Qu’ont en commun Carlos Alcaraz, Cori Gauff, Lorenzo Musetti, Leylah Fernandez, Iga Swiatek, Félix Auger-Aliassime, Denis Shapovalov et bien d’autres ? Ils ont tous participé aux Junior Davis Cup et Junior Billie Jean King Cup by BNP Paribas. Après l’année blanche de 2020, la compétition a repris ses droits, mais a changé de lieu. En 2019, le Japon et les USA s’étaient imposés à Orlando, alors que cette année, c’est à Antalya, en Turquie, que les garçons russes et les filles tchèques ont soulevé ces deux prestigieux trophées.
La Junior Billie Jean King Cup, ex Junior Fed Cup, aura donc été marquée par la consécration de la République Tchèque avec, parmi les joueuses, une certaine Brenda Fruhvirtova. Retenez bien ce nom, car d’ici 2 ou 3 ans, lorsqu’elle n’aura encore que 16 ou 17 ans, elle sera sans aucun doute l’une des terreurs du circuit et voudra montrer à toutes les anciennes - et moins anciennes - qu’elle est là pour prendre le pouvoir. Avec deux ans de moins que les autres, cette guerrière, qui s’entraîne en partie à l’Académie de Patrick Mouratoglou, sait déjà qu’elle veut devenir numéro 1 mondiale et gagner, non pas un mais des Grands Chelems. Son modèle : Serena Williams. Mais quand on lui demande ce qu’elle aimerait prendre du jeu de l’Américaine, sa réponse est très claire : « Rien, j’ai mon jeu à moi et Serena le sien ! » Le ton est donné.
Il a maintenu une attitude irréprochable
Du côté des garçons, il faut évidemment souligner la performance de l'équipe française qui s’est qualifiée pour la finale en perdant un seul match sur 15 disputés. Mais quel match ! Sûrement le match de la semaine, garçons et filles confondus, mais aussi sans doute l'un des plus beaux depuis la création de la compétition. Gabriel Debru et l’ultra talentueux Mexicain Rodrigo Pacheco ont livré un combat de 3 heures, pour lequel les fans de tennis que vous êtes auraient volontiers accepté de payer une place. S’il faut surveiller Fruhvirtova, c’est carrément un satellite qu’on doit maintenir en position sur ce pur gaucher qui a été particulièrement bien traité par les dieux du tennis. Son idole n’est autre que Rafael Nadal ! Tu m’étonnes ! Avec son coup droit bien recouvert et un revers à deux mains presque à plat, Pacheco a su revenir d’un set et 2-4 pour renverser le match.
De son côté, Debru a également été héroïque, sans jamais abandonner. Il a maintenu une attitude irréprochable tout le long du match, s’encourageant sans arrêt, ce qui lui a permis de débrayer une dernière fois à 5-6 dans le 3e set, avant de céder 7-5 au tie break. 7-5 au tie break du 3e quand même ! Ça, c’est de la baston.
Ils n’avaient que 16 ans !
Antoine Ghibaudo et Arthur Gea ont également été exemplaires, mais la marche en finale s'est avérée ensuite trop élevée face à la Russie. Debru avait presque tout donné en demie et n’a eu suffisamment de kérosène que pour un set face au joli toucher de balle de Yaroslav Demin. Quant à Antoine, il n’a pu retourner le « truc » face à un Maxim Zhukov déchaîné qui, devant un public acquis à sa cause (Shamil Tarpischev, président de la Fédération russe de tennis et ancien capitaine de Coupe Davis et de Fed Cup avait fait le déplacement accompagné d’une délégation conséquente), a produit une performance quasi-parfaite, rappelant le style d’un certain Alex de Minaur.
Il ne fait aucun doute que de grands champions et championnes de demain étaient à Antalya pour représenter leur pays. Espérons qu’ils iront au bout de leur rêve et qu’on pourra en parler dans quelques années en mode : « Tu te souviens de ce match entre Pacheco et Debru ? Ils n’avaient que 16 ans ! »