Et si Andy Murray avait disputé le dernier match de sa carrière sur le Centre Court de Wimbledon en quart de finale l'an passé face à Sam Querrey ? C'est évidemment parfaitement le contraire que je lui souhaite. Mais opération à la hanche et carrière de joueur de tennis professionnel vont rarement de pair.
Vous l'avez sans doute suivi : Andy Murray s'est fait opérer de la hanche droite à Melbourne et sera, soi-disant, absent jusqu'à la saison sur herbe. Mouais...
Entre nous, je n'y crois pas une seule seconde. L'opération de la hanche est le pire cauchemar pour un joueur de tennis. La hanche, vous voyez la hanche, ce qui permet d'articuler le haut et le bas du corps. Essayez de visualiser le coup droit d'Andy Murray. Appuis ouverts, poids du corps sur la jambe droite et rotation de la hanche au moment de la frappe créant un effet ressort ou catapulte permettant de gifler la balle avec violence.
Le problème est qu'à force de jouer de cette manière, Murray a fini par complètement fracasser sa hanche. Il a longtemps joué avec la douleur. D'ailleurs en 2016 lorsqu'il termine l'année numéro 1, il est déjà en souffrance à chaque fois qu'il tape la balle. Mais c'est réellement après sa défaite en demi-finale face à Stan Wawrinka à Roland-Garros l'an dernier, que le Britannique a compris qu'il ne pourrait pas continuer de la sorte.
Il a quand même atteint les quarts de finale de Wimbledon. Mais sur une jambe. Avec le recul, il n'aurait jamais dû disputer ce tournoi. Peut-être celui de trop ?
Alors pourquoi ne pas avoir opté pour l'opération immédiatement ? Les différents médecins qu'il a vu lui ont suggéré de tenter la méthode classique à base de kiné, kiné, kiné (ce qui lui permettra finalement de pouvoir revenir plus rapidement). Andy était dans le doute. La preuve, il était à NY pour disputer l'US Open puis s'est retiré au dernier moment. Rebelote à Brisbane. Andy était en Australie non pas pour se faire opérer mais bel et bien pour faire son retour sur les courts. Mais c'était impossible. Il faut comprendre que le type souffrait terriblement de la hanche (si il y a des "arthriteux" qui me lisent vous savez de quoi on parle, ça fait putain de mal !) du moment où il se levait du lit jusqu'au moment où il se recouchait le soir...
Le problème, ce sont les antécédents d'opérations à la hanche chez les pros du tennis. Kuerten par exemple, s'est fait opérer de la hanche en 2002 puis à nouveau en 2004 et après rideau. Magnus Norman, opéré de la hanche pour la première fois en 2001 et après rideau. Lleyton a remporté 30 tournois avant son opération à la hanche. Après l'opération : 2 ! Il y en a beaucoup d'autres, mais à des niveaux moindres.
La suite sera quoi qu'il arrive compliquée pour Andy Murray. Il va galérer. Perdre des matches. Souffrir. Sans doute se refaire opérer à la hanche et/ou ailleurs. Bref une lente descente aux enfers. J'ai tendance à penser un peu comme Pat Cash qui dit : « il devrait poser sa raquette et profiter de la vie ». Cash a même déclaré que Murray lui avait dit qu'il souffrait des deux hanches.
La seule motivation qui pourrait permettre à Murray de continuer, est qu'il veut que sa fille, Sophia, qui va avoir deux ans, puisse le voir jouer sur un tournoi en étant en âge de comprendre ce qu'il se passe, comme il a tant vu ses collègues le faire avec leurs enfants. Ce qui veut dire qu'il doit trainer encore deux ou trois ans pour qu'elle soit en âge de suivre. Et connaissant le bonhomme, il ne va pas vouloir que sa fille le voit disputer le premier tour du challenger de Bratislava. Pour un champion comme lui, c'est Wimbledon ou rien.
Dans six mois, Andy Murray sera aux alentours de la 150e place mondiale.
Ça va être chaud.