Andre Agassi ne serait plus l'entraîneur de Novak Djokovic. On attend encore que l'info soit confirmée par l'intéressé, Novak Djokovic, mais en attendant, Andre Agassi a pris la parole sur ESPN, la chaîne sportive américaine. « Avec les meilleures intentions du monde, j'ai essayé d'aider Novak. Trop souvent, nous étions d'accord sur le fait que nous n'étions pas d'accord. Je ne lui souhaite que des bonnes choses pour l'avenir. ».
On pourrait s'étonner que l'annonce initiale provienne de « Dédé » et non de « Nole ». Mais lorsqu'on se penche sur l'affaire, on s'aperçoit que ce n'est pas si surprenant que cela.
A l'annonce de leur collaboration, qui remonte à fin mai 2017, l'une des premières choses qu'a annoncé Agassi était : « Je ne veux pas d'argent, je veux l'aider. Djokovic à son meilleur niveau, c'est une bonne chose pour le tennis et je peux y apporter ma contribution».
Traduction : je suis une méga star, je n'ai plus rien à prouver et je ne vais pas me faire insulter dans un box d'entraîneur comme Lendl ou Becker.
Petite parenthèse personnelle (je ne peux pas m'empêcher) : entre nous, la théorie du zéro dollar, je n'y crois pas une seule seconde. Mais qu'à cela ne tienne, la ligne éditoriale est : « je ne suis pas payé ». Il est donc libre, le Dédé. Y en a même qui disent qui l'ont vu voler.
Mais revenons au début de la collaboration, Roland-Garros 2017. Agassi annonce d'entrée qu'il sera présent sur les premiers matches de Djokovic, mais qu'il sera absent en seconde semaine, car il a déjà des projets familiaux. Communication improbable, lorsqu'on connaît un peu le milieu et la relation joueur/entraîneur. Les entraîneurs sont au garde à vous devant « leur joueur ». Pas un mot de travers publiquement. Et vas-y que j'encaisse tes humeurs, tes insultes, tes lubies. Ils réservent les courts d'entraînements, ramassent les balles, trouvent des compagnons de practice, rigolent des vannes pourries … Mais jamais, ô grand jamais, ils n'entament une collaboration en annonçant qu'ils seront absents pour la seconde moitié d'un Grand Chelem. Preuve que l'association Agassi-Djokovic était tout à fait particulière.
La question que l'on est en droit de se poser est : l'a t-il vraiment coaché ?
Pour leur défense, lorsque l'annonce a été faite, le terme d'entraîneur n'a jamais été employé. C'est le mot « conseiller » qui revient. Là encore, sans doute une demande d'Agassi, de manière à ne pas formaliser l'affaire. Les deux hommes ont donc passé la première semaine de Roland ensemble. Puis ils se sont retrouvés à Wimbledon pour, disons, deux semaines. Ensuite, Djokovic n'a pas rejoué jusqu'à l'Open d'Australie, où il a chuté en huitièmes. Allez, 2 semaines de plus. Ce n'est ensuite qu'à Indian Wells où Djoko a de nouveau revêtu le survet pour s'incliner d'entrée également. Si les deux hommes ont passé 2 mois ensemble sur les 10 mois de leur « collaboration », c'est vraiment le bout du monde.
La réponse à ma question initiale est donc non, Agassi n'a pas coaché Djokovic. On a presque l'impression qu'il s'agissait d'un happening publicitaire bizarre, compte tenu que le « kid de Las Vegas » prenait plus de place dans les spotlights que son joueur.
Novak Djokovic n'est pas au bout de ses peines. Le futur numéro 13 mondial a encore une longue route devant lui pour redevenir celui qu'il était au moment de Roland-Garros 2016. Seule certitude, Andre Agassi ne lui sera d'aucne utilité dans cette reconstruction.