Mardy Fish sur le circuit masculin, Nicole Vaidisova et Martina Hingis chez les filles… Eloignés des courts pour différentes raisons, certains joueurs tentent un come-back après des mois voire des années sans toucher une raquette. Si Marion Bartoli paraît aussi tentée, elle ferait bien de lire ce flop 10 avant de se lancer dans cet hypothétique retour au premier plan.
Björn Borg, une mauvaise plaisanterie
Phénomène de précocité, le Suédois remporte 64 titres sur le circuit, dont 11 majeurs, avant d’annoncer sa retraite officiellement en avril 1983, peu avant ses 27 ans. Poussé à retrouver la gloire et l’argent, Borg va tenter un improbable come-back en 1991 lors de l’open de Monte Carlo, où il est sèchement battu dès le premier tour. Pas de quoi le décourager, son pathétique calvaire va durer plus de deux ans et un clap de fin à Moscou en novembre 1993. Bilan : 12 invitations pour 12 défaites subies par un joueur d’un autre temps qui en est encore à jouer avec une raquette en bois… Gênant.
John McEnroe, l’invitation de trop
En 1992, le circuit ATP retrouve un peu de calme et de sérénité avec la retraite du tourbillon John McEnroe. Un éloignement des courts qu’il ne vit pas forcément sereinement alors quand les organisateurs du tournoi de Rotterdam le sollicitent en février 1994, il accepte la wild card. Bien mal lui en prend : l’homme aux sept victoires en Grand Chelem se fait taper d’entrée par Magnus Gustafsson et, vexé, décide de ne pas donner suite à l’expérience. Il reviendra malgré tout épisodiquement en double en 1999 et 2006. Cette dernière année, il remporte même un tournoi avec Jonas Björkman, ce qui lui permet de devenir le seul joueur de l’histoire à avoir gagné sur le circuit du double sur quatre décennies différentes. Une bonne manière de finalement soigner sa sortie.
Thomas Muster, humain après tout…
Le premier come-back de l’Autrichien fut une extraordinaire réussite : en 1990, il se remet d’une grave blessure survenue un an auparavant juste avant de disputer la finale de Key Biscayne, ce qui lui vaut le surnom de « Musterminator ». Le second est en revanche nettement plus manqué : en 2010, à 42 ans, il annonce son retour et se voit octroyer quelques invitations sur le circuit Challenger, ne parvenant que rarement à passer le premier tour. Le taiseux Autrichien au physique de bucheron aurait peut-être dû s’abstenir plutôt que de voir sa réputation de surhomme un peu écornée par ce coup d’orgueil évitable…
Ilie Nastase, la crise de la quarantaine
Le cap de la trentaine avait déjà été assez douloureux pour le fantasque Roumain, dont les résultats commencent à sérieusement décliner à partir des années 70 et jusqu’à la retraite officielle, annoncée bien tard en 1985, à 39 ans. Près de trois ans après, en juin 1988, il a près de 42 ans quand il accepte l’invitation du tournoi Challenger de Dijon. Le Sud-Africain Kevin Moir élimine facilement le quadra, dont la dernière victoire sur le circuit ATP remontait à une décennie. Un dernier match pour admettre enfin que sa place était désormais en tribune à distribuer des sourires.
Tracy Austin, retraite douloureuse
Elle était la petite fiancée de l’Amérique quand elle débarque à 14 ans à Wimbledon, en 1977, passant deux tours. Le début d’une belle et juvénile ascension qui la fera devenir, trois ans plus tard, la plus jeune numéro 1 mondiale de l’histoire du tennis. En 1984, des problèmes de dos contraignent Tracy Austin à se retirer du circuit, avant un premier bref retour en 1988. Bref, car l’année suivante, elle se brise la jambe dans un accident de voiture. N’ayant pas pu vraiment faire le deuil de sa carrière sportive, elle tente un nouveau retour à 30 ans, en 1993, sans jamais parvenir à exister. En 1994, après un énième passage par Roland-Garros, elle arrête les frais. Définitivement cette fois.
Stan Smith, deux ans d’agonie
En 1983, c’est un Stan Smith déclinant qui décide de ranger les raquettes, alors qu’il n’est plus parvenu à gagner un titre en simple depuis trois ans. Puis finalement, il se ravise et tente un improbable retour qui va durer deux longues années, pour seulement douze matchs disputés sur invitation et… une seule victoire. Au moins, la célèbre paire de chaussures éponyme blanche et verte a-t-elle réussie son come-back, elle.
Justine Henin, la même… en moins bien
Une finale de Grand Chelem en Australie et deux titres en simple : il y a pire come-back que celui tenté par Justine Henin en 2010 et 2011. Mais au regard de ses impressionnants résultats obtenus avant sa première retraite en 2008, ce retour est tout de même à ranger dans la catégorie des échecs. Le 26 janvier 2011, harassée par les problèmes physiques et peu satisfaite de sa sortie prématurée à l’Open d’Australie, elle annonce finalement vouloir passer à autre chose, ce qui était cette fois nettement moins surprenant que lorsqu’elle avait pris cette première décision près de trois ans auparavant. Au rayon des Belges sur le retour, Justine Henin a fait moins bien que sa compatriote Kim Clijsters, trois victoires en Grand Chelem après un break de près de deux ans.
Martina Navratilova, défier le temps
Là aussi, il peut apparaître comme injuste de considérer que Martina Navratilova ait manqué son come-back, puisqu’elle est tout de même parvenue à battre un joli record : celui de la joueuse la plus âgée ayant remporté un match sur le circuit WTA. C’était à Wimbledon en 2004, un premier tour disputé à l’âge de 47 ans et 8 mois. Mais les quelques retours épisodiques de la « mamie » après sa retraite officielle survenue en 1994 ont plus été un moyen de réussir quelques coups sans lendemain que l’occasion de revenir pour de vrai à la compétition.
Lindsay Davenport, mère et joueuse, pas facile
Si des joueuses telles que Margaret Court et Kim Clijsters sont parvenues à revenir au haut niveau après une grossesse, ce n’est pas le cas de Lindsay Davenport. Contrainte d’arrêter une première fois en 2006, l’Américaine revient à la compétition moins d’un an après mais son envie de mère reprend le dessus en 2009, avec une deuxième grossesse. Elle essaie un nouveau come-back l’année suivante, en double essentiellement, avant d’arrêter pour de bon en 2011… suite à une troisième grossesse !
Mariano Puerta, le retour raté du banni
Grosse surprise en 2005 : le public parisien des Internationaux de France voit débarquer en finale un bel outsider, Mariano Puerta, battu à l’arrivée par un certain Rafael Nadal, qui n’en est alors qu’au tout début de son hégémonie. C’est le climax de la carrière de l’Argentin, convaincu de dopage à un stimulant cardiaque lors de cette confrontation sur la terre battue de Roland-Garros. C’est en plus un récidiviste, déjà suspendu en 2003 après un premier contrôle positif. Condamné d’abord à huit ans de suspension, sa peine est réduite à deux ans et le banni en profite pour tenter un retour en 2007. Il va finalement écumer pendant plus de deux ans le circuit Challenger, dans l’anonymat et sans que personne ne le regrette vraiment…