Dix histoires de people à Roland-Garros

28 mai 2014 à 00:00:00

Dix histoires de people à Roland-Garros
Quel célèbre acteur a une ligne du court Philippe-Chartrier à son nom ? Pour le savoir, découvrez vite le Top 10 des anecdotes de people et célébrités à Roland-Garros.

A Roland-Garros, le spectacle se déroule aussi en tribunes où se pressent tout ce que compte le monde comme acteurs, musiciens, hommes politiques ou personnages de télé-réalité. Porte d’Auteuil, les célébrités se retrouvent, s’embrassent et s’affichent devant les paparazzis. Pour voir ou se faire voir ? Tentative de réponse en dix histoires de stars. Avec une lunette de WC dedans.

 

1/ Jean-Paul Belmondo

 

Célèbre acteur français et ami des chiens de petite taille, Jean-Paul Belmondo est un fidèle parmi les fidèles du tournoi de Roland-Garros. Une ligne de fond de court a même été baptisée à son nom. « Après la ligne Maginot, la ligne ‘Belmondo’ », s’est-il alors amusé. La raison d’un tel surnom ? « L’acteur se tenait dans sa loge, raconte Patrice Dominguez dans L’Amour du tennis, au premier rang, pile dans l’axe de cette ligne et qu’on le voyait même tendre son bras, de temps en temps, pour indiquer que la balle était faute ; exactement comme le juge de ligne assis, lui, sur le court, à quelques centimètres devant lui ». En 1996, pour sa première demi-finale en Grand Chelem, Marc Rosset lui offre même sa raquette au sortir d’un match face à l’Allemand Bernd Karbacher. Le Suisse de justifier son geste : « À force de voir sa tronche quinze jours par an chaque printemps durant des années, Jean-Paul est presque devenu comme un ami ! »

 

2/ La Duchesse de Kent

 

Jadis chargée de remettre le trophée à la gagnante de Wimbledon, Katharine Worsley, duchesse de Kent, ne s’est rendu à Roland-Garros qu’à une seule et unique reprise. Mais à la maison comme en déplacement, le protocole reste strict : pour chacun des voyages de l'épouse du prince Edward, cousin de la reine Élisabeth II, des toilettes privées doivent être mises à sa disposition. Bien entendu, la chaire de son popotin ne doit pas entrer contact avec la cuvette. Nous sommes le 1er juin 1984, et la tâche s’annonce difficile pour faire en sorte que cette règle soit respectée par le personnel d’entretien parisien. « On ne trouvait personne, évidemment, pour fabriquer un truc pareil dans toute la France, raconte Gilles Jourdan, alors membre de la direction, dans des propos extraits du Dictionnaire illustré de Roland-Garros. Mais je me suis souvenu qu'une copine de ma femme était couturière. On lui a amené la lunette, elle s'est mise au boulot, on a tout récupéré la veille de la visite, on a revissé la lunette avec le tissu brodé dessus et le tour était joué. »

 

3/ Anna Wintour

 

Plutôt bonne joueuse de tennis, sport qu’elle pratiquerait tous les matins avant de se maquiller, Anna Wintour, célèbre rédactrice en chef de l’édition américaine de Vogue, est une amie personnelle du couple Federer. Il n’est donc pas rare, chaque printemps, de croiser dans les gradins de Roland-Garros l’une des plus fidèles groupies de Roger. « J’en profite aussi pour faire du shopping et voir quelques amies, se justifie la plus célèbre frange du monde. À ma connaissance, Paris est d’avantage la ville de la mode que du sport. » Cette histoire d’amitié fait depuis quelques années les choux gras de la presse people. La raison ? Les tabloïds ont toujours suspecté « Nuclear Wintour » d’avoir le béguin pour son joueur de tennis préféré. Leur (unique) preuve ?  Un défilé de mode parisien de Jimmy Wu en 2009 : ce jour-là, Anna prend la fuite en cachette pour rejoindre Roland-Garros et assister à la victoire de Roger Federer en finale porte d’Auteuil. Aujourd’hui, même si l’ancien numéro 1 mondial assure qu’il ne connaissait pas Anna Wintour lors de leur première rencontre en 2002, cette dernière est devenue sa principale conseillère beauté. En 2010, dans une interview au New York Magazine, le Suisse confesse : « Une année, je lui ai demandé ce qu’elle pensait de la couleur rose de mes polos que je portais à l’US Open. Elle m’a répondu, dubitative : ‘Du rose, vous être vraiment sûr Roger ?!’ »

