Elina Svitolina s'engage pour les Ukrainiens depuis le début de la guerre
Sans Yuri Sapronov, Elina Svitolina n’aurait peut-être jamais pu vivre du tennis. C’est le soutien de cet homme d’affaires ukrainien qui aura permis à l’ex-numéro 3 mondiale d’embrasser une carrière professionnelle : « La situation des sports ukrainiens, en particulier pour les jeunes, était et est toujours loin d’être la meilleure, expliquait la joueuse à radiosvoboda.org en 2017. L’État n’a pas assez d’argent pour la formation, et encore moins pour envoyer de jeunes athlètes aux championnats et tournois internationaux. Par conséquent, les parents d’athlètes prometteurs recherchent eux-mêmes des sponsors. Yuri Sapronov a accepté de me soutenir et, grâce à lui, j’ai eu ma chance. »
Celle qui a depuis remporté seize tournois WTA a donc décidé de tendre à son tour la main aux jeunes talents locaux. Créée en 2019, la Fondation Elina-Svitolina visait originellement à favoriser l’éclosion et la détection de jeunes joueurs et joueuses via l’organisation de plusieurs camps de tennis à Kyiv. Mais ça, c’était avant que Vladimir Poutine ne déclare la guerre à l’Ukraine, le 24 février 2022. Quelques semaines plus tard, Elina annonçait fièrement la couleur sur les courts : c’est vêtu d’un haut jaune et d’une jupe bleue – évocations évidentes du drapeau ukrainien – qu’elle balayait la Russe Anastasia Potapova (6-1, 6-2) au premier tour du tournoi de Monterrey. Avant d’annoncer mettre temporairement sa carrière entre parenthèses dans les colonnes du journal français L’Équipe en mars 2022 :
« Quand la guerre a débuté, c’était vraiment dur pour moi de jouer à cause de ce que vivait mon pays, de la situation de mes proches restés là-bas. Je ne pense plus du tout aux points du classement WTA… Je me concentre actuellement sur ma fondation. »
Le conflit aura forcé son organisation à faire pivoter ses objectifs, comme son fonctionnement. Celle-ci s’occupe désormais prioritairement de jeunes joueurs ukrainiens en exil qui résident temporairement dans différentes villes européennes. « Il s’agit de leur fournir un endroit où ils peuvent s’entraîner et continuer à rêver pendant ces temps difficiles », expliquait ainsi Elina. Début février 2023, la joueuse s’était aussi rendue à Odessa, où réside toujours sa grand-mère. Si la ville est régulièrement la cible de frappes russes, elle est restée immuablement ukrainienne. Elina Svitolina aussi.
