La sélection pour devenir ramasseur de balles à Roland-Garros : une expérience riche en émotions !

10 déc. 2018 à 09:06:00

La sélection pour devenir ramasseur de balles à Roland-Garros : une expérience riche en émotions !
Chaque année, ils ont la chance de côtoyer leurs idoles sur la terre battue de Roland-Garros. Mais pour en arriver là, les ramasseurs de balles ont dû franchir plusieurs étapes. Dont la "sélection", première d'entre elles.

Dimanche 9 décembre, peu après 9h30, une légère odeur de pâte à crêpes flotte dans le grand hall de l'Association amicale de la jeunesse blésoise. Près de la porte d'entrée, un petit stand est installé pour ravir les papilles des gourmands, parents et enfants, qui patientent. Ils sont là pour une sélection. Celle des ramasseurs de balles de Roland-Garros, dont BNP Paribas We Are Tennis est partenaire depuis 2000. Partie de La Rochelle la veille, la "caravane" des sélectionneurs, ceux qui sillonnent la France pour "dénicher" les meilleurs "ballos" - comme ils se surnomment - fait étape à Blois. 

Le début de la session est programmé pour 10h. L'attente fait monter le stress. Certains ont le visage fermé ; déjà concentrés. D'autres papotent. De tout, de rien, mais surtout de tennis. "Pour monter 15/2, tu n'as pas forcément besoin de perf' à 15/1, peut-on entendre en se mêlant à la foule. Si tu as plein de 15/2, ça suffit !". On vérifie une dernière fois le matériel, "Tu as bien pris tes baskets ?", glisse une mère à son fils pendant qu'une autre conseille à sa fille de "bien serrer [ses] lacets". Chaque détail compte. Seulement 8 %, environ, de ces 96 prétendants sont amenés à réussir ce premier pas vers la Porte d'Auteuil.

Après un speech à propos du déroulement des exercices, la torture de l'attente prend fin. Les jeunes candidats peuvent entrer sur les courts, qui sont au nombre de cinq. Trois d'un côté du hall central, deux de l'autre, dont un réservé aux parents, frères, sœurs, voulant taper la balle. On envoie la musique, Lose Yourself d'Eminem fait cracher les enceintes pour dynamiser les troupes, et l'échauffement commence. Suivi de quelques étirements, il laisse place aux choses sérieuses. Sur chaque terrain, deux ateliers sont mis en place. Sous forme de jeux par équipes, de courses de relais, on travaille, on évalue, toute la palette technique des "ballos". 

Outre le "rouler" consistant à s'envoyer la balle entre ramasseurs, les apprentis du jour bossent le "lancer", qui permet de donner la boule de feutrine aux joueurs pendant les matchs, ou encore les techniques de ramassages. Savoir courir avec plusieurs balles dans une main est essentiel. Malgré la concurrence, bonne humeur et esprit d'équipe sont primordiaux. Transposer sur le green set blésien, le fameux jeu du "Morpion" noircissant les cahiers des collégiens et lycéens depuis des générations va dans ce sens. Pour gagner, il faut savoir écouter les conseils de ses partenaires. Et savoir donner de bons conseils.

Aux quatre coins de la salle, les sons s'entremêlent. Les chaussures crissent sur le sol, on se tape dans les mains, on saute, on crie sa déception, sa joie, et on motive ses coéquipiers à grands coups de "ALLEZ !", "VAS-Y !", "TU PEUX REMONTER !" Si la plupart parviennent très vite à se relâcher, quelques-uns ont du mal à évacuer la pression. "J'ai raté ce lancer à cause du stress", raconte un garçon à son voisin. Compréhensible. Pour tous ces passionnés de tennis, fouler l'ocre de "Roland" est un rêve. Habitués à regarder le tournoi parisien à la télévision, ils veulent passer de l'autre côté. Être dans la tv, avec leurs idoles. 

Vivre l'expérience "ballos", c'est aussi faire de nouvelles rencontres, tisser des liens forts. "C'est vraiment une belle école de la vie, on apprend plein de choses, on se fait pas mal de copains, confie Arthur Bongrand, responsable des sélections pour la FFT depuis 9 ans, et lui-même ex-ramasseur. Je suis toujours très en contact avec d'anciens ramasseurs qui étaient là en même temps que moi, j'ai vécu en coloc' avec d'anciens ramasseurs, je pars en vacances avec d'anciens ramasseurs de balles. C'est une vraie famille."

Malheureusement, les élus sont rares. Aux alentours de 12h30, après 2h30 d'efforts, sprints, concentration et encouragements, la grande majorité des aspirants de la matinée dit au revoir à son rêve pour cette année. Sans le savoir. Les résultats n'étant communiqués que trois jours plus tard. Au final, sur près de 4 200 inscrits dans tout l'Hexagone, seuls 220 sont retenus pour "RG" après les différentes phases. Bien que conscient des chiffres, Jules a lui un bon pressentiment pour la suite après une belle-demie journée pleine d'engouement entouré de nouveaux copains. 

Quant aux moins confiants un peu déçus par leurs propres performances, il ont pû se consoler avec un autre "rouler" nettement plus facile à maîtriser avant de partir : celui de la crêpe.

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