Je suis triste. Non pas parce que Roger Federer s'est incliné d'entrée au Masters 1000 de Miami, même si j'aurais préféré qu'il gagne, mais pour l'annonce qu'il a faite à l'issue de sa défaite face à l'Australien Thanasi Kokkinakis : « J'ai décidé de ne pas jouer sur terre ».
Roger Federer va donc zapper de nouveau la saison sur terre européenne et de fait, sera de nouveau le grand absent à Roland-Garros. L'année dernière, Federer avait déjà opté pour cette stratégie, et elle s'était avérée gagnante. On pouvait donc s'attendre à ce qu'il répète sa décision. Done. L'année prochaine, Rodge aura un an de plus. Il est peu probable qu'il ait, d'un coup d'un seul, un regain de pêche physique permettant à ses voyants de la terre battue de passer au vert. En 2019, le Suisse laissera peut-être encore planer le doute en début d'année quant à sa participation à la tournée sur terre européenne, pour, fin mars, annoncer qu'il renonce à participer à Monte-Carlo, Rome, Madrid et Roland-Garros.
Je parie ma lampe de chevet qu'on ne reverra plus jamais Roger Federer à Roland-Garros. Et ça, ça me rend triste. Depuis une défaite face à John Isner en huitième de finale à Bercy en 2015, le « GOAT » a aussi renoncé à disputer le tournoi indoor parisien. Ce qui veut dire qu'on pourrait tout simplement ne plus jamais revoir Federer à Paris avec sa raquette en main, un point c'est tout.
Peut-on lui en vouloir ? Quand on regarde ses succès récents, on ne peut que s'incliner devant ses choix. Evidemment qu'il a raison. S'il continue à gagner à Wimb, faire finale au Canada, atteindre au moins les quarts à l'US, s'imposer à Shanghai et à Bale (chez lui) et finir dans le « final four » aux Masters, il aurait tort de s'en priver.
Ce que je regrette, c'est que le règlement de l'ATP permette à Federer de faire l'impasse sur terre. Cela crée un circuit à deux vitesses, avec ceux qui jouent toute la saison sur toute les surfaces et ceux qui ne jouent que la moitié de l'année. En plus, rien n'interdit à d'autres joueurs d'emboîter le pas à Federer. Lorsque Djokovic, Murray ou Del Potro atteindront les « late mid-thirties », peut-être auront-ils aussi envie de sécher les tournois sur terre, plus contraignants pour le corps.
Mais n'est-ce pas là toute la beauté du truc ? Les gars sont d'immenses champions justement parce qu'ils sont capables de réussir l'impossible. L'exploit n'est pas juste de réussir le tweener gagnant sur balle de break, il faut pouvoir l'enchaîner de semaines en semaines et de surfaces en surfaces.
Je crains que nous n'ayons de moins en moins de grandes stars sur terre battue, ce qui annoncerait fatalement la fin du tennis sur cette surface. Qui est ma préférée. Mince alors....