A Bercy en fin d'année dernière, Julien Benneteau s'était hissé en demi-finale pour sa dernière participation au tournoi indoor parisien. Son meilleur résultat à Bercy depuis le début de sa carrière. En chemin, il avait notamment écarté David Goffin, qui ce jour-là, il est vrai, n'était que l'ombre de lui même.
Puis Goffin, qualifié pour le Masters, s'est offert une finale londonienne, perdue face à Dimitrov. Ensuite, place à la finale de la Coupe Davis par BNP Paribas à Lille, où non seulement Goffin a joué deux matches pour autant de victoires, mais où il n'a même pas perdu un set. Pire encore, il n'a pas été breaké du week-end. Un week-end, je vous le rappelle, pour lequel Julien Benneteau n'avait finalement pas été convié à participer.
Aujourd'hui, au 2e tour de l'Open d'Australie, Julien Benneteau affrontait à nouveau David Goffin. Classé 7e mondial, le Belge était désigné par bon nombre de spécialistes comme outsider idéal pour créer la surprise à Melbourne.
C'était sans compter sur la performance de Bennet qui, après avoir été mené rapidement un set à rien, a su renverser la vapeur pour finalement battre « la Goff » et se qualifier pour le 3e tour, où il affrontera Fabio Fognini.
C'est la deuxième fois (la première Almagro 10e mondial à l'US Open 2011) de sa longue carrière que Julien Benneteau bat un joueur du Top 10 dans un tournoi du Grand Chelem. D'aucun diront que c'est sa plus belle performance. A ceux-là je dis, certes la victoire est belle, mais la qualif pour les quarts de finale à Roland-Garros en 2004 est à mon sens plus forte.
Peu importe car là n'est pas le but de mon propos. Là où je veux en venir est une question très simple : si Julien Benneteau enchaîne tant de belles performances, pourquoi arrêter ? Je sais qu'il a annoncé que c'était la fin. Je sais qu'il a 36 ans. Et je sais aussi qu'il répète à tout va que c'est son dernier ceci, son dernier cela.
Connaissant l'ego des champions, j'imagine qu'il ne veut pas passer pour un retourneur de veste, mais il faut voir la réalité en face. Bennet a réalisé une saison quasi-blanche en 2015, en raison d'une blessure aux abdos. Il a ensuite effectué un long come back en franchissant les paliers, sans hésiter à disputer des qualifs, des challengers. Il a ramassé quelques wild-cards ici et là et, bon an mal an, a poursuivi sa progression courant 2017 jusqu'à revenir presque à son plus haut niveau en fin d'année, puis en ce début 2018.
Ce n'est pas parce qu'on a décidé un truc qu'on est obligé de s'y tenir. Je suis certain que Bennet n'avait pas prévu d'être dans le dernier carré de Bercy. Je suis encore plus persuadé qu'il ne s'était pas fixé l'objectif de sortir un membre du Top 10 à l'Open d'Australie. Je sais aussi qu'il n'a, a priori, pas prévu de revenir sur sa décision. Mais franchement, lorsqu'on évolue à un tel niveau, n'est-ce pas trop con de ne pas en profiter ?
Allez Julien, continue.