Andrey, quelle semaine incroyable ! Tu repars avec les deux trophées. Commençons avec le simple et ta finale contre Félix. C’était un match très spectaculaire, avec beaucoup de balles de break, beaucoup de tension. Et à la fin dans les deux sets, tu fais la différence…
C’est vrai. Mais c’était comme une finale normale en fait ! Tout peut arriver dans une finale. L’un a de la chance, puis c’est l’autre qui en a. C’est vraiment ça qui est particulier et c’est ce que les spectateurs attendent. Aujourd’hui, il y a eu un vrai show, un super match que tout le monde a apprécié, des points spectaculaires. Dans les deux sets, on était vraiment très proches l’un de l’autre. Ça aurait pu pencher d’un côté comme de l’autre. La semaine dernière, en demie à Rotterdam, c’était Félix, mais aujourd’hui, ça a été moi ! J’ai juste eu un peu plus de chance.
J'ai joué de mieux en mieux et je finis avec le titre !
Cette semaine, tu as joué et battu trois Français (Gasquet, Pouille et Bonzi), dans un tournoi français ! Ils n’avaient rien à perdre contre toi et ont joué tous les trois un tennis incroyable. Tu as réussi à chaque fois à gagner en trois sets. Comment c’était mentalement ?
Ce n’était pas facile, évidemment ! En effet, eux n’avaient rien à prouver, mais juste à profiter du moment en étant devant leur public, à la maison. En particulier, le premier match face à Ritchie a été vraiment dur. Dans ma tête, je me suis dit que j’allais sûrement perdre, à un moment c’était impossible de penser que j’allais gagner. Comment, je ne sais pas, mais j’ai gagné ! C’était vraiment génial. Pour le match d’après, grâce à cette victoire, je pense que j’étais plus en confiance. Je me suis dit que si j’avais réussi une fois, je pouvais bien le faire deux fois, et puis encore et encore, match après match. J’ai joué de mieux en mieux et je finis avec le titre ! C’est le plus important pour moi. Je suis hyper heureux !
Il y a le gâteau – la victoire en simple – et la cerise sur le gâteau avec le titre en double ! Physiquement, qu’est-ce que cela représente de jouer deux tableaux en même temps et d’aller au bout des deux ?
Déjà, c’est génial ce que je ressens parce que je n’avais jamais fait ça de ma vie, remporter deux titres la même semaine ! Peut-être en juniors, mais jamais sur le circuit ATP. Ensuite, je suis super content pour Denys (Molchanov, son partenaire de double), parce qu’il n’avait jamais gagné de titre et je me disais que ce serait génial si on pouvait le faire pour qu’il gagne son premier titre ! Cela m’a fait aussi vraiment plaisir de l’aider à vivre ça.
Sois honnête, quand tu es sorti de la cérémonie de remise de trophée du simple, est-ce que c’était dur de te dire que tu devais y retourner ?
D’accord, je vais essayer d’être honnête ! Physiquement, ok, c’était un peu dur parce que j’étais fatigué. Mais mentalement, ce n’était pas si dur. Et puis Denys ne s’attendait pas à être en finale, alors on avait déjà fait plus que prévu. J’étais donc vraiment relax. Il y a eu des moments un peu chauds dans le double, où je sentais un coup de fatigue. Mais je savais qu’on ne pouvait pas faire plus que ce qu’on faisait. Donc tout ce qui arrivait était du bonus, comme un cadeau ! Et on a gagné.
Pour conclure, il y a eu Kafelnikov, Khachanov, Medvedev et maintenant Rublev, quatre Russes qui ont gagné l’Open 13 Provence. Es-tu fier de faire partie de cette liste de joueurs ?
Bien sûr ! C’est super de savoir que quatre joueurs russes ont gagné ce trophée. Mais pour moi, que je sois le premier, le deuxième ou peu importe combien, je suis avant tout très fier de moi-même ! Parce que gagner un trophée est toujours fabuleux. C’est quelque chose qui n’arrive pas souvent. Normalement, on perd chaque semaine, c’est donc toujours un sentiment à part de remporter un titre.