Jimmy Connors, superstar contestée des années 70 et 80, fête ses 60 ans le 2 septembre. En attendant de découvrir sa première autobiographie, « The Outsider », il est l’heure de souffler les bougies avec les 10 meilleures billes du sniper le plus violent de l’histoire. Dix phrases chocs. Dix pétards.
1/ « Je poursuivrai ce fils de p… de Borg jusqu’au bout du monde et je ne le lâcherai plus avant de l’avoir battu ! »
Wimbledon 1978 : Borg surclasse Connors en finale et l’Américain s’en émeut à sa manière. Oui, jeunes gens, les stars du tennis causaient de la sorte dans les seventies ! Et ça marchait : deux mois plus tard, Jimmy joignait les actes à la parole en finale de l’US Open.
2/ « A l’US Open, il y aura 127 losers … et moi. »
Connors joue avec le feu, évidemment, mais en cette année 1974 où il a presque tout raflé, Jimmy écrase son monde à New York. Victoire 6-1 6-0 6-1 sur Ken Rosewall en finale. Bref, encore une réflexion qui aurait pu être ridicule et qui finalement, appartient à l’Histoire.
3/ « Fils de p…, résidu d’avorton, dégage de ta chaise ! C’est mon anniversaire. Tu n’as pas le droit de me faire ça ! »
US Open 1991, match mythique contre Aaron Krickstein. Comme à sa grande époque Connors en met plein la gueule à l’arbitre et tout le monde trouve ça formidable puisque ça lui vaut une standing ovation. David Littlefield ne dit rien et baisse la tête, comme s’il n’avait pas entendu. En atteignant les demi-finales d’un Grand Chelem pour la quatorzième fois, la semaine de ses 39 ans, Jimbo électrise pendant deux semaines les fans du monde entier. Impossible d’imaginer le disqualifier. C’est ce qui s’appelle avoir les pleins pouvoirs. Culte.
4/ « C’est pour ça qu’ils paient ! C’est ça qu’ils veulent ! »
Même match contre Krickstein. Les 20.000 spectateurs du central de Flushing dansent dans les tribunes : Connors vient d’égaliser à 6 jeux partout au cinquième. Ambiance jamais vue en tennis, ni avant ni après. N’importe quel autre joueur serait resté concentré, silencieux. Pas Connors. Galvanisé par les hourras, il fixe une caméra et sort le sourire aux lèvres ce slogan publicitaire génial. « Isn't this what they paid for, this is what they want » est d’ailleurs aujourd’hui la phrase d’accroche de son compte Twitter.
5/ « J’adore jouer avec des gosses qui pourraient être mes enfants. D’ailleurs, c’est peut-être le cas. J’ai passé pas mal de temps à Vegas »
Propos tenus par Connors juste avant son quart de finale contre Andre Agassi à l’US Open 1988. 100% mauvais goût. Voilà ce qui a fait écrire à Agassi dans son autobiographie que Connors était un être « grossier, méprisant et imbu de lui-même ». On a hâte de lire la réponse dans le bouquin de Jimbo…
6/ « Trou du c.. ! E….. de p.. ! »
Décembre 1984, finale de la Coupe Davis par BNP Paribas. La rencontre vire au grand guignol : Connors et McEnroe n’ont visiblement pas envie de jouer. Comme d’hab’, c’est le monsieur sur la chaise qui trinque. Ces mots de Connors ont beaucoup fait jaser mais encore une fois, il a eu le dernier mot : « A quoi ça rime qu’on me pénalise quand je me défonce pour jouer sur terre battue en décembre ? »
7/ « Tu te comportes vraiment comme un gamin ! T’as l’âge mental de mon fils ! »
Une devise : ne jamais rien garder pour soi, tout dire tout de suite. En pleine demie à Roland-Garros, Connors s’approche du filet et sermonne son jeune double en levant l’index : tentative d’intimidation ou réel agacement devant les multiples contestations de McEnroe ? Les deux, sans doute. McEnroe, un peu étonné, ne pipe mot. Pour info, le fils de Connors avait alors … 4 ans.
8/ « J’avais un peu de temps devant moi avant d’aller voir ma femme qui va bientôt accoucher »
Le pauvre Alain Escoubé s’est senti bien seul derrière son micro TF1 en 79 lorsqu’il a demandé à Connors pourquoi il revenait enfin à Roland-Garros après cinq ans d’absence. A question conne, réponse conne.
9/ « Je veux bien porter le jeu sur mes épaules, mais il serait temps que je passe le flambeau à de jeunes types. Le problème, c’est qu’on dirait que tout le monde veut se le repasser. S’ils n’en veulent pas, ok, je le garde ! Mais attention les gars ! Je ne vous le repasserai plus parce que vous n’en êtes pas dignes ! »
Durant l’été 91, le doyen s’étonne de gagner encore des matches à l’orée de la quarantaine et envoie cette pique à tout le circuit. C’est ce que pourraient lancer Federer, Nadal ou Djokovic dans quelques années si la jeune génération n’a toujours pas pointé le bout de son nez … Mais oseront-ils seulement ?
10/ « Le tennis, c’est la guerre »
Frappes à plat, rugissements sur chaque coup, gestes rageurs après un beau point, insultes et violences, Connors a renvoyé aux oubliettes – presque à lui seul – le vieux Lawn Tennis. Et au diable les bonnes tenues ! Dans les années 70, il est l’ambassadeur numéro un du « nouveau » tennis, désormais devenu spectacle total.
Par Julien Pichené