Le Hall of Fame de mai

31 mai 2022 à 06:00:00 | par Florian Cadu

Le Hall of Fame de mai
Jo-Wilfried Tsonga
Des Espagnols éblouissants, des Français éclatants, un Roland-Garros en fête : l'été n'est pas encore arrivé, mais les lunettes de soleil étaient déjà de sortie en ce joli mois de mai. Retour sur les moments forts de la dernière trentaine.

Le MVP du mois : Carlos Alcaraz (encore et toujours)

Le gosse d'El Palmar ne s'arrête plus de grandir et va rapidement devoir s'acheter une nouvelle armoire à trophées. Après son premier succès en Masters 1000 à Miami fin mars, Carlos Alcaraz s'est en effet offert celui de Madrid début mai en dominant successivement Novak Djokovic, Rafael Nadal et Alexander Zverev. Oui, rien que ça. Résultat : voilà l'Espagnol désormais 6e au classement ATP et nouveau membre du clan des favoris pour les prochains tournois du Grand Chelem. À commencer à Roland-Garros, que le protégé de Juan Carlos Ferrero a attaqué pied au plancher malgré une grosse frayeur au deuxième tour face à Albert Ramos-Vinolas, où il a dû sauver une balle de match contre sa pomme. Ce n'est qu'un début... mais jusqu'où cette histoire ira-t-elle ?  

La (gentille) colère du mois : Coco Gauff

« Je suis choquée parce qu’après chaque match, je lui dis : “Contente-toi d’applaudir, ne me dis rien.” Je ne peux pas contrôler ce qu’il fait ! Depuis que j’ai huit ans, je lui dis de ne pas me parler pendant les matchs et de se contenter d’applaudir. » Lors de son entrée en lice à Roland-Garros face à Rebecca Marino, Coco Gauff, avertie au cours de la rencontre pour coaching, a dû s'expliquer sur le comportement de son père. Un paternel trop bavard, que l'Américaine tente de canaliser chaque semaine, ce qu'elle a expliqué avec le sourire en conférence de presse : « Au final, l'arbitre faisait juste son boulot. Je fais le mien en tant que joueuse, en défendant mon intégrité. Donc c’était plutôt drôle pour moi, parce que j’ai eu tellement de conversations avec mon père où je lui dis, même lorsque le coaching est autorisé, de ne rien dire. » Oups.

 

Les larmes du mois : Jo-Wilfried Tsonga

Un ultime service, une émotion de tous les instants, de l'eau sur les joues qui ne tombent pas du ciel... À l'occasion du premier tour des Internationaux de France, Jo-Wilfried Tsonga, 37 ans, a pris sa retraite et donné des frissons à tous les amoureux du tennis qui l'ont observé taper la balle pendant près de 18 ans. Avant de partir, malgré un corps au bord de la rupture, le Français s'est offert un dernier énorme combat contre Casper Ruud, ce qui valait bien un immense hommage en présence de ses potes mousquetaires et de ses proches. Ciao héros. 

 

L’exploit du mois : Gilles Simon

Lui aussi va prendre sa retraite prochainement et lui aussi a disputé sa dernière rencontre à Roland-Garros. Reste que face à Pablo Carreno Busta, Gilles Simon s'est gavé de l'énergie des tribunes et a réussi l'exploit de venir à bout de son adversaire en pleine nuit pour continuer encore un peu plus une aventure qui a finalement pris fin au troisième tour face à Marin Cilic. On retiendra malgré tout les images de cet exploit et les mots de Simon : « C'est incroyable, c’est une victoire très inattendue. Quand on affronte un joueur comme Pablo, au niveau du jeu, il n'y a pas beaucoup de solutions : il est solide, il fait tout bien… Ce n’est pas comme si on avait quelque chose à quoi se raccrocher tactiquement. On sait qu'il va être plus en forme et qu'il va tenir plus longtemps, donc quand je rentre sur le terrain, je ne me dis pas que je vais gagner en cinq sets à une heure du matin… Et pourtant, c'est ce qu'il s'est passé ! C'était vraiment une ambiance incroyable, dès le début. Quand Pablo me roule dessus au troisième et au quatrième ou au début du cinquième, les supporters sont là. Le moindre point que je gagne, ils se lèvent. Ils gueulent, ils chantent… Ils n'arrêtent pas ! Ils n'ont jamais arrêté, du premier au dernier point. Dès que tu regagnes un jeu, tu les sens repartir et ça te redonne un peu d'énergie. Ils ont été ultra importants, je les remercie. »  La réciproque est également valable.

