Ainsi s'achève le Moselle Open, avec un 11e titre pour Gilles Simon. Mais ainsi s'achève peut-être vraiment le Moselle Open et ce, pour toujours.
C'est en 1980 que le tournoi voit le jour. Il est alors disputé un an sur deux, mais quitte la scène très rapidement, après seulement 4 éditions. L'explosion de l'usine AZF le 21 septembre 2001 accélère la disparition du Grand Prix de Toulouse. Le créneau dans le calendrier ATP est repris par le tournoi de Metz, qui renaît de ses cendres après 15 ans de sommeil.
Arnaud Clément est le premier à ajouter son nom à un palmarès sur lequel figure aujourd'hui Tsonga mais aussi Simon, Ljubicic, Tursunov, Robredo, Monfils et même un certain … Novak Djokovic.
Mais les grands noms ne suffisent pas à faire vivre un tournoi. L'effet peut même être inverse. Un tournoi comme le Moselle Open par exemple ne peut pas imaginer avoir des grands (Nadal ou Federer) qui demandent près d'un million de dollars de garantie.
La réalité de ces « petits » tournois, c'est qu'ils sont tributaire des partenaires privés et publics. Sans eux, ils ne peuvent pas vivre. Mais ça ne s'arrête pas là. Lionel Maltèse, professeur associé au Kedge Business School et consultant dans le tennis depuis près de 15 ans, explique : « Dans ce type de tournois, les partenaires privés ne peuvent engager plus de 250 000 euros et ils le font souvent avec l'espoir, avoué ou non, de récupérer ensuite des marchés publics. Car le gros du budget provient des collectivités publiques. Il faut les charmer et non pas les attaquer ».
Les collectivités publiques mosellanes doivent trouver qu'Yvon Gerard, manager du tournoi, manque sacrément de charme quand il déclare : « Il est insupportable que la Ville de Metz dise nous soutenir alors qu’elle ne met que 4 % ».
L'autre grand problème auquel est confronté le tournoi est son outil de travail, Metz Expo, le parc des expositions de Metz Métropole. Maltèse analyse : « Le tournoi est trop axé vers les partenaires. Ils sont importants, évidemment, mais il ne faut pas pour autant déshabiller le côté sportif. Il faut avoir un beau village, mais il faut aussi avoir un beau court avec des spectateurs, des écrans géants. C'est un événement sportif avant d'être un événement économique ».
Pour finir, il faut bien admettre que l'actualité sportive n'a pas été très favorable au tournoi de Metz avec la France qui bat enfin l'Espagne et enchaîne par un titre de champion d'Europe de basket et PSG-Monaco en match phare de Ligue 1. Autant dire que la presse sportive, aujourd'hui, a été obligée de hiérarchiser l'actu.
Y aura-t-il une édition 2014 du Moselle Open ? Souhaitons-le, même si on ne peut s'empêcher de s'interroger sur le choix d'un court gris et d'un tour de court noir... Un peu funeste non ?