Quelle semaine ! Quel exploit ! JWT devient le premier Français à inscrire son nom au palmarès du tournoi de Toronto, qui existe depuis 1881. En sept jours, il a non seulement ajouté un deuxième masters 1000 à son palmarès, mais il a affolé les statisticiens de la planète tennis.
Avec ses victoires successives sur Novak Djokovic, Andy Murray, Grigor Dimitrov et Roger Federer, Jo a enchaîné quatre victoires sur des « top 10 », ce qui, hors Masters, n'était pas arrivé depuis 12 ans, quand Guillermo Canas en 2002 à … Toronto (tiens tiens) avait battu Federer, Kafelnikov, Safin et Haas. L'Argentin avait lui aussi fini par remporter le tournoi mais à la différence du Français, ses quatre victoires n'étaient pas consécutives. En effet, Paradorn Srichaphan était venu se glisser entre les stars du « topeu 10 » de l'époque. Si on veut être tatillon, on pourrait juste regretter qu'à la place de Dimitrov, ce ne soit pas Rafael Nadal dont Jo a disposé en demi-finales. Pour info, ces quatre victoires sur des joueurs du top 10 sont plus que Jo n'a réussi ces deux dernières années.
La très bonne nouvelle aussi, c'est qu'un Français a enfin réussi à gagner un Masters 1000. Il y avait six ans qu'un nom français ne s'était pas glissé dans le palmarès d'un des neuf tournois les plus prestigieux après les Grands Chelems. Et c'était déjà celui Tsonga, lors de sa victoire au BNP Paribas Masters. Pour trouver un Français dans le palmarès d'un Masters 1000 en dehors de l'hexagone (si on ne compte pas Monaco et la victoire de Pioline en 2000), il faut remonter à la victoire de Guy Forget à Cincinnati en 1991.
Autres petits détails rigolos sur la victoire de « Jo-Willy Tsonga », comme le surnomme les Américains : il était tête de série n°13 à Toronto. Quand il s'est imposé au BNP Paribas Masters en 2008, il était tête de série … 13. Un seul Français avant Tsonga avait réussit à battre Roger Federer en finale d'un tournoi : Nicolas Escudé à Rotterdam en 2001. « Le Scud » n'est autre qu'un des deux coachs de Jo (l'autre étant Thierry Ascione). Tsonga est aussi le second joueur à battre Federer, Djokovic et Murray dans le même tournoi. Le premier à avoir réussi l'exploit était un certain Rafael Nadal.
Avec cette victoire, tous les supporters français sont désormais en droit d'espérer. Pourquoi ne pas espérer un doublé Toronto-Cincinnati ? Voire même un triplé à la Pat Rafter (1998), Andy Roddick (2003) ou Rafael Nadal (2013) avec la cerise sur le gâteau : l'US Open ? Si on peut battre quatre joueurs du top 10 en une semaine en ne perdant qu'un seul set, on peut parfaitement s'envoyer un Grand Chelem. Ce qu'a réalisé Jo-Wilfried Tsonga la semaine dernière est très grand. Ce qu'il lui reste à faire est énorme, mais ça serait tellement bon.
Et pour couronner le tout, je n'ai pas l'impression qu'il ait fait la danse des pouces et ça, ça me plait !
