La soeur ainée des Williams s'engage pour l'égalité des prize money
En 2005, Venus Williams a disputé deux finales à Wimbledon. Avant de triompher de Lindsay Davenport au terme d’un match épique le 2 juillet, elle avait livré un jour plus tôt une autre bataille, dans les bureaux feutrés du prestigieux tournoi britannique. Introduite aux vénérables officiels du Grand Chelem, elle était venue mener un combat pour l’égalité entamé par Billie Jean King en 1973 (voir année 1973). Cette année-là, la meneuse des Original 9 avait obtenu la parité des prize money à l’US Open. Trois décennies plus tard, l’aînée des sœurs Williams tentait de convaincre les exécutifs de Wimbledon de suivre le mouvement. Sans succès, cette fois-ci.
Pas de quoi refroidir l’Américaine : en 2006, Venus continuait de défendre la cause des joueuses en interpellant l’ensemble des acteurs du tennis mondial dans un édito publié dans les colonnes du Times. Son cri du cœur trouvera de l’écho dans la presse du monde entier. « Personne n’avait pensé que cet article pourrait avoir autant d’impact, s’étonnera plus tard la septuple lauréate de Grand Chelem. Je me suis retrouvée au premier plan. Pour une raison quelconque, beaucoup de personnes n’étaient pas encore à l’aise pour évoquer les inégalités des dotations hommes / femmes. Ou peut-être qu’elles ne savaient pas exprimer exactement ce qu’elles ressentaient. Ce n’était pas mon cas. » Au fil des mois, ses prises de parole inciteront de grands noms du circuit, de Jennifer Capriati à Maria Sharapova en passant par Kim Clijsters, à soutenir publiquement la cause. En 2007, les responsables de l’ensemble des tournois du Grand Chelem comprenaient le message et décidaient de distribuer les mêmes prize money aux hommes et aux femmes. Il faut parfois, aussi, reconnaître au destin une certaine élégance : cette année-là, Venus Williams remportait son quatrième titre sur le Centre Court, devenant la première joueuse à toucher autant d’argent qu’un homme pour avoir réussi à faire du tournoi londonien son jardin. Le combat pour l’égalité salariale de l’aînée des sœurs Williams ne faisait pourtant que commencer.
Aujourd’hui, le discours de Venus s’exporte en effet bien au-delà des courts : « Les différences de revenus entre hommes et femmes, dans la société en générale, sont un vrai problème qu’il nous faut régler, déclarait-elle au quotidien américain USA Today en mars 2022. Quand on se battait pour l’égalité des dotations dans le tennis, on avait utilisé les médias pour défendre notre cause. Même si vous n’étiez pas d’accord avec nous, vous ne pouviez pas faire semblant de ne pas savoir. C’est une bonne approche. Dans mon monde parfait, mon utopie, nous sommes tous reconnus et traités avec une équité semblable. C’est un rêve merveilleux. Et réalisable. »
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