TOP 10 : LE 3EME HOMME

9 mai 2013 à 00:00:00

TOP 10 : LE 3EME HOMME
Contrairement au football, au rugby ou au basket-ball, le tennis est un sport feutré où, la grande majorité du temps, on demande au public de faire silence. Mais parfois il refuse et dégoupille complètement. Entre peau de bananes, pièces de monnaie

Contrairement au football, au rugby ou au basket-ball, le tennis est un sport feutré où, la grande majorité du temps, on demande au public de faire silence. Mais parfois il refuse et dégoupille complètement. Entre peau de bananes, pièces de monnaie et paris sportifs, voici dix histoires complètement folles.  

 

1/ Monica Seles poignardée

« Souvent, quand tu vois quelqu’un courir vers toi, tu te dis : ‘Oh celui-là veut un autographe’. Mais maintenant on se demande toutes : ‘Oh mon Dieu, il tient peut-être un couteau quelque part.’ » Comme toute la planète tennis, Martina Navratilova est choquée. Lors de son quart de finale à Hambourg en 1993, Monica Seles s’est fait poignarder dans le dos lors d’un changement de côté. L’agresseur ? Günter Parche, un ouvrier au chômage de 38 ans, qui se présente comme un grand fan de Steffi Graf. Décrit comme « confus et déséquilibré », il sera acquitté des accusations de tentative de meurtre et condamné à deux ans de prison, assortis de l’obligation de suivre des soins psychologiques. Jugement trop clément ? Toujours est-il que Parche a obtenu ce qu’il voulait : Graff remporte Roland-Garros un mois après ce drame, et redevient numéro une mondial.

 

 

2/ Giflée par une supportrice

Volubile, orgueilleux et roublard, Jeff Tarango fait partie de cette dernière génération de joueur sans limite, provoquant autant le rire que l’agacement. Exemple : en 1994, l’Américain ose montrer ses fesses au public japonais après avoir perdu un point épique contre Michael Chang. Un an plus tard, au troisième tour de Wimbledon, Jeff poursuit en insultant le public d’un traditionnel « Oh, shut up ! » pour trois malheureux sifflets. Point de pénalité. Furieux de la décision de l’arbitre, Tarango lâche alors ses balles, prend ses affaires et quitte le court. « Vous êtes l’arbitre le plus corrompu du circuit ! Tout le monde le sait », glisse-t-il sur le chemin à Bruno Rebeuh. Quelques minutes plus tard, celui-ci se fait même gifler par une supportrice de l’Américain. « Ce type méritait une bonne leçon, explique l’assaillante qui n’est autre que…l’épouse du joueur. Si Jeff avait fait ce que j’ai fait, il aurait été exclu du tennis à tout jamais. Donc c’était à moi d’agir ».

 

 

3/ Le bizutage de Martina Hingis

Entre le public de Roland-Garros et Martina Hingis, quelque chose n’est jamais vraiment passée. Peut-être son assurance précoce, flirtant parfois avec l’arrogance. « Qu’est-ce que je peux encore améliorer dans mon jeu ? Cela me fait presque peur », lâche-t-elle ainsi sans gêne en 1999. Cette année-là, lors de sa finale porte d’Auteuil face à Steffi Graf, la Suissesse va payer le prix de ses grandes tirades et subir les foudres de la foule parisienne, totalement acquise à la cause de la joueuse allemande. Au deuxième set, persuadée que l’une de ses balles est bonne, elle part vérifier elle-même. Cet écart de conduite, interdit par le règlement, lui vaut de se faire huer et insulter, mais aussi applaudir à chacune de ses fautes. Martina craque mentalement. Défaite inévitable. « Ne t’inquiètes pas, tu as le temps », glisse Steffi à l’oreille de la jeune joueuse de 19 ans, en pleurs lors de la remise des trophées. Dernière cruauté d’un après-midi de chien…

 

 

4/ Henri Leconte, le mal-aimé

Anglais, Allemands, Suédois et même les Américains : Henri Leconte a toujours été adulé par le public étranger durant sa carrière professionnelle. Ses supporters français, aussi, aimaient sa douce folie, sa technique si particulière et son amour communicatif pour le tennis. Mais quand le jeu n’était pas au rendez-vous, l’amour pouvait aisément se transformer en haine. Classique. Classique comme cette finale perdue face à Mats Wilander à Roland-Garros en 1988. Au micro, lors de la remise des trophées, « Riton » s’énerve sous les sifflets du public parisien : « Bon maintenant, j’espère que vous avez compris mon jeu… Un jeu difficile ! ».

 

 

5/ « Pire que les Français, les Parisiens »

Même à son apogée, Rafael Nadal n’a jamais fait l’unanimité auprès du public de Roland-Garros. Trop clean, trop agressif ou trop fort, tout est bon pour ne pas pester contre le Majorquin. Sa première participation porte d’Auteuil en 2005 fut même un bizutage pénible. Pour une légère contestation auprès de l’arbitre, l’Espagnol se fait lyncher comme jamais lors d’un match de quatrième tour face à Sébastien Grosjean. Les huées sont si intenses que l’arbitre doit interrompre la rencontre pendant sept minutes. En 2011, les spectateurs du court Suzanne Lenglen conspuent même « El Matador » à distance, lorsque le score de son match contre Isner sur le Philippe Chatrier apparaît sur le tableau d’affichage. Siffler un joueur que l’on ne voit pas jouer : un concept made in France. Toni Nadal de préciser : « Il y a un seul type de supporter pire que les Français, ce sont les Parisiens ».  

