Top 10 : les régimes très très spéciaux des tennismen

1 nov. 2013 à 00:00:00

A chaque fin de match, Andy Murray ingurgite en grande quantité une spécialité bien particulière de la gastronomie japonaise. Découvrez laquelle et surtout pourquoi dans le Top consacré aux régimes alimentaires très spéciaux des tennismen.

Alimentation tennismen : régimes spéciaux des joueurs

Depuis qu’il a banni le gluten de son alimentation, Novak Djokovic a fait des émules parmi les joueurs professionnels. Ces derniers ne cessent de changer, d’innover et de bouleverser leurs manières de se nourrir. Un phénomène de mode comme un autre ? Retour sur dix régimes alimentaires, garantis d’origine contrôlée. 

 

1/ Patty Schnyder et ses litrons de jus d’orange

Quand elle quitte le cocon familial à tout juste 20 ans, Patty Schnyder trouve refuge dans les bras de Rainer Harnecker, un entraineur qui s’est octroyé le titre de « thérapeute naturel ». Parmi toutes ses vertus, le bonhomme prétend détenir le vaccin contre le sida et le cancer. Il traite également les blessures de sa pouliche avec de la cire chaude étalée sur son corps au moyen d’un rouleau à pâtisserie. Scientologue, il encourage également Schnyder à devenir végétalienne et à ingurgiter… trois litres de jus d’orange par jour ! « Au début, j’étais sceptique, mais quand j’ai essayé, j’ai compris que c’était la solution », lance-t-elle à l’époque. Très vite, les deux comparses deviennent amants. Inquiets, les parents de la Suissesse engagent alors un détective privé puis un garde du corps afin de protéger leur fille. Un bodyguard qui chipe la joueuse des griffes de son gourou, pour finalement l’épouser quelques années plus tard. Un professionnel, en somme.

 

2/ Suzanne Lenglen et la bande des « alcooliques »

« Tu sais Georges, j’étais bourré hier soir. Et quand je suis bourré, bah je suis le meilleur joueur du monde », glisse un jour le bringueur américain Arthur Larsen, dit « Tappy », à l’oreille de Georges Deniau lors d’un changement de côté à Roland Garros, en 1956. Jadis en effet, certains athlètes avaient pour habitude de boire une goutte de gin, de schnaps mais surtout de cognac avant d’entrer sur le court. L’effet recherché ? Une forme de désinhibition, comme une recette miracle contre le phénomène du « petit-bras » au moment de conclure. Suzanne Lenglen en raffolait. L’Australien Jack Crawford ne s’en est jamais remis. Celui-ci loupe sa finale de l’US Open 1933 pour un apéro trop corsé à la fin du troisième set. Compte rendu du match dans la revue Tennis & Golf : « Au lieu de suivre son adversaire afin de se changer et de se faire masser, Jack se rendit dans la tribune où était assis sa femme, alluma une cigarette, absorba une boisson qui ressemblait étrangement à quelque liqueur et s’installa dans ses vêtements tout imprégnés de transpiration. »

 

3/ Djokovic et le régime sans gluten

Open d’Australie 2010 : Novak Djokovic s’incline en quart de finale face à Jo-Wilfried Tsonga. « Manque de forme », avance-t-il pour expliquer sa contre-performance. Le Serbe est alors en plein doute. A la peine physiquement, il va croiser le chemin d’un nutritionniste qui va lui diagnostiquer une intolérance au gluten, une protéine présente en grande quantité dans les céréales et les produits laitiers. Exit donc les pâtes, le pain, la pizza ou la bière, place à une alimentation à base d’avocat, de beurre de cajou, de protéines de pois, de miel et d’eau chaude. Oui, d’eau chaude. Un régime qui rencontre actuellement son petit succès sur le circuit (Tipsarevic, Lisicki et plus récemment Tsonga sont devenus des adeptes du « gluten-free ») et que Djoko a raconté dans un ouvrage paru cet été et baptisé Serve to win. Sacré businessman le garçon…

 

4/ Andy Murray et ses 6 000 calories par jour !

Il y a quelques mois, le Britannique aussi est passé dans le camp des « gluten free ». Une hype à laquelle s’est soumis Andy Murray non pas par allergie, mais « par choix de carrière », explique-t-il. Pourtant, comme l’explique Sébastien Jaffeux, de chez Schär, leader en Europe des produits sans gluten présent depuis 30 ans sur ce marché, « il n'y a aucune preuve scientifique des bénéfices d'un régime sans gluten pour une personne non-allergique mais il se dit que le gluten alourdit la digestion ». Pour compenser son manque de gluten, Murray dévore alors environ 6 000 calories par jour. Des tonnes de fruits secs le matin, puis après chaque match, son entourage lui prépare une cinquantaine de sushis qu’il avale une fois de retour aux vestiaires, en un seul repas. Bizarre ? Pas vraiment : sans ce régime alimentaire, il perdrait environ 8 kilos de muscles par saison !

 

5/ Björn Borg et la malbouffe

De la bière, des cheeseburgers et même un brin supposé de cocaïne. Dans son sulfureux livre Short Circuit, Michael Mewshaw raconte son périple de six mois aux côtés des grandes stars du circuit des eighties, jour et surtout nuit. Un ouvrage savoureux où l’auteur dévoile les pots de vin, les matchs truqués de l’époque mais également le régime alimentaire de la légende suédoise. Si Iceman aime la junk food son repas préféré reste un steak saignant et ses pommes de terre. « Un jour, avant un match important, j’ai demandé à Borg ce qu’il venait de manger. Il m’a répondu : ‘De la viande rouge et des frites’, raconte Pat Cash au micro de CNN. Puis il a poursuivi : ‘Je mange peut-être de la merde mais cela ne m’a jamais empêche d’être le meilleur joueur du monde en cinq sets’ ». Vrai.

