1980 : Journalisme, tennis et impact

7 juin 2023 à 12:25:00

John O'Shea crée la fondation GOAL

L’une des plus formidables créations humanitaires de l’histoire du tennis, la fondation GOAL, est née en 1980 du cerveau du journaliste sportif John O’Shea après sa rencontre avec Mère Teresa trois ans plus tôt. En 1977, donc, ce dernier effectue son premier voyage à Calcutta. Dans l’ouvrage Mother Teresa : The Irish Connection, l’auteur John Scally se souvenait : « On m’avait promis un trajet en voiture avec Les Missionnaires de la charité jusqu’à une léproserie à trois heures de route de Calcutta. (...) L’autre passagère s’appelait Mère Teresa et j’ai passé le reste de la journée en complète admiration devant l’amour que cette petite femme donnait à tous ceux qu’elle rencontrait. (...) Rendu malade à la vue de tant de pauvreté, j’ai approché Mère Teresa : “Quand vous travaillez dans ces conditions tous les jours, entourée de tant de souffrance, vous posez-vous parfois la question de savoir si ce que vous faites a le moindre impact ?” Elle s’est tournée vers moi et m’a souri : “Chaque jour de ma vie à Calcutta, je m’efforce de trouver un lépreux, un mourant ou un enfant en désespoir, de le relever, lui donner un câlin et l’embrasser. Je ne sais pas si c’est la meilleure chose à faire pour eux mais je sais que c’est une bonne chose à faire.” » Cette phrase deviendra le mantra de John O’Shea une fois rentré de voyage et l’idée fondatrice de GOAL, qui recrute bientôt John McEnroe et Pat Cash comme ambassadeurs.

La fondation s’applique depuis plus de 45 ans à aider les victimes de famines (Ouganda en 1979, Éthiopie en 1984, Somalie en 1992), de régimes autoritaires (Cambodge, Irak, Rwanda, Syrie), de systèmes de santé défaillants (Afghanistan, Malawi, Soudan, Congo, Angola), de catastrophes naturelles (Sri Lanka en 2004, Haïti en 2010, Népal en 2015) et autres crises humanitaires dans plus de 60 pays, en les accompagnant « de la crise à la résilience ». O’Shea, un caractère bien trempé, parfois décrié pour ses certitudes et ses mots durs envers les gouvernements européens qu’il juge trop attentistes sur les questions d’aides humanitaires, est aussi un grand ami de Mats Wilander. En décembre 2015, sur le site spécialisé tennis.com, ce dernier présentait les deux personnes qui l’avaient le plus inspiré dans sa vie. La première, sans surprise, était son fils, Erik. « L’autre personne qui a altéré à jamais ma vision de la vie est John O’Shea, écrivait-il. John était un journaliste sportif qui a couvert le tennis, dont il était d’ailleurs bon joueur. Nous sommes devenus amis à un tournoi qualificatif pour Wimbledon en Irlande, au milieu des années 1980. (...) Sous sa direction, GOAL a levé plus d’un milliard de dollars et s’est fait connaître comme le premier organisme à avoir répondu aux catastrophes naturelles comme les tsunamis. » Puis, Wilander finit son texte par ces mots : « John se bat contre le cancer depuis quelques années maintenant, mais il continue d’essayer de voyager à travers le monde avec l’espoir de transmettre sa passion aux autres. (...) Je ne connais pas de meilleure définition d’un héros. »

Avantages

Découvrez les avantages WE ARE TENNIS

En savoir plus