Le MVP du mois
Elle est vraiment… Elle est vraiment… ELLE EST VRAIMENT PHÉNOMÉNALE ! Caroline Garcia a écrit une glorieuse page du tennis français en s’offrant le Masters disputé à Fort Worth, dans le Texas. Plus solide que Coco Gauff (6-4, 6-3) et Daria Kasatkina (4-6, 6-1, 7-6 [5]) lors de la phase de groupes, elle a ensuite écœuré Maria Sakkari en demi-finales (6-3, 6-2). Avant de remettre le couvert en finale face à Aryna Sabalenka, qui n’a pas réussi à se procurer la moindre balle de break (7-6 [4], 6-4). Garcia n’est que la deuxième Française à remporter le tournoi des cheffes, après Amélie Mauresmo en 2005. « J'avais tellement de messages que mon WhatsApp a planté pendant deux jours », confiait-elle en riant à L’Equipe. L’as des aces - 394 sur le circuit cette année, plus que n’importe qui - a terminé sa saison quatre jours plus tard sur une nouvelle victoire, contre Lesley Kerkhove (6-2, 6-3), pour acter le maintien des Bleues parmi l'élite de la Billie Jean King Cup. Le point final d’un exercice où l’intéressée a connu « des nuits blanches, des crises de boulimie », des pleurs, des souffrances, puis une renaissance avec un sacre à Roland-Garros en double, quatre titres individuels et une demi-finale à l’US Open. 79e mondiale fin mai, la Lyonnaise, aujourd’hui 4e, peut même viser la première place du classement WTA au regard du faible nombre de points qu'elle devra défendre d'ici au printemps. L'as de trèfle qui pique ton cœur, Caroline.
L’adieu du mois
Chaque sortie de Gilles Simon à Bercy pouvait être sa dernière. Et le Niçois était d'humeur à jouer les prolongations. Gillou a fait honneur à sa wild-card, comme à Roland-Garros au printemps, poussé par le public parisien. Le tirage au sort avait pourtant placé sur sa route l’une de ses bêtes noires les plus féroces, Andy Murray. Et l’Ecossais a bien failli tenir sa réputation en menant 6-4, 5-3… « Ça fait 1-0, puis 2-0, 3-0 pour lui, il n'y a pas d'espace, il me casse les couilles... Je me disais : "Il va vraiment me gâcher ma carrière jusqu'au bout !" », souriait l’ex-numéro 6 mondial après coup. Vainqueur au forceps (4-6, 7-5, 6-3), Gillou a enchaîné contre Taylor Fritz (7-5, 5-7, 6-4), demi-finaliste du Masters deux semaines plus tard (excusez du peu). « Vidé », il s'est arrêté au troisième tour contre Felix Auger-Aliassime (6-1, 6-3), au terme de son 898e match sur le circuit principal. Le dernier acte d’une carrière remarquable, marquée par 14 titres ATP, deux finales de Masters 1000, quatre participations aux Jeux Olympiques et un sacre en Coupe Davis. « Le poulet - riz blanc d'avant match ne va pas me manquer », glissait-il à L’Equipe. Gillou, en revanche, va sacrément nous manquer.
L’équipe du mois
La Suisse ne remportera certainement pas la Coupe du monde de foot, mais son drapeau a déjà été hissé sur le toit du monde le 13 novembre. Jil Teichmann, Viktorija Golubic et Belinda Bencic ont régné en maîtres dans l'Emirates Arena de Glasgow. L'Italie, le Canada, la République Tchèque et l’Australie sont tous passés à la moulinette. Le trio helvète a d’ailleurs remporté toutes ses rencontres dans cette semaine marathon, à l'exception d'un double qui comptait pour du beurre contre la paire canadienne Dabrowski/Fernandez. C’est donc très logiquement que les Suissesses ont enfin pu inscrire leur nom au palmarès de la Billie Jean King Cup. Et remettre au goût du jour la célébration « Fedrinka ».
