Formidable Friday à l’US Open ce vendredi 8 septembre. Le tournoi offre deux demi-finales incroyables, à ne rater sous aucun prétexte. Le premier match se disputera entre la tête de série numéro 2 du tournoi, Novak Djokovic, et l’Américain qui monte, Ben Shelton. Puis ce sont Carlos Alcaraz et Daniil Medvedev qui ont réservé le court Arthur-Ashe. Les deux affiches font saliver d’avance, tant il est évident que le spectacle va être incroyable.
Ben Shelton est de sept mois, l’aîné de Carlos Alcaraz
Tellement incroyable qu’il est même difficile de choisir un sujet en particulier à traiter sur ces deux confrontations. C’est pourquoi j’ai décidé de focaliser mon attention (et par conséquent la vôtre) sur Monsieur Ben Shelton. Vous le connaissez sans doute très bien, moi, j’avoue, pas tant que ça. Je suis donc allé à la pêche aux infos, de manière à mieux connaître le gars qui, j’espère, va remporter l’US Open 2023.
Commençons par la base. Il est né le 9 octobre 2002 à Atlanta. Il va donc tout juste sur ses 21 ans, ce qui fait de lui, de sept mois, l’aîné de Carlos Alcaraz (c’est ouf !). Information primordiale : il est gaucher. Il mesure 1m93 et pèse ses 88 kg bien tassés. Il est entraîné par un certain Bryan… Shelton, son papa, ex-numéro 55 mondial. C'était aussi le cas lorsqu’il étudiait à l'Université de Floride où il a remporté le titre national par équipe en 2021, puis s’est emparé du titre individuel en 2022, juste avant de passer pro.
Partons maintenant sur de l’info un peu plus insolite. En 2022, le 21 novembre pour être précis, il intégrait pour la première fois le Top 100. Un an avant, il était 568e au classement ATP. En quoi est-ce insolite, me direz-vous ? Il a réussi cet exploit sans jamais quitter ses Etats-Unis chéris ! D’ailleurs, la première fois de sa vie qu’il s’est servi d’un passeport a eu lieu lors des « qualifs » de l’ATP 250 d'Adélaïde en début d’année. Attention, je ne prône pas l'absence de curiosité d'aller voir ailleurs, mais l’exploit est coquet, même si on sait bien que les « States », c’est BIG !
« Je détestais le tennis »
Autre info, qu’on ne discerne pas forcément au premier regard, mais Ben Shelton est un métisse, comme Yannick Noah, Félix Auger-Aliassime, Jo-Wilfried Tsonga pour ne citer qu’eux. Sa maman, Lisa, ancienne joueuse nationale junior américaine, est la soeur de l’ancien numéro 4 mondial en double Todd Witsken. Le papa, Bryan donc, a remporté deux titres en simple, puis a entraîné pour l’USTA, Georgia Tech University et donc University of Florida (les Gators), avant de démissionner pour suivre son fils sur le circuit en tant que coach.
Même si son destin, avec deux parents qui baignent dans le tennis, était déjà écrit, l’Américain, au début, n’aimait pas le tennis : « I hated it » (je détestais ça). Son sport, c’était le football américain. Il était quarterback. Vous savez, celui qui fait les passes et qui se fait découper à chaque action. Avec un peu de retard dans sa croissance, Shelton, sous la pression de sa maman qui ne souhaitait plus le voir se faire pulvériser systématiquement, s’est mis à jouer de plus en plus au tennis : « Le football américain est tellement violent pour le corps, et avec ma mère qui ne voulait plus me voir prendre des coups et mon père ancien pro et entraîneur, c’était logique de choisir ce sport », explique l'actuel 47e mondial.
Parlons tout de même un peu de tennis. Sur sa bio ATP, il explique que son coup préféré est le service. Face à Tommy Paul en huitième de finale, il a servi deux aces consécutifs chronométrés à 149 mph, soit 240 km/h. Accessoirement, il s’agit des deux services les plus rapides de l’histoire de l’US Open. Dans le même jeu, il y en a eu un autre, à « seulement » 227 km/h. Quant à sa surface, son tournoi et sa ville préférés, ça ne pouvait pas mieux tomber : dur, US Open et New York ! En gros, le gars est dans sa zone de confort. Il n’a, pour l’instant, pas remporté de titre sur le circuit principal. Il en compte en revanche trois sur le circuit Challenger, qu'il a remportés consécutivement fin 2022.
A vingt ans, Shelton devient le plus jeune Américain demi-finaliste à l’US Open depuis Michael Chang en 1992. Mais pour moi, sa qualité principale est son sourire tellement communicatif. Il sourit car il est heureux sur le court, comme Carlos Alcaraz. En conférence de presse, après sa victoire face à son « frère » Frances Tiafoe, il a expliqué qu’il sourit « parce qu’il prend du plaisir à jouer ».
Il a également ajouté que, face à Novak Djokovic en demi-finale, il allait « faire des choses qu’on n’a pas l’habitude de voir sur le circuit ! ». Trop bien.
Lundi, il sera Top 20 et entrera officiellement dans la cour des grands. Welcome Mr. Ben Shelton.