 

6/ Navratilova, du Big Mac aux légumes verts

Passer de la Tchécoslovaquie communiste au Miami du plein boom de la société de consommation, ça fait comme un choc. C’est ce qu’a vécu la jeune Martina Navratilova en 1973. Elle est alors une adolescente surdouée raquette en main mais qui ne peut résister à la tentation des supermarchés remplis de junk food. Sa fuite aux Etats-Unis s’accompagne d’une prise de poids importante, jusqu’à 10 kilos en trop. Raillée par la presse locale et à la rue physiquement, Martina décide de se reprendre en main. A partir de 1982, le nutritionniste Robert Haas la suit personnellement et lui inflige un régime originalement drastique, faible en protéines et en lipides, riche en glucides et en légumes verts. Sa « femme bionique », comme il l’appelle ironiquement, devient imbattable l’année suivante, avec 86 victoires en 87 matchs. Mais son approche scientifique de la préparation physique est trop révolutionnaire à l’époque et suscite encore des railleries, notamment de McEnroe, qui dira un jour préférer « le régime Häagen-Dazs » au régime du Dr Haas.

 

7/ Ivanisevic : TOC sauce superstition au menu !

« C’est un rituel que je me sentais obligé de répéter jour après jour, ce que j’ai fait. Quelque part, ça m’a permis d’aborder la compétition plus relaxé. » C’est l’histoire d’une des plus étonnantes victoires en Grand Chelem de l’histoire. En 2001, Goran Ivanisevic a l’épaule en vrac et ne doit sa participation au tournoi de Wimbledon qu’à une invitation des organisateurs. Sur le gazon londonien qu’il aime tant, il passe les tours les uns après les autres. En dehors, le Croate plein de TOC s’oblige à répéter chaque jour le même programme : une demi-heure de « Télétubbies » à l’hôtel tous les matins, entrainement ou match tous les après-midis et repas identique tous les soirs, dans le même restaurant, à la même table : soupe de poisson, agneau grillé avec frites, glace sauce chocolat. Jusqu’au jour de la finale et une victoire inespérée sur Patrick Rafter. Un happy-end digne du film Un jour sans fin avec Bill Murray. 

 

8/ Les Sœurs Williams et le clan des végétariens

Il fut un temps où les sœurs Williams étaient des carnivores décomplexées. « Si vous étiez attablés à côté de moi et que vous tourniez la tête juste une fois, vous risquiez de voir votre assiette de viande disparaitre », se rappelait récemment Venus. Mais ça, c’était avant. « Aujourd’hui j’ai complètement changé d’alimentation, poursuit la grande sœur Williams, je me suis mise aux légumes. » Serena aussi se revendique désormais végétalienne à tendance crudivore, depuis qu’elle a découvert que les inflammations des muscles dont elle souffrait pouvaient être diminuées en supprimant le lait et la viande de son alimentation. « Mais je ne suis pas parfaite, ajoute-t-elle, donc je me pardonne quand je fais des écarts. Je bois beaucoup de jus de fruits frais, beaucoup de jus d’herbe aussi. » Un régime alimentaire adopté par le passé par des championnes du calibre de Billie Jean King et Chris Evert.

 

9/ Sharapova, banane power

US Open 2006 : Maria Sharapova vient de conquérir son deuxième titre en Grand Chelem face à Justine Hénin mais dès la conférence de presse, une petite polémique s’installe. Il lui serait reproché d’avoir profité d’un coaching de son père Yuri, installé en tribune, qui lui aurait intimé l’ordre à un moment du match de s’alimenter. Une banane plus tard, la Russe retrouve la forme et prend définitivement le dessus sur la Belge. Sauf que recevoir des instructions en pleine partie par un entraîneur ou un proche situé dans le public est formellement interdit. « Je viens de remporter un Grand Chelem et vous venez me parler de banane, s’agace Sharapova face aux journalistes. Si quelqu’un m’a dit de manger une banane, pensez-vous vraiment que c’est la raison pour laquelle j’ai gagné ce match ? » Il n’empêche que la banane est le fruit le plus indissociable du tennis : riche en potassium et en glucides, il est en plus très facile à manger entre deux jeux.

 

10/ Roger Federer sceptique…

Si tous ces champions ont leur propre régime alimentaire, quel est celui du plus grand de tous ? Dommage, mais toutes ces contraintes n’ont jamais convaincu Roger Federer, pour qui ce ne « sont que des effets de mode » : « Je ne sais pas ce que tout cela veut dire. Je mange de manière saine et je pense que les gens devraient faire pareil. Le régime est certes important pour un athlète mais c'est loin d'être tout. Je comprends que les joueurs tentent des choses différentes et fassent ce qui marche pour eux. Moi, mon régime est facile, naturel et sain ». Au vrai, le petit secret du Suisse reste le sommeil : chacune de ses nuits font au minimum 10 heures. Cette saison, il ne s’est apparemment pas encore réveillé…

 

Par Régis Delanoë et Victor Le Grand

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