Le Hall of Fame de septembre

Le MVP du mois : Novak Djokovic

Veni, vedi, Djokovici. Privé de l’édition 2022 de l’US Open, le Djoker a pris sa revanche en très grand à New York, cet été. Le Serbe aura seulement tremblé au troisième tour contre son compatriote Laslo Djere, qui a mené de deux sets avant de se faire renverser. Et pour le reste ? Six matchs, six victoires en trois manches. Daniil Medvedev aura offert une plutôt belle résistance lors du deuxième set d’une finale vite pliée, mais Monsieur Tie-Break a finalement tenu son rang et s’est vite mis sur les rails d’un 24e Grand Chelem, record absolu de Margaret Court égalé. Cinq jours après son succès américain, Djokovic est même revenu sur les courts pour battre Alejandro Davidovich Fokina (6-3, 6-3) et qualifier la Serbie pour le Final 8 de la Coupe Davis. GOATesque.

Le chiffre du mois : 75

Après 75 semaines passées au sommet du classement WTA, Iga Swiatek a fini par descendre du trône. Lors des huitièmes de finale de l’US Open, les coups de bélier de Jelena Ostapenko ont eu raison de la Polonaise et de sa couronne qui tenait depuis le 4 avril 2022. Aryna Sabalenka a tiré les marrons du feu. Privée du sacre par Coco Gauff (2-6, 6-3, 6-2), la Biélorusse s’est consolée en s’installant pour la première fois de sa carrière tout en haut de la chaîne alimentaire. Logique au vu de son parcours en Grand Chelem cette année : victoire à Melbourne, dernier carré à Paris et à Wimbledon, finale à New York. La reine Saba.

La percée du mois : Ben Shelton

Branché sur courant alternatif depuis le mois de mars, Ben Shelton s’est invité pour la première fois à la table du top 20 mondial grâce à son bel US Open. Le jeune gaucher a écarté Pedro Cachin, Dominic Thiem, Aslan Karatsev, puis deux compatriotes, Tommy Paul et Frances Tiafoe, pour s'offrir une place dans le dernier carré. Il a buté sur Novak Djokovic aux portes de la finale, mais les signaux sont extrêmement prometteurs. Shelton est désormais 19e, alors qu'il était 173e un an plus tôt. Pour l'anecdote, il a enchaîné dès la Laver Cup en mettant Arthur Fils et la Team Europe à l'amende. Ni les premiers, ni les derniers à y passer.

La phrase du mois 

« Saviez-vous que l’ITF paye des gens pour supporter et faire du bruit pour tous les pays à chaque match ? » Stan Wawrinka a vidé son chargeur sur l’organisation de la Coupe Davis et sur Gerard Piqué, qu’il a ironiquement remercié pour la refonte de la compétition. Le Suisse en avait gros sur la patate à Manchester, où à peine 600 spectateurs étaient en tribunes pour assister à la confrontation face à la France. L’ITF en a pris pour son grade de tous les côtés. Marion Bartoli ne s’est pas privée non plus pour dire tout le mal qu’elle pensait : « Ce n'est pas le format qu'il fallait changer, c'est la période et la fréquence. Il fallait faire comme la Coupe du monde de rugby ou de foot, une compétition une fois tous les deux, trois ou quatre ans. »

La sanction du mois

Dans l'attente d'une décision depuis onze mois, Simona Halep est enfin fixée. Le 12 septembre, l'Agence internationale d'intégrité du tennis a annoncé sa suspension pour quatre ans en raison d’un contrôle antidopage positif au roxadustat et de certaines irrégularités sur son passeport biologique. « On est en train de condamner une innocente, déplore dans les colonnes de L’Equipe le professeur Jean-Claude Alvarez, qui a expertisé les cheveux de la joueuse. Vu la concentration qu'elle a dans les cheveux, ce n'est pas possible qu'elle prenne du roxadustat de manière efficace. » Halep plaide la contamination, au travers d'un complément alimentaire. « Choquée et déçue » de cette décision, elle a annoncé porter l’affaire devant le TAS. La Roumaine n'est plus apparue sur le circuit depuis le 29 août 2022, au premier tour de l'US Open. Si la sanction est confirmée, on ne la reverra pas avant octobre 2026. À moins qu’on ne la revoie plus du tout…

La revancharde du mois : Maria Sakkari 

Battue sur ses six dernières finales, Maria Sakkari a cassé la série noire en triomphant à Guadalajara le 18 septembre. Seulement le deuxième titre de sa carrière en simple, après celui ramené de Rabat... en avril 2019. « On a entendu tellement de sales trucs, comme le fait que je ne gagnerais jamais un autre tournoi, que j'étais une top 5 avec seulement un titre... Ça a été très dur pour moi de surpasser ça. » Le contraste était saisissant avec les larmes qui avaient coulé quatre semaines plus tôt à Flushing Meadows. « Je souffre sur le court, avait-elle confié après sa défaite au premier tour de l’US Open. J'essaye de tout faire pour m'améliorer... Je ne sais pas ce que je vais faire, si je vais faire une pause ou non. » Elle a visiblement choisi la bonne option !

La claque du mois : Kristina Mladenovic

Kiki n’a pas fait long feu à Guadalajara : la Nordiste a été expédiée en moins d’une heure par Cristina Bucsa, 87e mondiale, sur le score sans appel de… 6-0, 6-0. Une double bulle symptomatique de sa terrible dynamique sur le circuit WTA. Depuis l'Open de Limoges, en décembre dernier, elle n’a gagné qu’une seule fois en dix matchs dans le tableau principal, contre Katrina Scott (alors classée 325e). Le verre se remplit à peine en incluant les qualifs : 4 victoires, 17 défaites. L’ex numéro 10 mondiale est désormais 206e à la WTA. Le grand déclassement.