 

4/ Charlton Heston

 

Star du cinéma américain, militant antiraciste et fervent défenseur des armes à feu, Charlton Heston a marqué de son empreinte la vie culturelle et politique des sixties, tant pour son charisme que pour ses contradictions idéologiques. Dans le privé, l’acteur de Ben Hur est aussi un fan absolu de tennis. Mais d’un tennis propre et moral : « Je ne vais plus à Wimbledon au risque d’éprouver l’embarras d’être le témoin privilégié de la honte de la nation américaine », explique-t-il un jour quand quelqu’un évoque avec lui la présence de John McEnroe sur le gazon londonien. Fidèle du festival de Cannes, le comédien profite également de ses passages en France pour passer une tête au tournoi de Roland-Garros. En 1982, Patrice Dominguez lui offre même un match en catimini sur le Central de Roland-Garros. « Son rêve d’enfant », assure l’ancien professionnel français. Impressionné par la taille du court, Heston perd très vite ses moyens. Il est raide et maladroit. C’est alors qu’un cameraman débarque pour capter quelques images. Charlton ne rate alors plus un seul coup. Ses balles sont parfaitement placées. Patrice Dominguez : « J’arrête alors l’échange, m’approche du filet, et lui lance : ‘Tu ne te ficherais pas de moi, par hasard ? Maintenant qu’il y a une caméra, tu ne fais plus de faute, c’est fou, ça !’ Et lui de répondre en me tapotant l’épaule de son énorme patte gauche : ‘Mais, Patrice, je suis acteur, MOI’. »

 

5/ Alain Gerbault

 

Très bon joueur de tennis, Alain Gerbault est un navigateur français fou de solitude qui décampait en mer dès qu’il en avait l’occasion. Alors que le récit de son premier voyage au long cours, Seul sur l’Atlantique, se vend à des milliers des exemplaires, il reprend la mer dès 1924, toujours en solitaire, mais cette fois-ci pour cinq ans. Dès son retour triomphal au Havre, il court assister en spectateur à la finale de Coupe Davis 1929 opposant la France aux USA à Roland-Garros. Surprise et émue, la foule aux anges l’acclame d’une seule voix et chante en son honneur La Marseillaise. Les joueurs français, eux, lâchent leurs raquettes et escaladent même la tribune présidentielle pour l’embrasser. Séquence émotion.

 

6/ Jean-Luc Godard

 

« J’ai joué au tennis parce que c’est un sport où l’on renvoie la balle. Où on ne cherche pas à la garder pour soi. » Père fondateur et spirituel de la « Nouvelle Vague », le cinéaste Jean-Luc Godard a longtemps été un habitué des tribunes VIP de Roland-Garros. Une chance dont il appréciait le privilège. « Il y a toujours un décalage entre la réalité et son compte-rendu journalistique ou télévisuel, explique-t-il dans une interview à L’Equipe en 2001. Anna Kournikova, lorsque je l'ai vue à Roland-Garros, j'ai été stupéfait. À la télé, je la prenais pour une Russe moyenne, plutôt râblée, avec le même visage que Boris Eltsine. Alors qu'elle est vraiment belle, vraiment élégante… La télévision filme la vedette et sa gloire, pas l'homme et sa misère. »

 

7/ Jay-Z et Beyoncé

 

Couple le plus people de l’industrie musicale, et même le « plus puissant » selon le magazine Billboard, Jay-Z et Beyoncé fréquentent régulièrement les gradins des plus grandes enceintes sportives du monde. Basket, baseball et même tennis… En 2010, les deux tourtereaux s’affichent à Roland-Garros à l’occasion de la finale hommes remportée par Rafael Nadal. Un cinquième titre de l’Espagnol porte d’Auteuil, qui se conclue même par une bringue nocturne au club parisien L'Arc. Jay-Z est présent, et le fait savoir le lendemain à la presse américaine : « On ne dirait pas comme ça, mais Nadal sait très bien s’amuser et faire la fête. Je suis sûr que c’est le plus gros gangsta du tennis mondial ». Gangsta, vraiment ?

