8 juin 2014. Il est 17h11. Le soleil brille sur le court Philippe-Chatrier alors que les 15 000 spectateurs reprennent en cœur la Marseillaise qui retentit dans le stade en l'honneur de la victoire tant attendue d'un joueur français à Roland-Garros. Ah ça serait bon. Ça serait un bol d'air pour tout le pays. Tout le monde serait heureux pendant quelques heures. Même François Hollande redeviendrait populaire. Mais non. Stop. Retour au présent. 11 mai 2014. A quinze jours du plus beau Grand Chelem de l'année, on peut tristement dire que ce n'est pas cette année encore qu'un joueur français remportera Roland-Garros.
Pourquoi je dis ça ? Très simple : faisons un point sur les « frenchies ».
Commençons par Tsonga. C'est le leader du tennis français depuis quelque temps déjà. Même s'il n'a pas fini numéro un français l'an dernier, il a ce « je ne sais quoi » (à prononcer avec l'accent anglais) qui fait de lui le chef de file quoi qu'il arrive. Si on regarde ses résultats cette saison ce n'est tout de même pas jojo (jeu de mot pourri je vous l'accorde). Mise à part une finale à Marseille, atteinte de manière laborieuse, Tsonga n'a pas encore franchi le stade des quarts de finale. Face au top 10 il a, pour l'instant 0 victoire et 4 défaites. Il a également encaissé une vilaine défaite face à l'Allemand Peter Gojowczyk en Coupe Davis. Jo n'a encore rien montré cette année. Difficile d'imaginer qu'il va arriver à Roland-Garros et tout casser. Sans compter la pression qui repose sur les épaules des Français à Paris, Tsonga avec sa demi-finale 2013 doit faire au moins aussi bien pour sonserver ses points, ce qui ne va pas contribuer à sa tranquillité.
Examinons maintenant Richard Gasquet. Cette saison, Ritchie, c'est 13 victoires et 7 défaites. Tout comme Jo, il n'a aucun « topeu 10 » à son palmarès, mais surtout, surtout, Richard n'a pas joué un match de compétition depuis sa défaite 6-1 6-2 en 49 minutes face à Roger Federer en huitième de finale à Miami. Au début, sa lombosciatalgie (névralgie sciatique associée à une lombalgie) devait le mettre sur la touche pendant huit jours. A l'heure qu'il est, il est déjà forfait pour Rome après l'avoir été en Coupe Davis, à Monte-Carlo et Madrid et sa participation à Roland-Garros est plus que compromise. Même s'il récupère à temps, s'envoyer 7 matches de suite en trois sets gagnants sur terre battue est mission impossible pour Gasquet. Déjà qu'au top de sa forme, il n'a jamais réussi, alors avec un dos douloureux...
La seule surprise pourrait (j'insiste sur le conditionnel) venir de Gaël Monfils. Mais le joueur est tellement énigmatique et imprévisible qu'il est totalement impossible de dire s'il est en forme. C'est peut-être l'un des seuls joueurs du circuit qui pourrait gagner un Grand Chelem sans avoir joué avant. Mais lorsqu'il dit dans l'équipe magazine que « le tennis reste un rêve de gossse », on est en droit de se demander si ce garçon a bien les deux pieds sur terre. Non Gaël tu ne rêves pas, tu es bel et bien joueur de tennis professionnel. Peut-être que s'il assumait mieux son statut, il pourrait réussir de grandes choses, comme gagner Roland-Garros.
Pour les autres, Gilles Simon, Benoit Paire, Edouard Roger-Vasselin, Julien Benneteau, Nicolas Mahut, Michael Llodra et les autres ce n'est pas un scoop de dire qu'ils n'ont aucune chance.
Bref, tout comme l'équipe de France en coupe du monde de foot, il va falloir un miracle de chez miracle pour que la victoire finale soit au rendez-vous.
