J'aurais adoré écrire un papier sur Lucas Pouille ce matin expliquant que sa tête froide semi-scandinave lui a permis d'éviter le piège Schwartzman et qu'il n'était pas le genre de joueur à se faire endormir à l'Argentine. Mais Diego le lui a bel et bien fait à l'envers et Lucas est rentré tout colère. Du coup, mon idée de papier a fait plouf.
Je donc décidé d'écrire sur ce qui m'a particulièrement ému durant le match opposant Rafael Nadal à Leonardo Mayer.
Oui Rafa a gagné en quatre sets et oui Leonardo Mayer s'est peut être vu trop beau trop tôt. Et oui, machin aurait aimé mieux servir, untel mieux gérer les balles de break, et truc, avec le recule, trouve que le match s'est joué sur des détails.
STOP !
Le match ne s'est pas du tout joué sur des détails mais sur un seul détail. Un détail qui a fait basculer le match (du bon côté ? Pour moi oui.).
Le score était de 7-6 2-1 en faveur de Mayer et Nadal était mené 15-40 sur son service. Au vue de sa performance jusque là (il n'était que l'ombre de lui même dans le premier set), l'Espagnol ne pouvait se permettre de concéder un break, surtout face à un Mayer en surchauffe qui réussissait tout ce qu'il tentait. Rafa sauve la première et après avoir sauvé la seconde, il s'est passé quelque chose.
Rafa a laissé sortir sa rage car il venait de frôler la très mauvaise passe. Mais ce n’était pas la rage du vainqueur. C'était de la colère, évidemment contre lui-même, mais aussi et surtout contre le cours des choses. La manière dont se déroulait ce match ne convenait pas du tout au numéro 1 mondial. Le destin qui lui était réservé sur le court Arthur Ashe, samedi dernier, n'était pas du tout celui qu'il espérait et il lui a fait savoir.
Tout à fait. Rafael Nadal a grondé son destin. Il s'est fâché tout rouge. Dans mon lit, à 6 412 km de lui et séparé par un écran de télévision, j'ai moi aussi eu peur alors imaginez le destin, qui était à ses côtés ?
Ça n'a pas fait un pli. Deux jeux plus tard, l'Espagnol réussisait enfin à breaker (à sa 14e tentative du match!!!!) pour ne plus jamais être réellement inquiété.
Quelle force ! Quelle capacité à pouvoir comprendre que ça n'allait plus et qu'il fallait se reprendre en main. Son attitude jusque là n'était pas celle d'un joueur qui allait gagner.
Il a corrigé.
Il a gagné.
Vamos Rafa !