 

La Française du mois : Léolia Jeanjean

C'est l'histoire d'une ancienne pépite, comparée à Martina Hingis lorsqu'elle n'était encore qu'une jeune adolescente, laissée sur le bord de la route par les blessures, devenue anonyme du grand circuit, qui vient de passer plusieurs jours assise sur un nuage. Léolia Jeanjean, 26 ans et 227e joueuse mondiale, a quitté ce Roland-Garros au troisième tour, battue par Irina-Camelia Begu, mais a gagné bien d'autres choses : « Ça a été un pur bonheur d'avoir pu vivree ce genre de moment. Là, c'est un peu dur de gérer la défaite, mais avec un peu de recul, j'ai vécu un moment génial, le meilleur de ma vie. » La Française, wild clard et qui était classée 1180e il y a encore quinze mois, va désormais changer de vie et entrer dans le top 150 au classement WTA, ce qui va plus permettre de reprendre une route qu'elle ne pensait plus pouvoir emprunter. C'est ce qu'on appelle une renaissance, une vraie.

 

La famille du mois : Djokovic, père et fils

Le saviez-vous ? Si Novak Djokovic n’est plus à présenter, son fils Stefan compte bien suivre le même chemin que son paternel. Et les espoirs sont permis, puisque le fiston a remporté son premier tournoi pendant que son père triomphait à Rome. « On a fait le Sunshine Double ! Il est vraiment, vraiment amoureux de ce sport. Il me montre des coups droits et des revers ou il me raconte comment il va se déplacer, en faisant du shadow tennis. Je peux voir la joie en lui, l'émotion pure et l'amour du jeu. S'il veut s'embarquer dans ce voyage, je suppose que je dois m'embarquer avec lui aussi. » Une reconversion comme entraîneur pour le Djoker ? Oui, mais seulement après être devenu le GOAT.

 

Le coup de pompe du mois : Ons Jabeur

Une superbe épopée à Madrid, une belle finale à Rome… et une énorme déception à Roland-Garros. Considérée comme l’une des favorites de l’épreuve, Ons Jabeur s'est prise les pieds dans le grand tapis ocre dès son arrivée à Paris et est repartie sans le moindre succès. « C'était difficile, a regretté la Tunisienne, incapable d’expliquer sa contre-performance contre Magda Linette. J'ai tout donné, mais elle était dans son élan sur le court. Elle ne m'a pas donné trop d'options, j'ai senti qu'elle avait réponse à tous mes coups et elle a très bien joué dans les moments importants. » Dur Jabeur.

 

La série du mois : Iga Swiatek

 31. Soit son nombre de victoires consécutives. Cinq. Soit son nombre de tournois remportés d’affilée. Onze. Soit son nombre de 6-0 infligés à ses pauvres victimes sur ces cinq épreuves. Sans oublier que toutes ces séries sont encore en cours. Mais qui pourra donc faire chuter l’imbattable Iga Swiatek, phénoménale ces derniers mois ? « Je sais qu'à un moment, je vais perdre de nouveau. Il faut que je sois prête à ce moment-là, car il y a beaucoup de joueuses qui peuvent déployer un excellent tennis et qui peuvent être très dangereuses, répond la principale intéressée, imperturbable à Roland. Moi, je veux me concentrer sur les mêmes choses que dans le passé. Même avant cette série de victoires consécutives, j'ai fait du bon travail en la matière. Je dois rester sereine, et me concentrer sur mes obligations. » Rester (se)reine, surtout.

 

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