Quand il ne joue pas au tennis, Olivier Rochus a mieux à faire que d’écouter un morceau du chanteur Arno, mater une comédie flamande ou même voguer sur le World Wide Web. Son petit plaisir à lui, c’est de mettre une balle dans un trou de 10,8 cm de diamètre.
Steve Darcis, Xavier Malisse et toi, vous formez une fine équipe de golfeurs. C’est un sport si populaire que cela en Belgique ?
Ouais, quand même. C’est un sport assez cher, encore un peu trop, mais pour un petit pays comme le nôtre, là où j’habite par exemple, il doit y avoir environ dix parcours de golf à 10 ou 15 minutes en voiture de la maison. C’est pas mal tout de même ! De beaux établissements, familiaux, au sein desquels je m’exerce un peu entre deux tournois, ou le soir, après l’entrainement, avec mon bermuda et ma petite casquette (rires).
Qui est le meilleur de la bande ?
Steve vient juste de commencer et il est vraiment bon. Mais attends, je lui mets encore quelques volées, hein ! Avant qu’il me batte au golf, j’ai encore de la marge. Xavier Malisse joue aussi, il est classé 8-10 de handicap (nombre habituel de coups qu’un joueur effectue en plus de ceux théoriquement fixés au cours d'une partie de 18 trous, ndlr). Mais je ne les chambre pas.
C’est quand même un sport très guindé et maniéré, encore réservé à une catégorie assez haute de la société belge. Entre nous, on ne doit pas beaucoup se marrer dans un club de golf ?
C’est un cliché…
Avec son fond de vérité, non ?
Ouais mais ce n’est pas la chose qui me dérange le plus…
Qu’est ce que c’est alors ?
Le jeu lent. Des parties où tu traînes derrière trois-quatre « mémés » qui n’avancent pas et tu ne sais même pas pourquoi. (il mime) Tu les vois faire des coups de 50 mètres. Elles ne te laissent pas passer, elles bloquent tout ! C’est vraiment un truc qui me gonfle. Moi ça doit aller vite. « Clac-clac », tu vois. Pour un mec qui vient d’une activité physique assez intense, c’est insupportable. Il y a déjà beaucoup de gens qui ne jouent pas très bien… mais eux, ce sont vraiment les plaies du golf.
A quand remonte ta passion pour le golf ?
J’ai commencé à taper la balle en vacances dans le sud de la France. Je pense notamment au golf de Moliets (dans les Landes, Ndlr), où nous jouions mes parents, mon frère et moi. On a tout de suite bien accroché et quand on est rentré en Belgique, on s’est trouvé un petit neuf trous. Tout simplement.
Et quel type de joueur es-tu ?
Je suis 7.5 de handicap donc ouais, je me débrouille bien. Mais je n’ai vraiment pas le temps de jouer et de travailler ce qu’il faudrait. Je ne suis jamais là ! Or, arrivé à un certain niveau, c’est très difficile de progresser sans enchaîner les entrainements et les parties sérieuses. Notamment pour le petit jeu, le putting, là où je suis le moins bon. T’en a parfois qui envoient des missiles à 300 mètres dans les bois. Moi je ne suis pas très long mais assez droit et régulier. Quand j’aurais plus le temps de faire des compétitions, il y a moyen que je progresse. Très vite. Et j’essaierai de faire de temps en temps des parcours un peu mythiques. Saint-Andrews en Ecosse par exemple. Sans doute après ma carrière. Il faut bien se faire plaisir, hein !
Quels rapprochements pourrais-tu faire entre le tennis et le golf ?
Des différences plutôt car contrairement au tennis, le golf me permet de ne penser à rien. De faire le vide.
Pourquoi, « contrairement au tennis » ?
Le tennis, c’est ce qui me permet de vivre. C’est mon travail quoi. Alors que le golf, c’est souvent dans de magnifiques endroits, en plein milieu de la nature. C’est un jeu très relaxant. C’est un sport que j’adore quoi. Tu peux jouer différemment : agressif, défensif, varier les effets. (il insiste) C’est un véritable sport de balle. Quand tu as un peu de toucher, tu peux utiliser ton talent et ta finesse pour faire de très beaux coups. C’est un sport très technique. Et beaucoup plus tactique qu’on ne le pense…
Propos recueillis par Victor Le Grand