Van Assche, après sa première victoire en Grand Chelem : “Maintenant, je vise beaucoup plus loin”

30 mai 2023 à 12:21:53 | par Mathieu Canac

Vainqueur face à Marco Cecchinato, 72e mondial, au premier tour de Roland-Garros, Luca Van Assche continue de passer les étapes à un rythme soutenu pour son jeune âge.

Il n’est sans doute pas du genre à tremper sa main dans l’eau puis de se tapoter le cou. Le rituel des plus prudents d’entre nous avant la baignade ; de ceux qui seraient capable de mettre un casque pour faire du vélo d’appartement. Avant de sauter dans le grand bain, Luca Van Assche, n’a pas besoin de se mouiller la nuque. Parce qu’il s’adapte très vite. Pour son premier match dans le tableau principal de Roland-Garros, le Français de 19 ans, membre de la Team BNP Paribas Jeunes Talents, a totalement submergé Marco Cecchinato, demi-finaliste de l’édition 2018. Victoire 6-1, 6-1, 6-3 en 1h58, sur le court 14 toujours animé d’un public prêt à encourager jusqu’à s’en mettre mains et cordes vocales en charpie.

C’est mon premier tableau final à Roland, c’est une situation qui engendre toujours un peu de pression, a-t-il déclaré suite à son succès impressionnant de maîtrise, notamment côté revers, bouclé avec 22 points gagnants pour seulement 16 fautes directes d’après les statistiques officielles du tournoi. J’ai plutôt bien débuté le match, aussi grâce à l’aide du public. C’est toujours plus facile pour nous, Français, à Roland-Garros. On nous pousse du début à la fin. C’était super cool pour moi de jouer devant eux. J’ai réussi à me libérer, et j’ai fait un très bon match.” Un soutien qu’il a pu sentir avant même les premiers échanges, en étant accompagné par des “LUCA ! LUCA !” tonitruants à son entrée sur le terrain.

“J’étais un peu stressé, mais le public m’a tout de suite mis à l’aise” - Luca Van Assche

J’étais un peu stressé de disputer mon premier Roland, a-t-il reconnu devant les journalistes. Mais, dès le début, je me suis senti super à l’aise avec eux (le public). Petit à petit, j’ai pu me libérer, et de plus en plus. Entendre le public qui chante derrière toi pendant la rencontre, ça donne des frissons.” Après sa défaite 7-6³, 6-0, 6-3 contre Cameron Norrie au premier tour de l’Open d’Australie en début d’année, “LVA” n’a donc eu besoin que d’une tentative supplémentaire pour ouvrir son compteur en Grand Chelem. Il ne luifaut généralement pas beaucoup plus d’essais pour avancer. Vainqueur de Roland-Garros juniors en 2021, il nous a habitués à franchir les étapes assez rapidement. Au point d’être désormais l’un des deux seuls membres du top 100 âgés de moins de 20 ans ; le second étant le compère Arthur Fils, 63e.

Depuis le début de l’année, il s’est passé beaucoup de choses, s’est-il exprimé. J’aurais préféré gagner un match en Australie, mais ça n’a pas été le cas. Je voulais vraiment gagner mon premier match en Grand Chelem dans ce Roland. C’est chose faite. Maintenant, je vise beaucoup plus loin.” Un an en arrière, Van Assche était 380e mondial. En débutant l’année 2023, il figurait au 139e rang du classement ATP. Vainqueur de trois tournois sur le circuit Challenger - Maia en décembre, Pau en mars, Sanremo en avril - le voilà désormais bien installé dans le top 100. “Est-ce que ma progression est normale ? Je ne sais pas trop, a-t-il répondu dans des propos relayés par Eurosport. Il n’y en a pas beaucoup qui ont la même, je pense.

“Je ne me mets pas de limite, je prends vraiment les choses comme elles viennent” - Luca Van Assche

La mienne est très, très rapide par rapport à la plupart des joueurs, a-t-il ajouté. Mais compte tenu de tout le travail que je fais depuis des années, je trouve ça assez normal. Parfois, je me dis qu’il y a un an j’étais 300 ou 400e mondial, là, je suis 80 (82e, pour être précis), c’est cool ! Je ne me mets pas de limite, je prends vraiment les choses comme elles viennent.” Et ce qui vient pour le jeune homme de 1,78 m aux jambes semblant tourner plus vite que les hélices d’un aéronef, c’est Alejandro Davidovich Fokina. Face au tombeur de Fils - succès 6-1, 4-6, 6-3, 6-3 lundi -, Van Assche ne part pas dans l’inconnu. Début avril au deuxième tour de l’ATP 250 d’Estoril, où il a remporté son premier match sur le circuit principal, il avait affronté l’Espagnol.

Battu 6-3, 7-5, il s’était tout de même procuré une balle de deuxième set, sur le service adverse. “Oui, je peux toujours demander à Arthur (Fils) comment il (Alejandro Davidovich Fokina) a joué aujourd’hui (lundi), mais je le connais déjà, a-t-il rappelé en conférence de presse. À Estoril, c’était un super match. Je pense que je vais en reparler avec mes entraîneurs. Je sais exactement comme il joue. Savoir que j’ai pu rivaliser avec lui, ça donne de la confiance. Je vais bien me préparer.” Tout en pouvant très certainement compter, de nouveau, sur un public en ébullition. Même si son adversaire, pour y faire face, n’aura pas besoin de se mouiller la nuque : il a connu cette ambiance dingue, digne des grandes années de la Coupe Davis, face à Arthur Fils sur le Simonne-Mathieu. En étant hué dès l’échauffement.

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