L’outsider du mois
Hubert Hurkacz (10e), Rublev (9e), Carlos Alcaraz (1er), Félix Auger-Aliassime (8e) et Novak Djokovic (7e). Tous sont tombés la même semaine, à Bercy, face à Holger Rune. Le Danois s’est payé le luxe de remporter le tournoi en ne laissant que deux sets en route : un au premier tour contre Stan Wawrinka, un autre en finale contre le Djoker. Une perf’ accomplie à 19 ans et six mois, ce qui en fait le quatrième plus jeune vainqueur d’un Masters 1000 - derrière Michael Chang, Rafael Nadal et Carlos Alcaraz, titrés avant leur 19e anniversaire. On fire cet automne avec 19 victoires en 21 matchs, et passé de la 103e à la 10e place mondiale en seulement onze mois, Rune a même arraché un ticket pour le Masters en tant que remplaçant. Holg my beer !
L’habitué du mois
Passé tout près d'un septième titre à Bercy, Novak Djokovic a fini sa saison sur une note plus douce à Turin. Le Serbe a bataillé, mais il a dominé Stefanos Tsitsipas, Andrey Rublev, Daniil Medvedev, Taylor Fritz et enfin Casper Ruud pour s’offrir le 91e titre de sa carrière et une sixième édition du Tournoi des Maîtres (2008, 2012, 2013, 2014, 2015, 2022), égalant ainsi le record de Roger Federer. « Dans ma tête, je me vois toujours comme le meilleur joueur du monde », glissait-il dans la foulée. Et si le Djoker est devenu le plus vieux vainqueur du Masters, à 35 ans et cinq mois, il ne prévoit pas de lever le pied. See you in Australia.
Le « NextGen » du mois
Dominic Stricker se serait vu prof, mais il est devenu tennisman. Ça ne l’a pas empêché de donner quelques leçons au Masters NextGen. Arrivé à Milan dans la peau du septième homme au classement (sur huit participants), le Bernois a déjoué les pronostics en sortant invaincu d’un groupe composé de Lorenzo Musetti (23e), Jack Draper (45e) et Chun-hsin Tseng (90e), trois hommes nettement plus hauts au ranking. S'il a buté sur Jiří Lehečka en demi-finales, le gaucher de 20 ans a atteint son meilleur classement ATP dans la foulée, à la 111e place. Vainqueur de Roland-Garros chez les juniors en 2020 et de deux tournois Challenger cette année, la pépite suit tranquillement les pas de son idole Roger Federer, avec qui il a déjà pu s’entraîner plusieurs fois, à Dubaï. Counter-Stricker.
Le musicien du mois
On a l’habitude du fameux « popopopopopopopololo » dans les tribunes. Moins de la trompette, mais ça marche aussi. Un supporter s’est fait remarquer de la sorte lors du match de Billie Jean King Cup entre la Grande-Bretagne et le Kazakhstan. Avec le sens du timing, pour troller la double faute de Yulia Putintseva. « LA MUSIIIIQUEEEE !!!!! OUI, LA MUSIIIIQUEEE !!!!! »
La bonne résolution du mois
L’organisation du Challenger de Matsuyama n’est pas prête d’oublier Benoît Paire. L’Avignonnais a totalement dégoupillé au premier tour face à l'Australien Dane Sweeny. Comme à son habitude, il a évacué sa frustration en lançant des insultes. Après quoi il s’est lui-même puni en faisant des lignes sur Twitter, promettant de ne plus dire de mots aussi vilains. Peut-être le signe que l’ancien 18e mondial, descendu au 179e rang, est sur la bonne voie. « Quand physiquement je suis bien et que mentalement je suis motivé, je sens que je peux vraiment faire encore de belles choses, a-t-il écrit sur Instagram. Je vais bien me préparer pour la saison 2023 pour retrouver un classement correct et jouer les tournois qui me font rêver ! Cette année m’a beaucoup appris. » Le Beno-lais nouveau est arrivé.
Le morbac du mois
Engagé sur le Challenge de Knoxville, Stefan Kozlov avait la niaque. Peut-être parce qu’il devait défendre un paquet de points cette semaine-là. Sa volonté et sa détermination n’ont pas suffi face à Enzo Couacaud, mais l’Américain a eu le mérite de se battre jusqu’au bout. Illustration avec ce point joué sans l’une de ses chaussures. Sa basket l’a abandonné après une demi-volée, mais ça ne l'a pas empêché de tenir l'échange, et même de reprendre l'ascendant sur son adversaire. Le point a malheureusement été perdu, comme le match (6-3, 7-5). On applaudit quand même.