Ça joue à Londres mais pas que, car pendant que Roger Federer et Stan Wawrinka enchaînent les victoires sur une surface dure, nos bleus sont déjà à l'oeuvre à Bordeaux sur la terre battue de la Villa Primerose. La bande à Jo-Wilfried Tsonga aura clairement de l'avance en terme de préparation sur cette surface tellement unique et tellement différente de celle de la 02 Arena à Londres où à lieu le Masters.
Cette situation est « tout bénef » pour la France. Sauf que j'ai tout de même quelques inquiétudes.
Commençons par le fait que, oui les Français s'entraînent dans la bonne humeur et déjà sur terre. Oui ils auront de l'avance en terme de préparation. Par contre Stan et Rodger sont, eux, en train d'emmagasiner de la confiance supplémentaire. C'est vrai que Federer n'en avait pas nécessairement besoin, même si cela ne peut jamais faire de mal. Par contre Wawrinka était, lui, au fond du trou depuis quelques semaines. Mais il semblerait qu'il ait trouvé le chemin vers la lumière, comme l'a prouvé sa victoire en moins d'une heure face à Tomas Berdych. Un résultat inespéré pour lui il y a seulement deux semaines. Avouez qu'à une semaine de la finale, ce regain de forme tombe très mal pour nos Français. De plus, Stan est extrêmement efficace sur terre battue. Rappelons qu'il a remporté le tournoi de Monte-Carlo cette année.
Autre détail qui me tracasse et qui pourrait venir perturber l'alchimie du clan Français : le fait que l'équipe de France ne soit pas encore au complet. En effet, on a vu Tsonga, Gasquet, Simon et Monfils mais il en manque un, qui a en plus été désigné, pour l'instant, pour faire partie des quatre titulaires. Il s'agit évidemment de Julien Benneteau.
Il est où Bennet ? A Londres avec Rodge et Stan en train de disputer le Masters de double en compagnie d'Edouard Roger-Vasselin. Ils viennent d'ailleurs de remporter leur deuxième match et pourraient prolonger leur séjour « so british ». C'est pas bon pour l'équipe de France. Nous ne sommes pas des Suisses ou des Allemands. Avec notre touche latine, on a besoin de temps pour s'adapter. On aime nos petites habitudes. On n'aime pas le changement. On aime le train-train. Et ce train-train, il va être perturbé lorsque Julien Benneteau va rejoindre le groupe.
L'équilibre parfait qui existe aujourd'hui avec quatre joueurs va sauter. C'est là où Arnaud Clément va avoir un gros rôle à jouer. Il va falloir tenir ce groupe pendant encore une semaine sans que l'alchimie, si fragile et si chère à tous les entraîneurs des équipes victorieuses, ne disparaissent d'un coup d'un seul. Il va falloir gérer le choix qui va devoir être fait et qui va mettre un des cinq joueurs sur la touche. Pas simple du tout quand on connaît les egos de ces champions.
Je sais, c'est moche, mais pour le bien de l'équipe de France : il faudrait que Bennet les rejoignent le plus vite possible. Ou alors, qu'il se l'envoie, ce Masters. Comme ça, il ne perturberait pas du tout le stage, et ne retrouverait l'équipe qu'à Lille où il arriverait sur une dynamique de victoire.
Car ne vous trompez pas, la victoire finale est tout ce qui compte.