Le MVP du mois : Carlos Alcaraz
Carlitos n'est pas fait du même bois que nous. Alors qu'il n'avait quasiment aucune référence sur gazon, l'Espagnol a conquis Londres en remportant le Queen's et Wimbledon en l'espace d'un mois. S'il a laissé un set en route face à Nicolas Jarry et Matteo Berrettini, il a totalement déchiqueté Holger Rune et Daniil Medvedev pour s'offrir la finale tant attendue contre Novak Djokovic, invaincu depuis 34 matchs dans le tournoi. Balayé dans la première manche et tout proche de céder la seconde, Alcaraz a brisé la folle série du Djoker au tie-break (15 jeux décisifs gagnés à la suite) et tenu ses nerfs jusque dans le cinquième set (1-6, 7-6 [6], 6-1, 3-6, 6-4). Le Serbe, une fois n’est pas coutume, a dû s’incliner. « Il a pris le meilleur de nous trois (Federer, Nadal et Djokovic), a ensuite expliqué le Serbe devant la presse. Honnêtement, je n'ai jamais affronté quelqu'un qui lui ressemble. » Un deuxième Majeur, à seulement 20 ans, et des perspectives presque sans limite : un Alcaraz-de-marée.
Le chiffre du mois : 31
Comme le nombre de fautes directes commises par Ons Jabeur en finale de Wimbledon. La Tunisienne, qui n’a sorti que 48% de première balle, a sombré contre Marketa Vondrousova, tétanisée par l'enjeu lors de sa troisième finale de Grand Chelem. Bien plus solide, la Tchèque a cueilli son premier Majeur et intégré le top 10 mondial au bout d'un parcours impeccable, au cours duquel elle a éliminé cinq têtes de série. Ça mérite bien que son coach se fasse tatouer une fraise, conformément au pari passé avec sa joueuse.
La révélation du mois : Christopher Eubanks
Jamie Foxx a de quoi être fier de son poulain. Titré à Majorque le 1er juillet, Christopher Eubanks, 27 ans, a éclos de manière spectaculaire à l’occasion de sa première fois dans le tableau principal de Wimbledon. Le natif d'Atlanta n'avait gagné que deux matchs en Grand Chelem avant d'arriver à Londres. Et alors ? Il a éconduit Thiago Monteiro, Cameron Norrie, Christopher O'Connell et surtout Stefanos Tsitsipas, numéro 5 mondial, en cinq sets. Il n'est pas passé loin du sublime en menant deux manches à une contre Daniil Medvedev en quarts, mais le Russe a eu le dernier mot (6-4, 1-6, 4-6, 7-6 [4], 6-1). Classé au-delà de la 150e place mondiale un an plus tôt, Eubanks a bondi jusqu'au 31e rang à l'ATP. Gazon béni.
Le Français du mois : Arthur Fils
La terre battue de Hambourg a réussi aux petits Bleus. Si Luca Van Assche a signé une victoire référence contre Alejandro Davidovich Fokina (3-6, 7-6 [5], 6-4), Arthur Fils a frappé encore plus fort. Autoritaire contre Daniel Galan (7-5, 7-5) et Dusan Lajovic (7-5, 7-5), le Francilien a passé Casper Ruud, tête de série n°1, à la moulinette (6-0, 6-4). Le double finaliste de Roland-Garros n'a tout simplement pas existé. « J'avais une bonne tactique préparée en amont avec mon coach, a soufflé Fils. On s'était dit avant la rencontre qu'il fallait que je croie en ma victoire. » Tombé ensuite contre Alexander Zverev, vainqueur du tournoi, le protégé de Laurent Raymond fait une entrée fracassante dans le top 50. Le Fils prodigue.
La polémique du mois : Amarissa Toth
Née avant le fair-play. Amarissa Toth s'est tristement illustrée à Budapest en effaçant une balle contestée par Zhang Shuai. Les deux joueuses étaient alors à 5-5 dans la première manche et la Chinoise a abandonné dans la foulée, dépitée. « Je n'ai pas compris pourquoi elle en a fait tout un plat, pourquoi elle a voulu passer outre la décision du juge », s’est contentée de répondre la Hongroise, qui a célébré sa « victoire » comme si de rien n’était au moment de l’annonce de l’abandon de son adversaire. De nombreuses joueuses ont apporté leur soutien à Zhang et dénoncé le comportement antisportif de Toth, de Victoria Azarenka à Ons Jabeur, en passant par Caroline Garcia et Daria Kasatkina. « Zhang est la joueuse la plus sympa du circuit. Cette Toth devrait être suspendue », a carrément tweeté Maria Sakkari. Le karma - enfin, surtout Kateryna Baindl - s’est occupé de la Hongroise en la mettant dehors dès le tour suivant.
Le come-back du mois : Kevin Anderson
La retraite ? Très peu pour lui ! Alors qu’il avait annoncé la fin de sa carrière sportive en mai 2022, Kevin Anderson (37 ans) est revenu aux affaires à Newport. Le Sud-Africain a dérouillé Gabriel Diallo (6-3, 6-2) et écarté Gijs Brouwer (6-3, 7-6 [6]), avant de tomber contre Ugo Humbert en quarts (2-6, 4-6). « Lorsque j'ai pris ma retraite, j’avais beaucoup de douleurs physiques. C’était aussi très dur émotionnellement et mentalement, je sentais que je devais arrêter, a-t-il confié sur le site de l’ATP. Il y a quelques mois, j'ai recommencé à frapper la balle et j'ai vraiment apprécié. Mon corps se sentait beaucoup mieux et ça m'a donné envie de me challenger à nouveau. » Ça tombe bien, le tournoi de Washington vient de lui offrir une invitation.
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