Depuis le temps que vous me lisez, pour ceux qui me lisent, vous savez bien que je suis un Rafafan. J'aime ce joueur et je suis prêt à le re dire et le re re dire haut et fort. Comme j'ai pu le faire par le passé. Cette rencontre de Coupe Davis par BNP Paribas ne fait que renforcer mon admiration pour le "bonhomme".
Tout d'abord, j'aime le fait que Rafael Nadal soit nerveux à l'approche de l'évènement. Je vous rappelle qu'il a tout de même remporté 75 tournois dont 16 Grand Chelem dont 10 à Roland-Garros. J'en profite aussi pour vous rappeler qu'il a également soulevé le saladier d'argent quatre fois. Disputer une rencontre sur terre battue au meilleur de cinq sets et en Coupe Davis ne devrait être pour lui qu’une simple formalité. Et pourtant c'est tout le contraire. Son attitude est à l'opposé de celle d'un PSG surconfiant affrontant Saint-Etienne. Le type à peur. C'est beau. Combien seraient en mode melon tournant à la pastèque à sa place ?
Autre élément qui solidifie ma groupitude : sa disponibilité pour les fans. Il faut comprendre qu'ici, en Espagne, Nadal est plus populaire que Johnny l'a été chez nous. Même le Pape lutterait face à lui à l'applaudimètre dans ce pays qui est pourtant très catholique. Tout le monde veut son Rafa moment. Aujourd’hui, l'autographe est devenu ultra « has been », il faut faire des selfies ! Mais ça prend plus de temps. Qu'à ç'la n'tienne, Rafa donne et redonne. Sur 100 demandes, il en satisfait facilement 90. Il est généreux, mais surtout, il comprend parfaitement bien ce qu'il représente pour toutes ces personnes. Il est conscient du bonheur et plaisir qu'il leur procure. Et surtout, il est trop gentil pour dire non. Lorsqu'on assiste à ces séances de poses, on est mal à l'aise. Pas lui.
Parlons tennis aussi. Il a donc fait son grand retour à la « compèt » avec son match d'hier face Philippe Kohlschreiber. Son application, sa détermination et sa concentration étaient impressionnantes. Le premier « vamos » est survenu très (très) tôt. Dès le premier jeu, Rafa, après avoir sauvé deux balles de break, a serré le poing en criant ce mot dont il a fait sa signature. Puis il a entrepris de détruire l'Allemand. Pendant le match, son capitaine (beaucoup , mais alors beaucoup moins sympa) a commencé à discuter avec l'arbitre de chaise pour se plaindre d'un non-évènement. Au bout d'un moment, Rafa, qui était en fond de court, a dit : « Sergi, Sergi, ça suffit ». Et Sergi s'est rassis. Et c 'était mieux ainsi. Il a demandé au public de se taire à certains moments dans le souci du respect de l'adversaire. Il s'est excusé à plusieurs reprises lorsque l'éthique du sport le requiert. Tous ne le font pas.
Le jour où il arrêtera sera, pour moi, un vrai jour de tristesse, mais aujourd'hui il revient et en force, ce qui en fait un jour de pur bonheur.