Dès lors que Rafael Nadal a annoncé son forfait pour la demi-finale de Coupe Davis par BNP Paribas entre la France et l'Espagne ce week-end à Lille, les chances des tenants du titre (NOUS!!!) se sont tout à coup incroyablement améliorées. Normal : c'est juste le meilleur joueur de tous les temps (c'est mon avis et je le partage avec moi même) qui, d'un coup d'un seul, ne sera pas de l'autre côté du filet. Forcement, ça rassure. Le problème est que ça engendre immédiatement le fameux : « la ch---- à Yannick ».
C'est le leitmotiv du fan moyen qui ne suit le tennis que d'un œil et qui, quand on lui demande son avis sur l'équipe de France de Coupe Davis, n'est capable de sortir que le seul argument tout pourri de : « Champions, champions, moi j'veux bien, mais ils ont battu qui ? » ou encore « T'as qu'à voir : le Japon sans Nishikori, la Grande-Bretagne sans Murray, la Serbie sans Djoko ». Et la Belgique alors ? Il n'était pas là Goffin ?
Franchement, cet argumentaire au ras des pâquerettes me fatigue. Ça fait partie du truc. La France n'a pas remporté la Coupe Davis l'année dernière sur le seul fait que Kei, Andy et Novak n'ont pas répondu présent.
Et tant qu'à parler de « ch---- » et de celle de Yan, pourquoi ne parlerait-on pas plutôt de celle de Sergi?
Ben quoi ? Oui, Nadal est absent, mais Pierre-Hugues Herbert (P2H) est-il là ? Je n'crois pas. Attention, ne me faites pas dire ce que je n'ai pas dit. Evidemment, P2H n'est pas Nadal. N'empêche qu'en Coupe Davis, c'est 7 doubles disputés et une seule défaite, soit 87 % de victoires.
Et tant qu'à parler des absents, n'oublions pas Jo-Wilfried Tsonga : 19 sélections, 10 ans de Coupe Davis et 27 victoires pour 9 défaites dont 8 points offrant la victoire à la France. Pour être complet, il ne faut pas non plus zapper Gaël Monfils. Certes, il n'a pas les stats de Jo mais Gaël, c'est tout de même du très solide. Bref, Sergi n'a pas son Rafa, mais il peut se réjouir que son vis-à-vis n'ait pas non plus le choix royal parmi ses joueurs.
Cela étant dit, les absences des uns et des autres ont du positif. Nous allons avoir droit à une demi-finale qui, à coup sûr, va nous emmener tard dimanche soir. C'est sans doute seulement après ce cinquième match décisif qu'on saura qui se retrouvera en finale face aux Etats-Unis ou à la Croatie, qui eux, s'affrontent à Zadar ce week-end.
Impossible de dire qui de la France ou de l'Espagne remportera la rencontre. Seule certitude, suspense, émotions et surprises seront au rendez-vous entre la première de Benoît Paire et la dernière de Julien Benneteau.
Bon match à tous.