Il s'est passé quelque chose dans le tennis français la semaine dernière, qui n'a peut-être pas bénéficié de la visibilité médiatique qu'on aurait pu attendre d'un tel exploit : Pauline Parmentier a remporté le tournoi WTA d'Istanbul.
Pour ceux qui suivent le tennis de loin, Pauline Parmentier porte l'étiquette de celle qui perd en Fed Cup. Et c'est vrai qu'elle a des stats un peu compliquées dans cette épreuve (6 victoires contre 12 défaites). Mais il ne s'agit là que de chiffres.
Il y a dix jours à Aix-en-Provence face aux Américaines de Sloane Stephens, « Paupau » a failli créer l'exploit deux jours de suite. Le samedi, elle menait 5-2 dans le premier set face à Stephens justement (à ce moment précis, les deux joueuses étaient séparées d'à peu près 100 places au classement mondial). Pauline Parmentier a même obtenu 5 balles de set. Le lendemain, face à Madison Keys (une centaine de places au classement sépare également ces deux joueuses), Parmentier menait encore 4-1 dans le premier set. Elle a perdu les deux matchs, ce qui a sans doute coûté la qualif à l'équipe de France.
Cela étant dit, il est impossible de lui en vouloir. Premièrement, elle a donné son max au cours de ces deux matchs. Deuxièmement, comment peux-tu en vouloir à une personne aussi sympa, souriante, positive et enthousiaste ? Impossible. Cette gentillesse débordante est peut-être ce qui lui coûte le manque de « killer instinct ».
Néanmoins, c'est sa personnalité attachante qui fait que, lorsque j'ai appris qu'elle s'était imposée à Istanbul, j'étais super content pour elle. Et super content tout court (de tennis, ok je sors).
Je vous la fait courte. Parmentier est joueuse professionnelle depuis 2004. Elle possède un gros coup droit avec beaucoup de lift et un service très efficace. Son meilleur résulat en Grand Chelem demeure un huitième de finale à Roland-Garros en 2014. A part son titre de la semaine dernière, « Paupau » en a gagné deux autres, il y a … 10 et 11 ans. Vous comprenez mieux pourquoi ce titre doit lui faire un bien fou. Au-delà de 46 places gagnées au classement et des 43 000 dollars empochés, c'est la satisfaction de ramener la coupe à la maison qui prime.
A 32 ans, Parmentier est plus proche de la fin de son histoire de joueuse de tennis professionnelle que du début, mais si ce titre pourrait peut-être lui permettre de se libérer et, pourquoi pas, faire une fin de carrière à la Rodge (oui je m'enflamme un peu). Ça serait mérité car Pauline c'est quelqu'un de bien, qui traîne son sac de raquettes entre la 40e et la 120e place mondiale depuis des années.. et à qui on souhaite qu'il arrive plein de bonnes choses.
Alors bravo Pauline en espérant qu'il s'agisse là du début d'une très belle fin.