Ça y est, une saison de plus pour moi, une saison de moins. Je ne suis pas sûre de repartir en 2013 mais contrairement à certains collègues, je suis encore là. Oui j'ai de la chance moi. Je n'ai pas fini dans les...
Ça y est, une saison de plus pour moi, une saison de moins. Je ne suis pas sûre de repartir en 2013 mais contrairement à certains collègues, je suis encore là. Oui j'ai de la chance moi. Je n'ai pas fini dans les mains d'un jeune fan au bord du court qui me réclamait à corps et a cri au joueur qui venait d'en finir avec moi.
Parlons-en, des joueurs et des joueuses justement. Comment peuvent-ils nous faire une chose pareille avec tous les services qu'on leur rend à longueur d'année ? Ils s'essuient sur nous et la plupart d'entre eux, entre chaque point maintenant. Certains se mouchent sur nous, d'autres nous mordent ! Zut à la fin ! Certains nous utilisent pour se cacher, d'autres se servent de nous comme d'une couverture quand ils ont froid. Et les survêtements alors, ils sont là pour quoi ? Le pire c'est quand le kiné ou le médecin entrent sur le court et que le joueur doit s'allonger par terre. Vous ne pensez tout de même pas qu'il va se mettre à même le sol ? Bien sûr que non. D'abord on nous pose par terre et ensuite le joueur vient nous écrabouiller !
Tant pis je vais en balancer un, même si ça peu me coûter ma place sur la chaise du juge de ligne au fond de court. Berdych vous connaissez ? Lui il m'irrite particulièrement. Déjà, il ne vient me voir que lorsqu'il a perdu un point ou alors si le point a été très long. Bref, il se sert de moi pour passer ses nerfs ou pour récupérer quand il est fatigué. Mais ce n'est pas le pire. Lorsqu'il en a fini avec moi, plutôt que de me rendre au gentil ramasseur qui tend la main et attend pour me reposer délicatement sur une horloge suisse bien chaude, il me jette par terre comme si j'étais une vielle serviette pourrie. Vous en conviendrez, ce n'est pas très sympa, ni pour moi ni pour le ramasseur.
« Travailler plus pour gagner plus ». La bonne blague. Avant le joueur ne faisait appel à nous qu'aux changements de côtés. Pendant les jeux, on restait tranquillement sur la chaise du joueur et on profitait du spectacle. Si on avait soif, on pouvait même boire un coup. Fini tout ça. Fini le bon temps. Aujourd'hui, le joueur ou la joueuse, mais plus souvent le joueur j'ai remarqué, nous emmène systématiquement en fond de court avec lui et entre chaque point. Boulot, boulot, boulot. On bosse 10 fois plus qu'avant, pour pas un centime de plus !
Alors je profite de cette tribune pour demander au SIPS (syndicat international pour la protection de la serviette) de lancer un préavis de grève pour la rentrée sportive de 2013. Nous n'acceptons pas de travailler autant sans rien gagner de plus. Nous ne sommes pas un trophée mais un outil de travail. Nous ne voulons plus être jetées dans le public en fin de match. Nous demandons que le mouchage dans la serviette soit punissable et pour finir, même si il est plutôt sympa, David Ferrer pourrait-il arrêter de nous porter avec les dents ?