Top 10 : le quart d’heure de hype olympique

7 août 2012 à 16:02:13

Si cette année à Londres, chez les filles comme chez les garçons, tous les meilleurs (ou presque) étaient au rendez-vous des demi-finales, cela n’a pas toujours été le cas. Durant les Jeux Olympiques, les outsiders...

Si cette année à Londres, chez les filles comme chez les garçons, tous les meilleurs (ou presque) étaient au rendez-vous des demi-finales, cela n’a pas toujours été le cas. Durant les Jeux Olympiques, les outsiders pointent souvent leur museau pour toucher un peu de gloire planétaire façon Andy Warhol. Petit récapitulatif.

 Nicolas Massu (Chili, médaille d’or, Athènes 2004) Le plus grand des braqueurs. L’opportuniste ultime. Le Chilien n’avait pas gagné quatre matchs sur dur de la saison et il rafle l’or olympique à Athènes en 2004, en simple et en double avec son compatriote Fernando Gonzalez pour les deux premières médailles d’or de son pays. Federer venait à peine d’émerger, Nadal balbutiait son talent et Djokovic allait encore à l’école. Huitième de finaliste à l’US Open à son meilleur, Massu a su profiter de la toute petite brèche pour s’incruster au moment propice…  

Jordi Arrese (Espagne, médaille d’argent, Barcelone 1992) Avec un peu de chance dans la cinquième manche (perdue 6-8 contre Rosset, Ndlr), le modeste ouvrier du circuit Jordi Arrese aurait pu supplanter Massu au royaume des voleurs. Devenir chez lui à Barcelone, le héraut de tout un peuple. Comme une sorte d’éclaireur des Bruguera (vainqueur à Roland en 93 et 94), Moya (98), Costa (2002), Ferrero (2003) avant le règne de l’ogre Rafa.  

Taylor Dent (USA, quatrième place, Athènes 2004) Fils d’un Top 20 australien des années 70 et d’une grande joueuse de double américaine, Taylor Dent avait la génétique pour lui. Il n’en fit pas grand-chose. Hormis un service dévastateur et quatre titres dans des tournois mineurs, le natif de Newport Beach, en Californie, laissa passer une chance de rester à la postérité aux JO d’Athènes. Après une victoire en quart de finale contre Tomas Berdych, Dent s’incline contre Massu en demi-finale puis 14-16 au troisième set contre Gonzalez lors du match pour la troisième place  

Jelena Dokic (Australie, quatrième place, Sydney 2000) Il y aura toujours un mystère Jelena Dokic. Junior surdouée, championne du monde 98, quatrième mondiale à dix-neuf ans en 2002, elle n’a jamais concrétisé les immenses espoirs qui reposaient sur elle. La faute à un père tyrannique, à des racines incertaines quelque part entre la Serbie et la Croatie, et à un parcours chaotique : elle fuit l’ex-Yougoslavie avec sa famille à dix ans avant de revenir en Europe au début des années 2000 pour finalement repartir chez les Aussies, son « vrai pays ». Son meilleur souvenir ? Ni sa demi-finale à Wimbledon, ni son quart à Roland-Garros mais cette improbable quatrième place à Sydney, aux Jeux olympiques, à la maison. Elle est défaite par Dementieva en demie, puis Seles pour le bronze…  

Andreï Cherkasov (Russie, médaille de bronze, Barcelone 1992) Un type discret. Treizième mondial, quart de finaliste dans trois des quatre tournois du Grand Chelem, deux titres décrochés à Moscou et une médaille de bronze enlevée aux JO. Son passé d’ex-Soviétique n’y est pas étranger…  

Manuela Maleeva (Bulgarie, médaille de bronze, Séoul 1988) Considérer Manuela Maleeva à travers sa médaille de bronze conquise en Corée du Sud, c’est forcément injuste, eu égard à sa carrière qui l’a menée jusqu’à la troisième place mondiale. Sauf que, malgré ses trente-sept finales sur le circuit pour 19 gagnées, la Bulgare devenue suissesse suite à son mariage n’a jamais dépassé les quarts de finale en Grand Chelem (sauf à New York, demi-finaliste deux fois, Ndlr). En 1988, elle perd contre Steffi Graf en demi-finale des Jeux et partage le bronze avec Zina Garrison. Presque une absurdité à l’échelle de son talent…  

Leander Paes (Inde, médaille de bronze, Atlanta 1996) La semaine dernière, les Jeux de Londres constituaient sa sixième participation. Première à Barcelone. Deuxième à Atlanta, avec le bronze en simple. Puis Sydney et Athènes où en double, il perd avec Bhupathi la finale pour la troisième place 14-16 contre la paire croate Ancic-Ljubicic. Au fil des années, il est devenu un grand spécialiste des doubles (13 titres en Grand Chelem, Ndlr) et il s’est réjoui que le mixte soit admis aux JO de 2012. Hélas pour lui, comme à Pékin, il n’ira pas jusqu’aux médailles. Bien possible qu’il  aille encore jusqu’à Rio, pour ses vingt-cinq ans de circuit et ses quarante-trois ans d’âge.  

Alicia Molik (Australie, médaille de bronze, Athènes 2004) Au final, Alicia Molik aura amassé plus de 3,2 millions de dollars de prix dans sa carrière. Principalement en double avec deux victoires en tournois du Grand Chelem. Même si elle a occupé furtivement la huitième place au ranking WTA, elle n’a jamais fait trop d’étincelles en simple à part cette médaille de bronze soufflée à Myskina, la lauréate de Roland-Garros 2004.  

Arnaud di Pasquale (France, médaille de bronze, Sydney 2000) Responsable du haut niveau à la Fédération Française de Tennis, Arnaud di Pasquale se réjouissait le week-end dernier des médailles des deux doubles hexagonaux. Ça lui rappelait quelque chose… Avant de voir sa carrière ravagée par les blessures, « Dip » avait éliminé trois têtes de série - dont Magnus Norman - à Sydney en 2000 avant de se faire éliminer par Kafelnikov en demie puis de se motiver de nouveau pour battre un tout jeune Roger Federer pour le bronze…  

Fernando Meligeni (Brésil, quatrième place, Atlanta 1996) L’ancien comparse de Gustavo Kuerten en double pourrait incarner une sorte de portrait-robot du joueur de tennis qui gagne son quart d’heure warholien aux Jeux olympiques. En résumé : il glane peu de tournois (Meligeni s’en est offert trois, Ndlr), il atteint son meilleur classement en milieu de carrière avec une 25ème place, il est bon en double (7 titres, Ndlr) et il fait une grosse perf’ une fois en Grand chelem avec une demie à Paris. Tout ça réunit, il brille aux Jeux et atteint une fois les demi-finales où il tombe sur quelqu’un qui a un profil encore plus improbable que le sien avec Leander Paes. CQFD.  

Par Rico Rizzitelli

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