Comme Barcelone avec le match entre Nadal et Ferrer au sein même du Gran Teatre del Liceu, l’opéra de la ville, certains organisateurs n’hésitent pas, pour promouvoir leur tournoi, à sortir leurs têtes de série des courts classiques pour les emmener taper la balle dans les endroits les plus insolites : sur l’eau, la montagne, au pied d’un glacier ou sur le toit d’un immeuble… Toutes les folies sont bonnes !
Sur l’eau
Le tournoi du Qatar est organisé chaque année début janvier et est soutenu financièrement par une société pétrolière et gazière américaine aux ressources quasi sans limite. C’est pratique pour attirer les plus grandes stars du tennis mondial, et pratique aussi pour inventer les exhibitions les plus folles. Depuis 2009, Nadal et Federer sont mis à contribution sitôt descendus de l’avion. Pour l’édition 2011, les meilleurs rivaux de la planète tennis ont évolué sur une plateforme pneumatique flottant dans la baie de Doha. Comme toutes les exhibitions, c’est sportivement inutile mais au moins les images sont belles.
Sur un tapis volant
Un autre exemple de l’imagination sans limite des Qatariens lorsqu’il s’agit de mettre en scène leurs deux meilleurs têtes de gondole et de promouvoir leur tournoi annuel. La scène a eu lieu en 2010 en plein cœur du souk de Doha : Nadal et Federer se sont retrouvés sur une sorte de tapis volant tendu à quelques mètres au-dessus du sol par des câbles. Manière de montrer au monde que le Qatar, ce n’est pas que de l’argent mais aussi une histoire, même si celle-ci emprunte plus aux contes des milles et une nuit qu’aux manuels scolaires…
Sur un court éclairé à la bougie
Un petit dernier exemple d’exhibition à Doha pour la forme. C’était pour l’édition 2012, Nadal et Federer étaient encore sollicités, pour ouvrir le tournoi sur un court entièrement illuminé de bougies. Ce n’est pas forcément l’idée la plus spectaculaire des organisateurs mais c’est peut-être celle qui rend le mieux visuellement. A noter que Roger Federer est le recordman de l’épreuve, avec 3 titres à son palmarès.
Sur le toit d’un hôtel de luxe
Pas loin du Qatar, aux Emirats arabes unis, on sait aussi en mettre plein la vue. En 2005 Roger Federer et Andre Agassi se sont envoyés en l’air au Burj-al-Arab hôtel de Dubaï, le fameux établissement qui s’est auto-attribué sept étoiles. Le Suisse et l’Américain ont échangé quelques balles sur l’hélipad, situé à 212 mètres du sol. Etant donné le peu de recul du terrain, mieux valait tout de même éviter de balancer des échanges en fond de court !
En haut d’un grand magasin parisien
Dans un style sensiblement similaire, la Fédération Française de Tennis (FFT) s’est associée à une fameuse enseigne commerciale de Paris pour promouvoir l’édition 2011 des Internationaux de France. Gasquet, Tsonga, Ivanovic et Stosur avaient été conviés à inaugurer ce court en terre battue, mis ensuite à la disposition du grand public jusque la fin du tournoi. Taper la balle jaune sur les toits de Paris, c’est so glamour.
Sur la montagne
L’Open WTA d’Autriche a lieu chaque été à Bad Gastein, une fameuse station de sports d’hiver nichée au cœur des Alpes autrichiennes. Lors de l’édition 2011, un des sponsors a eu l’idée d’emmener deux joueuses, Julia Görges et Jarmila Gajdosova, disputer une petite exhibition sur une plateforme aménagée à flanc de montagne. « Petite », c’est bien le qualificatif à retenir, le court n’étant pas tellement plus grand qu’une table de ping-pong. Le bon air d’altitude n’a pas réussi à l’Allemande et à l’Australienne : toutes deux ont été sorties du tournoi dès leur entrée…
Au pied d’un glacier
Tennis dans la nature encore, avec la tournée de promotion qu’ont effectuée conjointement Rafael Nadal et Novak Djokovic en fin de saison dernière. Les deux larrons ont notamment effectué une séance de tirs au but à la Bombonera de Boca Juniors. Ils ont aussi joué un peu de la raquette pour promouvoir le tourisme local, avec un petit match improvisé sur un bateau, juste au pied du Perito Moreno, l’un des plus grands glaciers du monde. Les images sont impressionnantes.
Dans une rue de Manhattan
C’était en 1995, les deux grandes stars du tennis mondial étaient américaines et étaient sponsorisées par le même équipementier à la virgule. Les publicitaires de la marque ont eu la brillante idée de faire s’affronter Andre Agassi et Pete Sampras dans les rues de New York pour une campagne réussie, dynamique et rock’n’roll, avec les Red Hot Chili Peppers en fond sonore. L’idée a été réutilisée par la même marque en 2006, avec toujours Manhattan pour décor et les deux nouvelles stars du tennis mondial en invités, Nadal et Federer.
Au-dessus d’un tableau d’affichage
En 2008, Ana Ivanovic et Alicia Molik ont été conviées par leur équipementier commun à monter en haut de la plateforme située au-dessus du tableau d’affichage du Melbourne Cricket Ground, histoire d’assurer la promotion de l’Open d’Australie. Elles ont livré un petit match d’exhibition en double mixte, qui a plus porté chance à l’une qu’à l’autre : Ivanovic s’est hissée jusqu’en finale de la compétition, tandis que Molik a été sortie dès le second tour…
Sur un court hybride
C’était en mai 2007 et deux super-héros dominaient outrageusement la planète tennis. D’un côté Roger Federer et ses 48 victoires de suite sur gazon, de l’autre Rafael Nadal et sa série de 72 succès sur terre battue. Pour savoir lequel des deux était le plus fort, une idée saugrenue a germé : et s’ils s’affrontaient sur un court hybride ? Mi-gazon, mi terre. Une drôle d’idée pour un résultat assez peu convaincant au final. Ce « Rolambledon », ou ce « Wimblegarros » organisé à Majorque a tout de même été vu par près de 200 millions de téléspectateurs aux dires des organisateurs.
Bonus : A l’opéra
C’est donc le dernier gros coup en date réalisé en matière d’exhibition. Il est l’œuvre des organisateurs du Barcelona Open et il a mis en scène le 21 avril dernier les deux têtes de série du tournoi : Rafael Nadal et David Ferrer. Les champions espagnols se sont retrouvés à jouer sur la scène du prestigieux opéra de la ville, le Gran Teatre del Liceu. Une idée originale qu’a particulièrement appréciée Nadal. « J’ai un grand-père chef d’orchestre, a-t-il expliqué. J’étais déjà venu ici mais c’était il y a longtemps. C’est un moment que je vais garder pour toujours. »
