Julien Benneteau et ses démons

30 sept. 2013 à 18:30:52

La carrière d'un joueur de tennis ne se mesure pas uniquement à l'aune de ses gains. Certes, c'est un détail difficilement négligeable, mais le joueur de tennis, avant d'être un comptable, est un compétiteur pour lequel ce qui compte avant tout, c'est la gagne. 

Prenons l'exemple d'Andy Murray, qui s'est fait opéré du dos la semaine dernière. A son réveil, ses premiers mots furent  : « est-ce que j'ai gagné  ? ». Il faisait bien référence au résultat de l'opération, et voulait savoir si l'intervention avait été un succès.

Traverser une carrière sans jamais remporter de titre en simple, pour un compétiteur de haut niveau, c'est une réelle souffrance. C'est comme un avant centre qui ne marquerait pas de but. Evidemment,  beaucoup de joueurs de tennis n'ont jamais remporté de tournoi et n'en remporteront jamais. Mais c'est simplement qu'ils n'ont pas le niveau pour atteindre une finale. Ce qui est loin d'être le cas de Julien Benneteau. Ce joueur brillant, qui a disputé 9 finales, en a perdu autant. 

Qu'est-ce qui arrive donc à Benneteau pour que le sort s'acharne comme ça contre lui  ? 

La faute à l'adversaire  ? Pas vraiment, puisque sur les 9 finales disputées, le classement moyen de ses adversaires était de 46e mondial. Aucun d'entre eux ne figuraient dans le top 10 au moment de leur victoire sur Julien. Le joueur le plus fort qu'il ait eu à affronter en finale était Juan Monaco, l'an passé, à Kuala Lumpur. Pour le reste, personne dans le top 20. Pas de Nadal, de Federer ou de Djokovic qui expliqueraient ces finales perdues.

Serait-ce psychologique  ?

« Même si chaque finale était différente, il y a clairement un problème  », analyse lui-même Benneteau, qui sait qu'il est aujourd'hui rattrapé par ses démons dès qu'il met le pied en finale. Autre petit signe de faiblesse psychologique chez Benneteau  : il ne supporte pas de perdre le premier set d'un match. C'est simple, cette saison, lorsqu'il a perdu le premier set, il n'a remporté le match qu'une fois sur 16. A titre de comparaison, Rafael Nadal a totalisé 9 victoires (et 2 défaites) tout en  concédant la première manche. En 2013, Benneteau n'a remporté que 3 matchs sur 12 lorsque le match se décidait dans le dernier set (3e ou 5e pour les Grands Chelems).

Sans vouloir jouer «  the Mentalist  », il y a quand même des signes qui ne trompent pas. Julien Benneteau est un joueur talentueux, capable de réussir tous les coups du tennis. C'est un excellent joueur de double, discipline dans laquelle il a d'ailleurs remporté de nombreux titres (8 titres, 5 finales). Mais lorsqu'il est seul sur le court, tout devient plus compliqué. La bonne nouvelle, c'est qu'il n'est jamais trop tard pour se mettre à gagner. Pour cela, il n'a qu'à prendre quelques tuyaux auprès de son bon pote Nico Mahut, qui n'a ouvert son compteur que cette année, au bel âge de 31 ans, comme Julien....

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