 

8/ Bob Sinclar & Martin Solveig

 

Dans la vraie vie, les deux célèbres disc-jockeys français sont amis. Alors chaque printemps, rituel immuable, ils se retrouvent au tournoi de Roland-Garros. En 2010, les deux comparses vont jusqu’à organiser une rencontre sur le court Philipe-Chartrier. L’idée ? Pour la promotion de son quatrième album, Smash, Martin Solveig décide de filmer un match de tennis entre lui et son pote Sinclar devant 12 000 personnesavec Novak Djokovic et Gaël Monfils en guest star. Un résultat étonnant et plein d'humour. Sinclar de théoriser : « Je ne sais pas mais tu sais, ils mettent de la musique à Flushing Meadows pour l’US Open. Ils devraient en mettre dans les tribunes aussi à Roland-Garros. Ça manque un peu de fête en France. Pas crispé, mais il faudrait foutre un peu de modernité dans le tennis. Il faut prendre cela comme des shows ».

 

 

9/ Marcel Cerdan

 

Terreur des rings dans les années 1940, Marcel Cerdan, champion français de boxe anglaise, est surnommé « le Bombardier marocain ». « Je suis né en Algérie, j’ai grandi au Maroc ; je vis en France et mon rêve c’est les Etats-Unis », se présente-t-il à l’époque. En 1946, des impresarios américains imaginent une confrontation test face à Holman Williams. L’enjeu ? Si Cerdan remporte les débats, la chance lui sera offerte de combattre aux Etats-Unis et ainsi d’entrevoir une carrière internationale. Gros enjeu, gros moyens : l'évènement est organisé sur le Central de Roland-Garros, le ring posé au milieu du court, sans plus aucune trace de terre battue. Malgré une facture de la main, le Français corrige son adversaire en dix reprises. Plus fort encore, c’est au soir de ce succès à Roland-Garros qu’il rencontre Edith Piaf au cabaret Le Club des Cinq. La chanteuse donne ici quelques récitals. Le boxeur écoute pour la première fois celle qui bercera ses nuits pour le reste de sa vie…

 

10/ Alain Delon

 

Dans son histoire, le Central de Roland-Garros a par deux fois accueilli des combats de boxe : la première avec Marcel Cerdan ; la seconde sous la houlette d’Alain Delon. Au début des seventies, le célèbre acteur français s’est en effet essayé au métier de promoteur sportif. Outre les courses hippiques, il met sur pied en 1973 un match comptant pour les championnats du monde de boxe, entre le Français Jean-Claude Bouttier et l’Argentin Carlos Monzon. A l’époque, le Central parisien est encore équipé de projecteurs. Malgré un temps frisquet et humide, 15 000 personnes donnent de la voix en tribunes pour leur champion. Une ferveur à laquelle Bouttier ne goûte pas longtemps : il doit rapidement abandonner après avoir reçu un coup de pouce dans l’œil. Alain Delon, aussi, semble avoir la vue qui flanche. « Après le combat, Alain Delon me demande de l’emmener dans les loges du stade, se souvient Patrice Dominguez, dans son livre L’Amour du tennisJe les lui montre d’un geste de la main, puisque que pour moi, les loges sont ces emplacements réservés, par groupe de quatre chaises, qui ceinturent le stade. La méprise de l’acteur est totale, il me regarde l’œil noir : ‘Ce n’est quand même pas ici que les joueurs se changent et se préparent ?’ En fait, Alain Delon a confondu la loge de théâtre et le vestiaire du stade. »

 

Par Victor Le Grand

 

NB : le meilleur de ses anecdotes est tiré du Dico culture illustré de Roland Garros par Julien Pichené et Christophe Thoreau, aux Editions R & Co.

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