Andy Murray devient ambassadeur pour l'Unicef
En 2012, lors du Nouvel An, Andy Murray apprend que son grand ami, le joueur de tennis Ross Hutchins, est atteint d’un cancer. « Je me rappelle m’être assis dans ma chambre lors d’un tournoi d’exhibition à Abu Dhabi, choqué, déclarera Mur ray sur le site de l’ATP dix ans plus tard. J’étais bouleversé et j’ai commencé à réfléchir à comment l’aider ou lui offrir un horizon. (...) C’est à ce moment que j’ai entrevu les bénéfices des actions de charité. » Il monte sa première cagnotte, récolte de l’argent, Hutchins guérit et l’Écossais, pas encore Sir, en ressort avec une certitude : son statut lui confère des responsabilités.
Les Jeux du Commonwealth de Glasgow 2014 lui offrent le cadre. Il devient à l’occasion ambassadeur de l’Unicef, organisation pour laquelle il décide de verser 50 livres à chaque ace claqué sur le circuit entre septembre et décembre 2015. L’assureur Standard Life, la Fédération britannique de tennis et l’ATP lui emboîtent le pas, et voilà comment récolter l’équivalent de 93 000 euros en faveur des enfants victimes de la crise migratoire des réfugiés. L’année suivante est celle du Andy Murray Live, un match de charité qui rap porte 340000 euros. Et plus les saisons passent, plus la mise augmente. La deuxième édition est encore meilleure : les 14 300 billets partent en quatre heures. Au SSE Hydro de Glasgow (aujourd’hui appelé OVO Hydro), le Britannique ferraille en direct sur Eurosport avec Roger Federer, son frère Jamie Murray, Tim Henman et Mansour Bahrami, récoltant entre deux blagues près de 790 000 euros pour l’Unicef et une association locale. Et à l’issue d’une saison qui a vu l’Écossais remporter Wimbledon, le Masters, les JO de Rio et devenir n°1 mondial, l’accomplissement ultime vient d’ailleurs : il devient Sir Andy Murray, dans une promotion 2016 où, aux côtés du coureur Mo Farah et de l’acteur Mark Rylance, son nom est suivi de la gratification suivante : « Pour services rendus au tennis et à la charité ». « Quand j’avais 20 ans, je ne pensais pas réellement à quoi que ce soit d’autre que mon tennis, confie-t-il alors à l’ATP. Quand vous grandissez, vous devenez plus mature et réalisez qu’il y a des choses qui sont plus importantes que le sport. »
Dernière preuve en date en février 2022 quand, depuis Dubaï, l’Anglais apprend à la télé que la Russie s’apprête à envahir l’Ukraine. Décision est prise : jusqu’à la fin de la saison, il reversera l’intégralité de ses gains à l’Unicef, qui œuvre à fournir des soins de santé, de l’eau potable et de la nourriture aux 5,2 millions d’enfants ukrainiens victimes de la guerre. Toujours à l’ATP : « J’ai quatre jeunes enfants qui ont la chance que tout aille bien pour eux. Mais si quelque chose arrivait à votre propre famille, à quel point cela serait difficile à supporter ? C’est dur à imaginer. Je pense que c’est important d’avoir de l’empathie et de faire ce qu’on veut pour aider les autres. (...) Je pensais que je pouvais attirer l’attention sur ce qui se passait et inciter les autres à s’engager pour aider aussi. » À la fin de l’année, il a même reçu le prix humanitaire Arthur-Ashe de l’ATP pour la deuxième fois de sa carrière après 2014, accomplissement uniquement réalisé avant lui par Andre Agassi, Roger Federer et le Pakistanais Aisam-Ul-Haq Qureshi. Sa mère est aussi très engagée : en 2017, la célèbre Judy Murray a monté sa fondation, inspirée par son fils.