La République tchèque a remporté la Fed Cup par BNP Paribas. Encore ! La 6e fois sur les 8 dernières éditions ! C'est tout simplement énorme ! Cette série est la deuxième meilleure de l'histoire de la compétition, derrière les Américaines qui ont remporté 7 titres de suite entre 1976 et 1982.
Deux éditions ont échappé aux Tchèques en 2013 et 2017, mais les filles de Petr Pala ne disputaient pas la finale ces années-là. En gros, cette équipe ne perd pas en finale. Alors, quel est le secret du capitaine tchèque, ancien joueur professionnel (surtout en double) ?
Les héritières de Martina Navratilova et Jana Novotna
Tout simplement d'avoir les meilleures joueuses du monde ? Pas du tout. Certes, il y a parmi les joueuses tchèques des Pliskova, Kvitova, mais pas que. Il y a aussi Strycova (33e), Siniakova (31e), Safarova qui a passé quelques semaines dans le Top 10 mais qui, pour la majeure partie de sa carrière, était une très bonne joueuse sans être exceptionnelle.
Faire en sorte que chaque joueuse se sente concernée ? Là, je dis oui ! La Fed Cup par BNP Paribas est une compétition très importante pour la République tchèque et ça, les héritières de Martina Navratilova et Jana Novotna l'ont bien compris. Suffit de regarder les joueuses alignées et on s'aperçoit que les meilleures, lorsqu'elles sont en capacité de jouer, le font toujours, et en prime avec plaisir et motivation.
Il fait les bon choix ? Là aussi, je dis oui ! Prenez l'exemple de la finale 2016, face à la France, à Strasbourg. Ce jour-là, Pala disposait et de Kvitova, et de Pliskova. Le score était de 2-2. C'était l'heure du double décisif. Plutôt que d'aligner la 7e et la 8e mondiales, il s'est alors privé de Kvitova pour la remplacer par Strycova, 33e à l'époque. Le résultat, on le connaît. Et il avait déjà fait la même en 2015 face à la Russie... Ils ne sont pas nombreux à pouvoir laisser Kvitova sur le banc, même si Pliskova et Strycova s'entendent à merveille (sur et en dehors du court).
Les Tchèques ne rigolent pas avec leurs équipes nationale
Il bénéficie du respect de ses joueuses ? Il ne pourrait pas rester aussi longtemps en poste et obtenir de tels résultats si ce n'était pas le cas. Mais ce sont ses joueuses qui en parlent le mieux, et aussi souvent qu'elles peuvent. Régulièrement, lorsqu'on leur pose cette fameuse question, celle qui leur est si souvent posée : « Quel est le secret tchèque pour gagner ? », la réponse est presque tous le temps : « Petr Pala ».
Mais l'équipe tchèque ne se limite pas à un capitaine et des joueuses. Les Tchèques ne rigolent pas avec leurs équipes nationales. Qu'il s'agisse de hockey sur glace, basket, football, le public répond toujours présent. En l'occurrence, cette finale s'est jouée sans les deux meilleures joueuses tchèques et sans aucune star américaine. Pas de Serena, Venus, Sloane, Madison, Petra, ni Karolina, et pourtant le O2 Arena de Prague a réussi à remplir ses 18 000 places tous les jours. Pas certain que le Madison Square Garden affiche complet deux jours de suite pour une finale de Fed Cup par BNP Paribas.
Pour finir, je voudrais revenir rapidement sur l'équipe américaine qui me fait penser aux équipes françaises de football engagées en Ligue Europa. Comment peut-on arriver en finale et ne pas aligner une joueuse classée au-delà de la 36e place mondiale, alors qu'il y en a pourtant 3 qui sont mieux classées, sans oublier une Venus qui traîne à la 40e place mondiale ? Franchement, c'est moche.
Félicitations aux joueuses de la République Tchèque pour leur 6e titre en 8 ans. Aucun doute, elles sont les All Blacks de la Fed Cup.
