Le superviseur doit superviser

10 mars 2014 à 11:44:48

A quoi ça sert de faire venir le superviseur ?

Avez-vous suivi les deux grosses fautes d'arbitrage qui ont eu lieu coup sur coup au BNP Paribas Open à Indian Wells  ? La première a rendu fou Denis Istomin, au point de lui faire faire des bonds, littéralement  : il sautait comme un kangourou sur le court. La seconde a fait péter un câble à Fabio Fognini. Les deux incidents étaient dus à Mohamed El Jennati, arbitre de chaise qui, à chaque fois, il faut le dire, s'est totalement déchiré. Ok. Et alors  ? Faut-il le pendre haut et court sur la place publique  ? Le couvrir de goudron et de plumes  parce qu'il s'est trompé deux fois de suite  ? Certes, ses deux erreurs étaient assez grotesques, mais tout le monde peut se tromper. Et sommes toutes, le problème n'est pas là...

Pour que justice leur soit rendue, les joueurs «  spoliés  » ont tous deux fait appel au «  Grand Yaka  », chef suprême, tête pensante et omnipotente des arbitres, Dieu tout puissant des courts  et être suprême des lignes : le Superviseur. 

L'arbitre de chaise s'exécute et demande, grâce à son talkie walkie directement relié à l'au-delà, l'intervention du big boss. Ce dernier déboule généralement assez rapidement, sauf s'il en train de s'empiffrer de tartelettes au citron déstructurées dans le restaurant des joueurs. 

Une fois sur le court, «  The Supervisor  » (en français, le «  Tireur d'Elite  », un dur, un mec, un vrai, qui en a dans le sac, comme Clint Eastwood ou Jason Statham) fait de son mieux pour garder sa double bouée hors champ des caméras (tartelettes déstructurées obligent). Il écoute la complainte du joueur qui, à ce moment, est déjà dans un état de nerfs proche de l'Ohio. Puis il tend son oreille martyrisée vers son sbire, là-haut sur la chaise. C'est à ce moment-là du film que ça déraille. Le suspens est tué dans l'oeuf par le fait que la chute est toujours la même  : The Supervisor donne raison à l'arbitre.  Systématiquement. 

Alors je vous pose la question  : à quoi bon  ? Pourquoi donner ce droit aux joueurs si ça ne sert à rien ? Tous les ingrédients sont réunis pour réussir une scène dramatique particulièrement intense  : qui a raison  ? Qui a tort  ? Qui est l'assassin  ? Et là, plouf, la loose. C'est un peu comme si, au Cluedo, c'était toujours le colonel Moutarde le coupable. 

Pour améliorer les choses, j'ai deux idées.

La première, qui me semble la plus logique, est de permettre au superviseur de superviser. S'il se donne le mal de se déplacer et de venir sur le court, il suffit qu'il visionne le point à l'aide de l'arbitrage vidéo et qu'il tranche, comme au rugby, au football américain, au hockey sur glace, au football, inch' Allah, peut-être un jour...Dieu ayez pitié de nous, faites que Platini change d'avis, mais je m'égare.  Dans les deux cas du BNP Paribas Open, l'affaire aurait été réglée fissa.  

L'autre solution est de supprimer purement et simplement ce point de règlement, qui n'a aucune autre utilité que de rendre les joueurs fous de rage. Tant qu'on y est, on interdit tout simplement la contestation de la décision arbitrale sous peine de pénalité, comme cela se fait au rugby. J'aime moins cette solution car voir un Istomin faire des bonds ou un Fognini craquer un slip fait partie du show. Et quoi qu'on en dise, il faut que le tennis reste un show.

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