Félicitations à Alexander Zverev pour ce 2e Masters 1000 de Madrid. L’Allemand s’était déjà imposé en 2018. Preuve que les conditions madrilènes lui vont bien. Mais limiter sa victoire dans la capitale ibérique aux seules conditions particulières de ce tournoi serait un peu réducteur. En effet, ce titre est son 6e sur terre battue (sur 15 au total). Parmi les 6, il y a aussi le Masters 1000 de Rome, remporté en 2017. Et puis la route pour le titre, cette année, n’a pas été une promenade du dimanche pour « Sascha ». Avant de dominer en finale Matteo Berrettini (qui, rappelons-le, restait sur une semaine victorieuse à Belgrade, où il avait notamment dominé « la bête » Aslan Karatsev), Zverev a dû disposer de Kei Nishikori - pas le plus maladroit sur un court de tennis -, Rafael Nadal, capable de pas mal jouer sur terre battue, et Dominic Thiem, également relativement doué sur l’ocre et partout ailleurs. Du coup, je le refélicite et j’en profite pour dire qu’il faudra compter avec lui à Roland-Garros.
Alors ? Elle est où la logique ?
Mais, car vous le savez désormais très bien, il y en a toujours un, concernant les chances de mon champion à Roland-Garros, je n’arrive pas à être inquiet. Evidemment que Madrid est une étape hyper importante, au même titre que Monte-Carlo et Rome. Mais il ne faut pas oublier une chose : aussi importants soient ces tournois, il n'en reste pas moins que Rafael Nadal maintient ses « eyes on the prize ». Pour lui, tout comme pour Novak Djokovic et Roger Federer, qu’il s’agisse d’un 250, 500 ou 1000 (sauf Paris et Miami qu’il chasse toujours), c’est pareil. C’est pareil et ça ne veut plus dire grand-chose. Hors Grand Chelem et JO, Rafa a remporté 66 titres, dont 35 Masters 1000. Sa concentration repose à 98% sur les 4 majeurs.
Maintenant, je vais vous expliquer pourquoi je n’arrive pas à être inquiet quant aux chances de Nadal pour un 14e Roland-Garros. Rien que de l’écrire ça me fait drôle. Depuis 2005, il a toujours remporté Roland-Garros sauf en 2009, 2015 et 2016. A Madrid, ces trois millésimes sont, respectivement, une défaite en finale face à Roger Federer, puis en finale et en demi-finale face à Andy Murray. C’est donc qu’il y aurait une corrélation entre ses résultats à Madrid et à Paris ? Sauf qu'en 2011, à Madrid, c’est défaite en finale face Novak Djokovic, 2012 2e tour sur Fernando Verdasco, 2018 quart de finale sur Dominic Thiem et, enfin, en 2019, demi-finale sur Stefanos Tsitsipas. Alors ? Elle est où la logique ? Y en a pas. Le Masters 1000 de Madrid n’est pas un tournoi où Rafa performe.
Nadal doit enfoncer le clou pendant qu’il en est encore temps
Pour faire monter la sauce et faire croire à un semblant de suspense, L’Equipe titrait ce samedi 8 mai : « Rafael Nadal n'est pas souverain sur sa terre battue à trois semaines de Roland-Garros ». Mais elle où la réalité ? Rafa n’a plus 25 ans. Ses jours sur le circuit sont comptés. Il n’a plus grand chose à prouver, c’est le moins qu’on puisse dire. Et en même temps, son plus grand défi est encore devant lui. Désolé de revenir là-dessus, mais son compteur de titres en Grand Chelem, à égalité avec celui de Federer, doit impérativement (pour lui) passer à 21. Et il sait que le lieu où il a le plus de chances de parvenir à atteindre ce chiffre magique est Paris. Il sait aussi qu’il doit tout faire pour distancer le plus possible Djoko, qui pointe à 18 et qui a sans doute une durée de vie sur le circuit qui ira au-delà des retraites de l’Espagnol et du Suisse. Le Serbe aura donc plus de chances de finir cette course à trois seul et devant. C’est pourquoi Nadal doit enfoncer le clou pendant qu’il en est encore temps.
En plus de cela, il n’apparaît pas comme blessé, limite il gère.
Je n’arrive donc pas à être inquiet. Rafa sera bel et bien le grand favori à Paris et, à mon avis, soulèvera son 14e trophée à Roland-Garros ( j’avais prédit 15 au moment de la decima...).
L’année prochaine la « decimaquinta » ?