Elle a pleuré en sourire. Après l’ultime point de sa carrière, Caroline Garcia, assise seule avec ses émotions, a laissé échapper quelques larmes sur un visage radieux miroir d’une véritable ataraxie. Celle d’une âme apaisée d’avoir terminé sans « haine ».
« Les histoires d’amours finissent mal, en général », dit la chanson. La surnommée « Caro », elle, a réussi à mettre un point final dessiné en forme de cœur à sa relation avec le tennis (professionnel). Non sans mal.
« J'aime ce jeu, je suis très fière de pouvoir le dire parce qu’un an avant ce n'était pas le cas, s’est-elle exprimée, lundi, lors de la cérémonie en son honneur à l’US Open. Je ne voulais pas arrêter avec la sensation que je détestais le tennis », a-t-elle aussi confié dans L'Équipe.
Je suis épuisée par l’anxiété, les crises de panique, les larmes avant les matchs
Fin septembre 2024, régulièrement en pleine détresse sur le court ou en conf’ depuis des mois, elle avait confirmé un mal profond en annonçant une pause. « Je suis épuisée par l’anxiété, les crises de panique, les larmes avant les matchs », avait-elle révélé dans un long texte via les réseaux sociaux.
« Cette année (2024), mon état d’esprit a été toxique », avait-elle ajouté. Car, depuis son sacre au WTA Finals 2022, point d'orgue d’un palmarès comptant parmi les plus glorieux de son sport dans l’Hexagone, elle avait sombré.
« Après avoir gagné le Masters, elle ne s’est plus donné le droit de perdre,a analysé Bertrand Perret, son coach, dans L'Équipe. Ça lui a mis beaucoup de pression. (...). Tout était une souffrance. C'est quelque chose qui s'est ancré. »
Je lui disais : "C'est entièrement ton choix, mais si tu arrêtes comme ça, tu haïras le tennis toute ta vie."
« Pendant deux ans (fin 2022 à fin 2024), sa relation avec le tennis était catastrophique, a quant à lui révélé son époux, Borja Durán. Elle ne dormait plus ! (...) Parfois, dans la voiture pour aller à l'entraînement, j'avais l'impression qu'on l'emmenait en prison. »
« Je crois qu'elle n'imaginait pas vraiment revenir (après sa pause), a-t-il continué. Je lui disais : "C'est entièrement ton choix, mais si tu arrêtes comme ça, tu haïras le tennis toute ta vie." »
Alors, pour ne pas rester sur le carreau, Garcia est revenue avec une cible placée bien au-delà des résultats : partir en renouant avec son amour pour le tennis. Elle l’a touchée en plein cœur.
