Cyril Suk sauve 23 courts
En ce début de mois d’août 2002, l’orage gronde sur Prague. Après plusieurs jours de pluies torrentielles, les rivières débordent. La capitale, comme une bonne partie du territoire tchèque, est partielle ment inondée. Le bilan est historique ment lourd : 225 000 habitants ont dû être évacués, 17 personnes ont perdu la vie, alors que Prague voit ses transports publics paralysés. Les courts de tennis ne sont évidemment pas épargnés par la catastrophe. Notamment ceux du club le plus iconique de la ville, le TK Sparta, dont les installations longent le fleuve Moldau. « L’eau atteignait environ six mètres de haut… Les courts ont été totalement engloutis et notre club risque la disparition », expliquait alors au New York Times le directeur sportif du Sparta, Vojtech Slegl. Il estime alors l’ensemble des dommages à environ un million de dollars.
Le spécialiste du double Cyril Suk, lui-même formé au Sparta, se refuse pourtant à envisager la disparition de son club de cœur. Dans la foulée du drame, il joue de son carnet d’adresses pour demander aux champions tchèques de la balle jaune d’y aller de leur contribution financière pour aider le club praguois. Martina Navratilova – qui avait été coachée dans sa jeunesse par la mère de Suk – sera la première à répondre favorablement à son appel. Elle sera bientôt suivie du numéro 1 tchèque et alors 12e mondial, Jiri Novak : « Bien sûr que je vais aider, avait-il alors affirmé au quotidien américain New York Times. J’enverrai de l’argent et des équipements. Il faut que les clubs et jeunes joueurs tchèques puissent continuer de s’améliorer. » L’engagement de ces deux figures de proue fait rapidement des émules : « Tous les joueurs tchèques sont prêts à donner un coup de main, se réjouissait bientôt Suk. Tout le monde s’est engagé à verser une somme. » Ces donations privées, auxquelles s’ajouteront des aides publiques, permettront au Sparta de dissiper le spectre de sa disparition, puis, à terme, de continuer son développement. Aujourd’hui, la structure compte 23 courts en extérieur et trois en intérieur. Soit un nombre de terrains plus de deux fois supérieur à ce qu’elle proposait à ses usagers avant l’inondation.