 

6/ Les pièces de monnaies du public italien

Dans les années 1970, quand Adriano Panatta apparait sur le Central du Foro Italico, à Rome, il y a comme une ambiance de terreur, une folie presque cocardière. A l’ombre des statues en marbre construites sous Mussolini, les spectateurs italiens mettent une telle pression aux arbitres et aux adversaires de leur champion que l’ambiance devient irrespirable. En 1978, l’Espagnol José Higueras quitte le court pour avoir reçu des bouteilles de bière lors d’un de ses jeux de service. Scandalisé, l’arbitre fait de même. « Moi aussi j’ai joué Panatta sur le Central du Foro Italico, écrit Bill Scanlon dans son livre Bad news for McEnroe. J’ai perdu. Ça me paraissait la meilleure chose à faire ». Un seul parviendra à maitriser ses nerfs, et corriger Adriano sur ses terres : Björn Borg. L’homme le plus calme au monde, même lorsque le public le prend pour une fontaine de Trevi : « Le public me lançait des pièces sur le court. J’en ai reçues deux au visage, qui m’ont fait très mal. Je me suis mis à courir un peu partout pour récupérer les pièces et je les ai fourrées dans ma poche, ce qui a beaucoup fait rire ».

 

 

7/ Menaces de mort

Si le public paraguayen a terrorisé les années 1980, c’est bien l’assistance brésilienne qui hypnotisa les joueurs étrangers la décennie suivante. En 1996, lors d’un banal match de barrages de Coupe Davis par PNB Paribas à Sao Paulo, des spectateurs tentent d’éblouir les joueurs autrichiens avec des petits miroirs tournés vers le soleil. Disqualification. « C’est la pire ambiance que je n’ai jamais vue, analyse le journaliste Herman Fuchs, Je ne sais pas où cela aurait pu mener si la rencontre avait continué ». Même lieu, un peu plus tôt, en 1987, Thomas Muster et Udo Plamberger n’ont même pas souhaité terminer leur match de double par peur de « se faire tuer ». Jusqu’ici, jamais une équipe n’avait encore quitté le court en pleine rencontre pour des mesures de sécurité. Disqualification.

 

8/ Faux supporters, vrais joueurs

US Open 1981, Martina Navratilova affronte Chris Evert. Un superbe match, malheureusement interrompu lorsque le service d’ordre évacue deux supporters de l’Américaine, qui vocifèrent sur tous les services de Navratilova. De vrais fans ? Non, les deux énergumènes sont en réalité de gros accros aux paris sportifs qui ont misé toute leur économie sur la victoire d’Evert. Malheureusement pour eux, leur pouliche s’incline en trois sets. Résultats des courses : 250 dollars d’amende et une journée en garde à vue. Dur.

 

9/ Belle toute nue

Contrairement au football, au rugby ou même au golf, le phénomène streaker (exhibitionniste apparaissant nu en public, généralement lors d'un événement sportif, ndlr) n’est pas vraiment arrivé jusqu’au tennis. Une jolie demoiselle blonde, arborant un tablier de cuisine blanc et pas grand-chose d’autre, s’est néanmoins essayée à la chose en finale de Wimbledon 1996, lors de la photo officielle entre Richard Krajicek et MaliVai Washington. « Elle m’a plutôt énervée à vrai dire. Et puis elle m’a souri… », note émoustillé l’Américain. Commentateur pour la NBC, l’inévitable John McEnroe approuve cette démarche osée. « Nous avons besoin d’une rediffusion sous tous les angles possibles », dit-il à l’antenne. Son partenaire lui rappelle que Wimbledon est « un spectacle familial ». Avant que Big Mac ne conclut : « Tu parles, ma famille va adorer ! ».

 

10/ Crachat, nazi et envahissement du court

Deuxième tour de l’US Open 1976. Jeu, set et match. Après une dernière volée gagnante d’Ilie Nastase, photographes, journalistes, femmes, enfants et supporters envahissent le court central de Forest Hills. Le public rêve de partager la joie du vainqueur sauf qu’il a le droit à un combat de boxe. Nastase et son adversaire, l’Allemand Hans-Jürgen Pohmann, veulent en venir aux mains. Pourquoi ? Dans un état de tension extrême, chauffé par un soleil de plomb, le Roumain n’a pas apprécié que Pohmann reçoivent trois fois les soins du médecin sur le court. En guise de poignée de main, Nastase crache alors au visage de l’Allemand et insulte l’arbitre. Le public le siffle. « Ce n’est pas un être humain, c’est une bête », lâche Pohmann qui écope, en prime, d’un « espèce de salaud, t’es un nazi » dans les vestiaires. Conspué, Nastase sera finalement accueilli en messie trois ans plus tard. Le public est comme ça, selon Ion Tiriac : « Un jour, il siffle Nastase parce qu’il est nerveux sur le court. Le lendemain, il fait un truc qu’il est le seul à savoir faire, et tout le monde oublie ».

 

Par Victor le Grand, avec Julien Pichené

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