Finale de la Coupe Davis : j'aime/j'aime pas

26 nov. 2018 à 13:59:00

Durant ce week-end de finale de Coupe Davis par BNP Paribas, il s'est passé beaucoup de choses. Voici certaines que j'ai aimé et d'autres beaucoup moins.

Une saison de plus bouclée, avec la victoire des Croates sur la France en finale de la Coupe Davis par BNP Paribas à Lille. Voici ce que j'ai aimé le week end dernier et ce que j'ai moins aimé.

J'ai aimé le niveau de jeu produit par les joueurs de simple de la Croatie. Cilic et Coric ont performé exactement au niveau auquel ils étaient attendus. Les deux ont terminé l'année très fort, l'un (Cilic) à la 7e place mondiale et l'autre (Coric) à la 12e. Pas simple d'être annoncé comme favori et de répondre ensuite aux attentes. C'était le cas de la France l'an dernier. D'ailleurs, certains disaient après la victoire de 2017  : «  Victoire sans panache  », ou encore «  Franchement,   c'était la moindre des choses  ». Mais non  ! Ce n'est pas la moindre des choses, c'est tout ce qui compte  ! La gagne et rien d'autre. Pour avoir vu les Croates hier dans le vestiaire, je peux vous garantir qu'ils étaient super heureux d'avoir gagné. Ils étaient soulagés. A aucun moment ils n'ont parlé d'avoir battu une équipe plus faible. Et je parie mon chargeur de téléphone que la presse croate va les glorifier, plutôt que de chercher la p'tite bête.

Chaud comme une baraque à frites lilloise

Je n'ai pas aimé la performance de Jérémy Chardy face à Borna Coric. Mais bon, lui non plus. Chardy n'a jamais réussi à lâcher son bras comme il le souhaitait et n'a donc pas rendu la vie très difficile à un Borna Coric au sommet de son art. Etait-il prêt pour ce match  ? Aurait-il fallu faire jouer Lucas  ? On ne le saura jamais, alors ça ne sert à rien d'épiloguer. Mais clairement, le Palois s'est fait bouffer par l’événement.

J'ai adoré l'ambiance dans le stade. Le public était en feu. Un peu moins le vendredi certes, mais samedi et dimanche, il était chaud comme une baraque à frites lilloise. Les 1000 et quelques Croates ont aussi donné de la voix et ont soutenu leur équipe comme il faut en Coupe Davis. Je ne leur jette pas du tout la pierre pour leurs tentatives de déstabilisation des Français pendant les matches, car le public tricolore était aussi limite limite à certains moments. Mais ça fait partie du truc.

Je n'aime pas le fait que Yannick Noah arrête. En trois ans, il a fait une demi-finale, un titre et une finale. C'est un bilan plus qu'honorable. J'aime le fait qu'il soit resté fidèle à ses convictions, quitte à se priver de certains joueurs. Mais son départ me rend triste, car c'est une page qui se tourne pour nous tous. Clairement, on a tous vieilli un peu hier en fin d'après-midi et ça, ben il n'y a pas d'autres mots, ça fait chier.

Une violence inouïe

J'ai aimé l’organisation de cette finale. La FFT a fait un travail colossal, sachant qu'elle n'a pris possession des lieux qu'une fois le match de rugby France-Argentine terminé, donc seulement à partir du dimanche matin d'avant la finale. Elle a réussi à monter un court en terre battue magnifique en deux jours. Le show proposé par la FFT était d'un très grand niveau, digne des plus grands événements sportifs. Les entrées sur le courts étaient magiques. D'ailleurs, je vous mets au défi de trouver quelqu'un qui était dans la salle et qui n'avait pas les poils qui se hérissaient. Bravo.

Je n'ai pas aimé les sifflets/broncas réservés aux présidents de l'ITF et de la FFT. C'est trop facile. Un peu simple   de les accuser d'être guidés par l'argent. Et alors  ? Vous feriez quoi vous  ? Vous pensez quoi  ? Il va où cet argent  ? Il ne faut pas imaginer qu'ils se font construire des piscines avec, en s'envoyant des bouteilles de Romanée Conti. Non, cet argent   va servir à financer le développement du tennis. Des centres sont créés partout dans le monde pour permettre à des enfants de s'entraîner dans de bonnes conditions. Des courts de tennis sont rénovés. Des entraîneurs sont formés. De la recherche est financée. Des bourses sont attribuées pour aider des espoirs sans ressources, ne pouvant pas se payer les déplacements, ni un coach... Comment fait-on pour financer tout ça  ? Il sort d'où l'argent  ? S'il existe d'autres solutions, pourquoi ne sont-elles pas soumises  ? En tout cas, l'humiliation publique n'en est pas une. C'est d'une violence inouïe pour celui qui la subit et ça, ça n'a rien, mais rien à voir avec les valeurs du sport en général. C'est juste le contraire.

J'ai aimé ce week end. Félicitations à la Croatie. Bravo à la France. Merci Yannick. Et vive la Coupe Davis.

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