explique Pierre-Hugues Herbert.
Mais à mon sens, ce n'est pas là la clef de leur succès. Leur réussite provient du fait qu'ils forment bien plus qu'une équipe de double du circuit. Leur relation va et ira bien au-delà du tennis. On a là, en plus de deux mecs en or, des super potes, un grand et un petit frère. Ils se connaissent par cœur. Sans se regarder, ils savent où se trouve l'autre et vers où il va aller dans un scénario A ou B. Ils savent, parce qu'ils savent comment réfléchit l'autre. Ils ont cette capacité de se mettre dans la peau de l'autre. Tellement pratique.
Et surtout, ces deux-là s'aiment. Ils s'aiment(euuu) d'amour. Ce n'est pas moi qui le dis, ni Galinette mais tout simplement eux-mêmes durant une interview qu'ils avaient donnée l'année dernière, juste avant la finale de la Coupe Davis par BNP Paribas.
Je voudrais donc prendre ce moment pour féliciter ces deux joueurs qui, au-delà d'être des grands champions, sont des mecs élégants, respectueux, professionnels, sympas, drôles... Et je vais m’arrêter là ,sinon ils vont comprendre que, moi aussi, je les aime.
