On va arrêter de se mentir. La seule finale qui compte pour nous est bel et bien celle qui va se jouer à Moscou entre la France et la Croatie.
Alors en attendant de souffrir pendant quatre-vingt dix minutes (ou plus), il faut essayer de lire les signaux que nous envoie l'histoire. On se rassure comme on peut, en cherchant comment le destin pourrait être décodé. Chacun y va de sa théorie, du genre "En 1998, la France était déjà dans le groupe C" ou encore "En 1998, l'Israël avait aussi remporté l'Eurovision de la chanson, comme cette année".
Je vais à mon tour chercher des raisons rassurantes, mais cette fois en comparant la finale de Wimbledon 1998 et celle d'aujourd'hui, entre celui qui nous régale avec son toucher de balle et son tennis créatif plein de suspense - j'ai nommé Kevin Anderson - et Novak Djokovic qui slice, lifte, défend, monte à la volée, envoie de l'amortie, bref qui montre à la planète entière comment se joue le tennis.
Commençons tout simplement par voir qui jouait cette finale en 1998 : Sampras face à Ivanisevic. Sampras s'était imposé et donc Ivanisevic avait perdu. Et il est de quelle nationalité déjà, Goran ? Ah oui, c'est vrai, il est Croate ! Ouf ! Un bon point pour nous !
C'est maintenant que ça se complique. Il faut en trouver d'autres. Qu'à cela ne tienne. En 1998, la finale de Wimbledon se disputait déjà sur gazon tout, comme cette année. Celle-ci s'était également disputée dans le SW19, la banlieue sud-ouest de Londres. Et comme par hasard, cette année, c'est à nouveau le cas !
Oui ok, ça ne tient pas vraiment la route, mais on fait ce qu'on peut. Après tout, c'est la finale de la Coupe du Monde dont on parle et non une banale finale d'un « championship » sans tie-break au 5e.
Mais alors, où trouver des signes rassurants ?
Les France-Croatie en Coupe Davis par BNP Paribas ? Ouaif… On a joué contre eux deux fois. Gagné en 2004, perdu en 2016. Analysons ces résultats : la victoire change de camp à chaque fois. Logiquement, la prochaine est pour nous. Non ? Pas convaincu ? C'est vrai que c'est un peu tiré par les cordages de raquette.
Je ne peux pas laisser les choses telles quelles. Terminer ce papier ainsi serait malhonnête. Je me dois de vous proposer un truc béton. Finalement, ce n'est pas tellement pour vous que je dois le faire mais pour eux. Il en va du résultat de la finale de la Coupe du Monde. Alors que s'est-il passé à Wimbledon en 1998 qui pourrait nous rassurer une bonne fois pour toute ? Tauziat était en finale mais elle a perdu, donc ça, on oublie tout de suite. Chez les juniors, c'était Federer et Clijsters. Côté doubles femmes et messieurs, il y avait un peu de tout, mais pas de Français ni de Croate. Ah, ah, en double mixte, on trouve trace de la défaite de la paire Lucic - Bhupathi. Et Mirjana Lucic elle est... ? Croate bien sûr !!!
Bon. Je ne dirais pas que ma démonstration est un échec, même si le meilleur argument reste la victoire de l'Israel à l'Eurovision, mais pas loin.
Peu importe. Il faut battre la Croatie pour libérer tout un pays.
Quand même, bon match à Novak Djokovic et Kevin Anderson. Au vu du temps passé sur le court par le sud-Africain (21h01) pour atteindre la finale, si Djoko fait les choses correctement, il pourrait peut-être voir la deuxième mi-temps, le trophée de Wimbledon à ses côtés. Et j'espère pour lui qu'il soutient la France, sinon il risque d'être déçu.