Karen Khachanov : A Tsar is définitivement born !

5 nov. 2018 à 08:58:00

Un nouveau nom a été rajouté au palmarès du Masters 1000 de Paris : Karen Khachanov. Le Russe a dominé Novak Djokovic en deux sets et s'est montré particulièrement à l'aise en finale alors que c'était sa première en 1000. Sinon sa stat : 4 finales et 4 victoires ... Va falloir compter avec lui désormais.

C'est fait. Le dernier Masters 1000 de l'année s'est achevé avec un vainqueur inédit en la personne de Karen Khachanov. Le Russe a disposé de Novak Djokovic en deux sets. De toute façon, c'était le tarif cette semaine. Mis à part John Isner, personne n'a réussi à gêner le Russe d'1m98. Il faut dire que lorsqu'il évolue avec un toit au-dessus de sa tête et qu'il sent bien son jeu, c'est compliqué de l’embêter. Même pour Novak Djokovic.

Karen Khachanov est vraiment impressionnant. Déjà, il en impose naturellement avec son double mètre (moins 2 cm). Mais il n'est pas que grand, car à cette taille, il faut conjuguer 87 kg. C'est ni plus ni moins le physique d'un trois quart centre de Top 14. Vous comprenez mieux pourquoi il est surnommé l'ours russe. 

Fier comme un bar tabac "ruski"

Khachanov - ou Djan, autre surnom qu'il porte en rapport avec ses racines arméniennes - a un énorme coup droit, un très gros service et, de manière générale, des frappes très lourdes. Mais ce qui m'impressionne le plus chez ce garçon de 22 ans, classé désormais 11e mondial et qui ne va pas tarder à s'installer de manière durable dans le Top 10, est son ratio en finale. C'est très simple  : 4 finales disputées pour autant de titres. C'est du 100 %. A Bercy, alors qu'il disputait sa 1ère finale en Masters 1000 face à un joueur qui, lui, en était à sa... 46e, il a géré comme s'il en jouait une tous les week-ends. Lui même l'a dit  : «  C'est vrai que je ne donnais pas l'impression de jouer ma première finale en Masters 1000. Oui, j'étais un peu nerveux, mais j'ai bien fait attention à prendre du plaisir.  » Cette phrase n'est pas anodine. En disant cela, le garçon montre qu'il avait un degré de lucidité étonnant pendant le match. Il n'a pas du tout été bouffé par l’événement.

Quand je lui ai parlé de sa stat magique après le match, il était fier comme un bar tabac "ruski" : « Bon, je n'avais joué que 3 finales avant celle d'aujourd'hui, mais j'avoue que j'y ai pensé. Et même si Novak a entre 70 et 80 titres, j’espérais pouvoir élever mon ratio à 4 victoires pour 0 défaite. J'ai réussi.  »  Le sourire (très communicatif  lorsqu'il veut bien le lâcher)  qui a suivi en disait long sur la fierté que générait cette statistique.

Au début, ça le flattait, maintenant ça le saoule

En remportant Bercy, Karen Khachanov n'a pas juste remporté près d'1 million d'euros (973 465 pour être précis). Il a remis le tennis russe sur la carte  des Masters 1000. Le dernier titre dans cette catégorie de tournois remontait à 2009 avec Nikolay Davydenko à Shanghai. Il y a 15 jours, il a aussi remis un nom russe sur le palmarès du tournoi de Moscou, qui en était orphelin depuis 2009 (encore), avec la victoire de Mikhail Youzhny alias le général. Une fierté de plus pour lui  : « Je suis très fier d'être le prochain champion russe et de rajouter mon nom à cette liste impressionnante de joueurs (il regardait la coupe de Bercy en prononçant cette phrase.). Khachanov serait-il le symbole de la résurrection du tennis russe, si puissant en début de siècle et tout aussi invisible depuis près de 10 ans ?

Une dernière chose ou plutôt un conseil. Si vous le croisez, ne lui parlez surtout pas de Marat Safin. Certes, la comparaison a du sens. Mais si vous ne voulez pas prendre une lourde paluche du ruski medved (ours russe donc) dans la tronche, il faut éviter. Il l'entend, mais il en a marre d'être comparé à celui qui s'est imposé 3 fois à Paris. Au début, ça le flattait, maintenant ça le saoule.

Dimanche dernier, en remportant le Masters 1000 de Paris, Karen Khachanov a prouvé à la planète tennis qu'un nouveau Tsar est définitivement born.

Avantages

Découvrez les avantages WE ARE TENNIS

En savoir plus